Si ce travail paye, on en verra les résultats dans quelques années. Actuellement le Stade Français travaille sur un projet de prévention des blessures, le SFP Lab, avec deux thèses en préparation, en collaboration avec l’école des Arts et Métiers de ParisTech. L’objectif dans le futur sera d’être autonome tout en continuant de travailler avec l’ENSAM, pour permettre d’éviter un maximum de blessures pour les générations futures de rugbymen.
Depuis quelques années, l’intelligence artificielle prend de plus en plus de place dans notre vie. En médecine, en robotique, dans la science, ou tout simplement dans notre vie quotidienne, nous avons de plus en plus recours à ces machines, qui analysent, exécutent et apprennent par cœur beaucoup plus vite que l’humain. Et le sport ne fait pas exception, pour améliorer la performance ou pour prévenir des blessures, tous les moyens sont bons. En rugby, de plus en plus de clubs utilisent l’intelligence artificielle pour analyser les matchs ou plein d’autres paramètres, et pour performer en Top 14, ils semblent aujourd’hui inconcevable de ne pas s’appuyer sur ces compagnons de travail virtuels.
Du côté du Stade Français, on cherche aujourd’hui à s’inscrire dans une prévention des blessures à grande échelle en commençant le travail chez les jeunes. « L’objectif est de changer les mauvais comportements le plus tôt possible, explique Philippe Rouch. Quand cela fait 20 ans qu’un joueur à un mauvais comportement il est difficile de le lui faire changer. Alors que si vous allez voir des joueurs à peine majeurs c’est tout de suite plus facile. »
« Avoir un lien entre le laboratoire et le terrain »
Aujourd’hui, le projet est encore en développement, et actuellement deux personnes sont en train de réaliser une thèse, sous le tutorat de Philippe Rouch, professeur à l’École Nationale des Arts et Métiers de Paris. Le premier est Sébastien Davidovici, un kinésithérapeute de l’équipe A, qui s’est mis légèrement en retrait de l’effectif professionnel pour se former à ces nouvelles techniques, qui fait sa thèse sur les blessures aux niveaux des ligaments croisés antérieurs, alors que la deuxième, une ingénieur doctorante en biomécanique, fait sa thèse sur les blessures aux ischios-jambiers.
À lireCombien gagne Fabien Galthié ?Derrière ce projet, le SFP Lab, il y a plusieurs enjeux pour le Stade Français. D’abord, créer une capacité d’étude au sein du stade Jean Bouin, directement au centre de performance, gagnant énormément de temps pour les joueurs. Deuxième enjeu, « avoir un lien entre le laboratoire et le terrain, indique Sébastien Davidovici. Avant de préciser, travailler dans un laboratoire qui est un cube de cinq mètres de côté c’est bien car on a des mesures plus précises mais on a quasiment aucun lien avec le terrain. Alors, si on peut lier ses analyses en laboratoire avec des analyses sur un terrain, c’est le mieux. »