C’est bien connu : le malheur des uns fait le bonheur des autres. S’il est loin de se réjouir de la grave blessure d’Antoine Dupont, Maxime Lucu a répondu présent à Dublin et se retrouve en pleine lumière. Lui qui n’avait même pas su se montrer à la hauteur la saison dernière…
Originaire du Pays basque, Maxime Lucu a remarquablement suppléé Antoine Dupont lors de la rencontre Irlande-France, l’une des première grosses occasions réussi par le demi de mêlée qui aura la chance de débuter le dernier match du 6 Nations, la réception de l’Ecosse, en tant que titulaire, pour aller chercher le deuxième titre des Bleus sous l’ère Fabien Galthié.
Des occasions ratées
Seul arrière sur le banc face à l’Irlande, un choix fort mais payant de Fabien Galthié, Maxime Lucu est entré en jeu plus tôt que prévu, samedi, lors de la démonstration française à l’Aviva stadium. A la 28ème minute de jeu, Antoine Dupont est en position de faiblesse autour d’un ruck après son plaquage, Tadhg Beirne, troisième ligne irlandais, plonge sur le genou du français. Un cri strident s’entend dans tout le stade, Dupont sort en larme et Maxime Lucu à une nouvelle fois, après plusieurs occasions ratées, la possibilité de s’installer comme la doublure du demi de mêlée toulousain et comme titulaire en son absence.
En 2024, alors que Dupont se préparait aux Jeux olympiques et ne disputait pas le tournoi des 6 Nations, le joueur formé au Biarritz Olympique n’avait pas réussi à s’imposer à sa place. Décevant dans un XV de France pas vraiment au rendez-vous, c’est Nolann Le Garrec, jeune demi de mêlée du Racing 92, qui avait fini le tournoi en tant que titulaire avec beaucoup plus de réussite.
Maxime Lucu, originaire de Saint-Jean-de-Luz, dans le Pays basque, une région qui lui tient énormément à cœur, est passé professionnel au Biarritz Olympique, au pire moment de l’histoire du club, lors de sa première saison en Pro D2 en 2014-2015. Il se distingue très vite par une très bonne vision du jeu et surtout grâce à une excellente gestion de match, et le frère de Ximun Lucu, arrière au BO pendant 6 ans, devient l’un des plus jeune capitaine de l’histoire du club à 23 ans. En 2019, il est l’heure de franchir un cap, mais sans quitter l’Atlantique, il part pour Bordeaux, pour rejoindre le Top 14, et devient le numéro 9 titulaire de l’UBB, poste qu’il n’a plus quitté depuis.
Trois défaites gravées à jamais
Très vite appelé par Fabien Galthié, dès janvier 2020, il lui faudra attendre le 14 novembre 2021 et une rencontre face à la Géorgie, chez lui, à Bordeaux, pour qu’il connaisse sa première cap en entrant à l’heure de jeu. Ses débuts en bleu sont comme un porte bonheur pour le XV de France, 20 victoires en autant de feuilles de match, même si du haut de sin mètre 77, il ne dispute rarement plus de 20 minutes et entre même souvent dans les 10 dernières minutes. Sa première défaite avec le XV de France, le quart de finale de la coupe du monde 2023 face aux Sud Africains. « Je pense que ce quart de finale, il va faire mal pendant un petit moment parce que déjà, c’est à la maison, parce qu’on perd d’un point, en ayant un match qui paraissait abouti », déclare-t-il quelques mois plus tard au micro de RMC Sport.
La même année, quelques mois plus tôt, le joueur connu pour son abnégation et sa résilience, se retrouve en demi-finale du Top 14 avec Bordeaux-Bègles où ils affrontent le Stade Rochelais. Délocalisées, les demi-finales se jouent à Anoeta, le stade de la Real Sociedad. C’est le stade de l’enfance de Maxime Lucu, il s’y rendait régulièrement avec sa famille. D’ailleurs, toute sa famille est présente, mais l’UBB s’incline et ne jouera pas la première finale de Top 14 de son histoire. Les Bordelais se rattrapent la saison suivante mais subissent la plus lourde défaite de l’histoire en finale, 59 à 3 pour le Stade Toulousain.
Maxime Lucu a aujourd’hui l’occasion de briller avec la longue absence d’Antoine Dupont, une occasion à ne pas rater pour lui, car à 32 ans, c’est probablement la dernière de sa carrière à ce niveau là.
