mardi 16 avril 2024

Pierre Mankowski : « Avec les Bleus, Haller postulerait aujourd’hui »

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Vainqueur de la Coupe du Monde U20 avec la génération Aréola-Pogba-Thauvin en 2013, après avoir été adjoint de Domenech jusqu’en finale de la Coupe du Monde 2006, Pierre Mankowski a rappelé Sébastien Haller avec les Espoirs en 2015 non sans hésitation…

Vous souvenez-vous de votre premier contact avec Sébastien Haller ?

J’étais allé le voir à Auxerre deux ou trois fois, en L2. Chaque fois, l’impression était la même : pas mal, mais il me semblait un peu emprunté, maladroit. Avant de le prendre, j’ai beaucoup hésité. Il faisait partie de ces joueurs pas du tout spectaculaires, un peu justes techniquement, qui avait un bon jeu de tête en raison de sa taille. A première vue, un bon joueur de surface, sans plus.

Pourquoi l’avez-vous finalement sélectionné ?

Parce qu’à la faveur d’un rassemblement plus long, j’ai pu vraiment le découvrir, connaitre vraiment le joueur et l’homme. La surprise a été totale qui contredisait tous les préjugés que je pouvais avoir sur lui. Premièrement, son profil ne se limitait pas à son jeu de tête, bien au contraire. Malgré sa taille, il était capable de faire de très belles choses techniquement, il bougeait beaucoup, participait au jeu, n’hésitait à demander en profondeur… L’homme aussi s’est vite révélé attachant, pas très causant, mais très à l’écoute, toujours en quête de solutions pour progresser.

Pierre Mankowski rend hommage à Haller

La suite de sa carrière ne vous a donc pas étonné.

Sa carrière a été à l’image de ce que je viens de vous dire. Comme il n’a pas un profil de joueur tape à l’oeil, dans un premier temps, on a toujours un peu tendance à lui préférer d’autres joueurs. Mais à chaque fois qu’on lui a donné sa chance, il a prouvé qu’il était capable de se mettre au niveau. A Utrecht d’abord, puis en Angleterre, à l’Ajax, à Dortmund... il repousse sans cesse ses limites. C’est un gros travailleur qui n’a jamais pu se reposer sur un talent inné, qui a toujours été obligé de bosser plus que les autres pour y arriver. Jusqu’à ce terrible cancer dont il a, je l’espère, réussi à se débarrasser définitivement, rien n’a décidément jamais été facile pour lui.

Avant qu’il choisisse la Côte d’Ivoire, aviez-vous parlé de lui avec Didier Deschamps ?

Oui mais, à ce moment-là, il était encore loin d’être au niveau international. Ensuite, comme il n’a jamais été le premier choix, il fallait accepter d’aller plus loin avec lui et avoir un besoin bien spécifique au poste. Avec un peu le même profil que Giroud, surprenant et efficace, rarement titulaire au départ, toujours à l’arrivée, il postulerait clairement aujourd’hui car il n’a que 28 ans avec un jeu qui prend tous les ans un peu plus de volume.

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