Récompensé par une finale de Coupe de France à jouer contre le PSG, l’OL de Pierre Sage va de mieux en mieux. L’entraîneur lyonnais explique pourquoi.
Sentez-vous vos joueurs plus relâchés depuis que l’OL s’est éloigné de la zone rouge ?
On sent en effet que l’enchaînement de bons résultats a permis à l’équipe de gagner en confiance. Ce qui est intéressant, au niveau collectif, c’est qu’on sent que des choses se sont construites.
Pouvez-vous désormais davantage mettre en place votre projet de jeu ?
On avait dit il y a quelques semaines que nous étions une équipe en construction. On a désormais des habitudes collectives, elles se diffusent sur l’ensemble de l’effectif et les principes de jeu ont commencé à émerger. Il faut désormais les stabiliser puis les développer. L’adhésion collective des joueurs est essentielle. On a encore de la marge, on serait bête de ne pas la combler si on est capable de le faire.
Le Mercato d’hiver vous a fait du bien, notamment les arrivées de Nemanja Matic, Saïd Benrahma et Orel Mangala dans les dernières heures du Mercato…
A cette époque, on venait de perdre devant Rennes (2-3) et on avait besoin de points. Avoir trois joueurs qui arrivent en fin de Mercato, il y avait un enjeu “social” : il fallait que la greffe prenne dans le vestiaire. Cela a été rapide et positif, tout le monde a pu voir les effets dans les résultats.
« Le management d’une équipe de football se situe toujours entre la confiance et la peur »
La concurrence est forte désormais, comment la gérez-vous ?
Tant mieux, c’est quelque chose de très positif. La pénurie est rarement quelque chose de positif. Le management d’une équipe de football se situe toujours entre la confiance et la peur, c’est-à-dire la confiance de jouer et la peur de perdre sa place. Il faut trouver un bon équilibre et celui-ci est différent dans la gestion de ces deux sentiments selon chaque joueur. C’est au staff d’individualiser la relation, d’avoir une certaine éthique et de répondre aux besoins de l’équipe. Ceux-ci sont fluctuants et dépendent de beaucoup de critères : la forme du moment, la semaine d’entraînement, l’adversaire…
Qu’aimez-vous le plus dans la progression de votre équipe ?
Le fait de commencer avoir un style de jeu tout en étant capable de s’adapter à différents adversaires et différents contextes de jeu. L’un des éléments révélateurs est de forcer l’adversaire à jouer long quand il veut jouer court. Offensivement, dans l’utilisation du ballon, on est de mieux en mieux dans la capacité à utiliser le ballon dans les attaques placées, avec plus d’interaction et de permutation dans les lignes intérieures.
La meilleure récompense, c’est la qualification pour la finale de la Coupe de France ?
C’est pour vivre ce genre d’évènement que l’on fait ce métier. Mais on n’a encore rien gagné, si ce n’est le droit de jouer un match de plus. L’idée est de ne pas aller à Lille pour faire du tourisme. (…) Cette qualification nous offre un deuxième objectif : la 7ème place, qui devient très intéressante. Si en fin de saison, on a deux possibilités de jouer la Coupe d’Europe, on se rappellera qu’après la 14ème journée, on devait aller en Ligue 2…
(avec la rédaction)
(Entretien mis à jour le 2/04)