Le 17ᵉ titre de Carlos Alcaraz vient compléter la collection du jeune Espagnol et révèle une précocité folle chez lui, souvent banalisée et qui pourtant dépasse tout ce qu’avaient accompli les grands de ce sport au même âge.
Carlos Alcaraz (21 ans et 9 mois) vient d’obtenir son premier titre en indoor face à Alex de Minaur à Rotterdam (6-4, 3-6, 6-2). Ce titre fait qu’il a désormais glané un trophée sur chaque surface (indoor, dur, terre battue, gazon). Il se relance après une défaite frustrante et presque surprenante contre l’éternel Novak Djokovic, qui, à 37 ans, avait une nouvelle fois réussi à faire déjouer l’Espagnol lors du quart de finale de l’Open d’Australie.
Bien que Carlos Alcaraz soit parfois critiqué pour ses irrégularités et autres, les fans de tennis oublient souvent sa jeunesse, ce qui met en lumière le fait que ses performances sont bien souvent banalisées. Alcaraz est en avance sur le palmarès du Big Three (Federer, Nadal et Djokovic) au même âge, et plutôt largement d’ailleurs… À titre de comparaison, Federer, au même âge, avait gagné 7 titres en 14 finales, dont 0 Grand Chelem et un Masters 1000, tandis que Carlitos a déjà 17 titres en 22 finales, dont 4 Grands Chelems et 5 Masters 1000. Au même âge, Nadal avait, lui, déjà gagné Roland-Garros mais rien d’autre sur les autres surfaces, ce qui souligne à quel point l’enfant d’El Palmar est complet.
Un style de jeu emballant mais perfectible
Maintenant, dans l’ombre du robot italien Jannik Sinner, le médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de Paris 2024 est moins régulier. On décèle plus facilement ses faiblesses, car il est plus expressif, mais Sinner, au même âge qu’Alcaraz, n’avait aucun Grand Chelem et un palmarès bien moindre.
Le plus jeune numéro 1 mondial de l’histoire (19 ans et 4 mois) est un joueur frisson qui fait lever les foules, capable de coups dont lui seul a le secret, il aime faire le show. Avec un physique complètement dingue, sa défense, sa vitesse et sa couverture de terrain lui permettent de gagner des points que tout le monde aurait perdus. Son mental est à souligner, il a réussi des exploits fous et n’a jamais eu de complexe d’infériorité face à Djokovic, comparé à d’autres joueurs comme Zverev ou Tsitsipas. La performance de battre deux fois Djokovic en finale à Wimbledon, est une preuve que son mental est au-dessus de la moyenne. Ce qui le rend unique comparé à Sinner, beaucoup plus en mode rouleau compresseur avec des coups surpuissants, ce sont les amorties de l’Espagnol. C’est sa véritable spécialité, son point fort ultime, il les maîtrise à la perfection.
Carlos Alcaraz doit améliorer son service
Ce qui peut inquiéter toute la nouvelle génération qui arrive, c’est le fait que Carlitos a encore beaucoup de choses à améliorer dans son jeu. Parfois, il peut avoir des trous ou des absences sur quelques jeux ou un set. Il peut également faire beaucoup de fautes directes, ce qui l’handicape quand il joue un top joueur. C’est d’ailleurs une des raisons de sa défaite en Australie face à Djokovic (40 fautes directes en 4 sets). Le plus gros aspect de progression reste sûrement son service, il fait peu d’aces et ne met pas assez en difficulté ses adversaires. Sa deuxième balle est trop faible pour un joueur de ce standing.
Tant de raisons qui font qu’Alcaraz est un des joueurs les plus précoces de l’histoire du tennis. Le traitement à son égard prouve qu’il est installé et que ses performances complètement folles à son âge sont prises pour acquises. L’Espagnol a encore beaucoup de points à améliorer, mais joue déjà à un niveau incroyable. Il a battu presque tous les records de précocité et est en avance sur toutes les marques de ses prédécesseurs au même âge. Maintiendra-t-il son avance jusqu’à la fin et battra-t-il tous les records qu’ont faits le Big Three ? Ce sera très compliqué, mais rien n’est impossible avec le génie espagnol.
