Pour sa première saison professionnelle complète, le puncheur-sprinteur d’AG2R Citroën a suffisamment démontré son talent pour attaquer 2024 avec quelques ambitions. Entretien pour Cyclisme magazine et Le Quotidien Du Sport.
Quel bilan tirez-vous de cette première vraie saison chez les pros ?
Un bilan plutôt positif, avec des hauts et des bas. J’ai fait de belles épreuves, notamment deux Monuments, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, avec des classiques de haute intensité où j’ai pris autant de plaisir que j’ai appris sur le très haut niveau. Je me suis régalé sur les classiques franco-belges de début d’année dont l’ambiance me rappelle les cyclo-cross. J’adore ! Généralement, lors d’une première année professionnelle, on a rarement l’occasion de faire des courses aussi intéressantes et prestigieuses. J’ai conscience de la chance offerte par mon équipe.
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Quel fut le sommet de votre saison ?
Ma 7ème place sur le Samyn est arrivée à la période (février) où je me suis senti le plus fort. J’avais aussi préparé les championnats du monde comme un objectif central de ma saison et cette 10ème place, évidemment transcendée par la victoire d’Axel (Laurance), prouve que je ne me suis pas trompé dans ma préparation. Etre capable de répondre présent le jour J, c’est important.
Du Grand Prix de la Marseillaise en janvier à la Famenne-Ardenne Classic en octobre, vous n’avez pas arrêté !
J’ai enchaîné les grosses courses de début de saison, avec les deux Monuments, des efforts de plus de 200 ou 250 kilomètres face à des pros confirmés, ça n’a pas été simple ! En plus, en parallèle, j’ai suivi mon parcours scolaire jusqu’à l’obtention de mon BTS en électro-technique, validé en juillet. Du lundi au vendredi, j’étais en cours…
Nourrissez-vous malgré tout quelques regrets ?
Oui, sur Cholet-Pays de la Loire où je finis 9ème. Je me suis affolé et j’ai lancé le sprint de trop loin. J’ai mal géré mes émotions.
Vous n’avez pas fini le Tour des Flandres, 83ème de Paris-Roubaix, que retenez-vous de vos deux premiers Monuments ?
Tout le monde me disait que ça allait être très dur… Et ça l’a été (rires) ! Qu’est-ce que ça va vite… Pendant deux ou trois jours après, j’étais fracassé. Mais ça m’encourage à revenir vite car je sais que sur les 200 premières kilomètres, je peux suivre le rythme dans le peloton. Pour performer dans ce genre de courses, il faut les faire plusieurs fois.
Quelles classiques suivez-vous avec le plus d’intérêt ?
Celles où mon profil de guerrier peut s’exprimer ! Quand il faut aller chercher loin dans l’effort, que les conditions météorologiques sont capricieuses. La plus belle est Paris-Roubaix, mais Gand Wevelgem ou le Tour des Flandres sont pas mal non plus qui me correspondent peut-être davantage car je peux passer plus facilement les bosses que les sprinteurs plus lourds et puissants que moi. Sur le plat, je sens la différence avec eux, c’est plus dur. Dès que ça monte, je reprends l’avantage.
Quels objectifs aurez-vous en 2024 ?
Dans ma tête, j’aimerais refaire les deux mêmes Monuments, y ajouter peut-être un Milan-San Remo qui peut aussi me convenir. Et puis pourquoi pas me lancer sur un premier grand Tour. Je ne suis pas encore dans cette optique, je n’en fais pas une obsession, mais la Vuelta, peut-être… après les championnats de France. Sinon, j’ai un profil pour les courses franco-belges d’un jour de fin de saison.