Maître Dottelonde, qui a révélé ce que nous avons appelé, « le scandale Panini », a suivi avec intérêt « l’affaire Mbappé », qui met en question le rapport des footballeurs avec leur droit à l’image.
Fin janvier, nous révélions ici l’action en justice menée par l’avocat parisien, Maître Elie Dottelonde, contre PANINI et l’UNFP, pour le droit à l’image. Deux mois plus tard, le refus de Kylian Mbappé de participer à une séance photos avec les sponsors de l’Equipe de France, met la question du droit à l’image sur le devant de la scène, et conforte Maître Dottelonde dans ses convictions. Les joueurs et anciens joueurs sont de plus en plus nombreux à frapper à sa porte.
Maître Dottelonde : « les joueurs reprennent la main, notamment dans le cadre de leur droit à l’image »
Vous avez dû suivre avec intérêt la fameuse « affaire Mbappé », qui a refusé une séance de photos avec des sponsors de la FFF…
Elie Dottelonde : Bien sûr. On peut constater, que d’une manière générale, les joueurs reprennent la main, notamment dans le cadre de leur droit à l’image.
Ça doit vous conforter dans votre action contre PaniiI et l’UNFP dans ce que l’on peut appeler « l’affaire Panini » ?
Effectivement, même si ce sont des désaccords différents, il s’agit dans les deux cas d’institutions qui ont commercialisé l’image des joueurs.
Depuis « l’affaire Mbappé », vous avez senti une mobilisation encore plus forte chez vos clients ?
Ce qui est certain, c’est que les joueurs s’interrogent davantage. J’ai de plus en plus de demandes d’informations sur l’action intentée, et une augmentation sensible du nombre de clients.
A ce propos, où en est la procédure ?
Pour les premières procédures initiées nous sommes au stade de la mise en état (phase de la procédure au cours de laquelle se déroule l’instruction du dossier). Panini et l’UNFP prétendent que ces actions sont prescrites.
Une telle posture permet d’éviter le débat sur le fond relatif à l’existence ou non d’une cession de droit à l’image, ce qui peut laisser à penser qu’ils n’ont pas d’éléments à apporter aux débats et/ou qu’ils ont conscience de l’irrégularité de la prétendue cession.
Les joueurs de football qui nous ont rejoints sont maintenant directement contactés par Philippe Piat (ndlr : un des deux présidents de l’UNFP) qui tente de les dissuader de retirer leur action.
« Avec l’affaire Panini, nous avons mis le doigt sur un sujet sensible »
Juridiquement, quelle est la prochaine étape ?
Nous allons maintenant répondre aux arguments opposés par Panini et l’UNFP et tenter d’écarter la prescription invoquée, avec un prochain rendez-vous fixé au 18 mai.
Nous disposons d’arguments dans ce sens, notamment le fait que Panini commercialisait presque l’ensemble des albums de la Ligue depuis l’année 2003. Il est d’ailleurs intéressant de constater que depuis l’engagement des actions, Panini a supprimé de la vente la totalité des anciens albums de Ligue 1. Un tel retrait peut être analysé comme une forme d’aveu.
Vous êtes confiant ?
Nous sommes confiants, oui et nous nous en remettons à la sagesse des juges. Au-delà de nos arguments juridiques, l’attitude des différents protagonistes nous laisse à penser que nous avons mis le doigt sur un sujet sensible ! Ce qui est sûr, c’est que l’on n’a jamais autant parlé de droit à l’image qu’en ce moment…