Non, ces demi-finales européennes sans clubs français (encore et encore), ne doivent pas rabaisser le niveau de la Ligue 1. C’est avant tout une question de culture.
Après la Ligue des Champions, mardi et mercredi, c’est au tour de la Ligue Europa et la Ligue Europa Conférence de proposer ce soir leurs demi-finales. Douze équipes pour six matchs au sein desquels la France brille par son absence. Pire : si les Néerlandais de l’AZ Alkmaar gagnent leurs trois derniers matchs en Ligue Europa Conférence, les Pays-Bas s’empareront de la 5ème place européenne et les clubs français ne passeront pas à quatre représentants en Ligue des Champions à partir de la saison 2024/2025 !
Jérôme Rothen : « Un problème d’appréhension de l’événement »
« C’est la preuve que la Ligue 1 n’est même pas le 5ème plus grand championnat européen », répètent déjà à qui veut l’entendre, nombreux consultants avides de critiques sur la Ligue 1. Pourtant ce n’est pas aussi simple.
« C’est un problème d’appréhension de l’événement », explique notamment Jérôme Rothen, dans son émission (Rothen s’enflamme) sur RMC. Appréhension au niveau mental et athlétique, surtout. L’AZ Alkmaar, par exemple, 4ème du championnat des Pays-Bas, à 15 points du Feyenoord Rotterdam, Bâle, 6ème du championnat suisse, ne sont pas plus forts que des équipes françaises comme Lille, Lens, ou même Nice.
Le Chakhtar Donetsk, qui a éliminé Rennes, n’est pas plus fort que le club breton. Le FC Séville, 11ème en Liga, à 38 points du Barça, et qui en est à son 3ème entraîneur, n’est pas une meilleure équipe (cette saison) que Lille ou Rennes… Mais elle est là. Et son palmarès parle pour elle.
Par le même raisonnement, nous osons affirmer que la Ligue 1 n’a pas grand chose à envier à la Serie A, ni à la Bundesliga et n’est pas très loin de la Liga… Il s’agit avant tout d’une question de culture : la façon d’aborder ces matchs qui se jouent en semaine, l’impact mis dans des rencontres qui peuvent avoir des conséquences importantes sur les matchs du week-end. Blessures, fatigues…
Nantes : bon en Europe et en Coupe de France, nul en championnat
On peut y ajouter un problème d’arrogance, la thèse préférée de Christophe Dugarry, qui expliquent que les clubs français négligent les fondamentaux (en match) par suffisance. Comme cela a été les cas de Niçois face à Bâle, à l’aller comme au retour. Ou pour Rennes face au Chakhtar.
Même en Ligue des Champions, la théorie s’applique. Ça vaut aussi pour une équipe comme le PSG : tout est une question d’appréhension. De motivation et de mise au niveau. Il manque aux clubs français ce supplément d’âme qui va les transcender au niveau européen. Une certaine frilosité aussi : le gagne pain quotidien, le « train train », c’est le championnat avant tout.
Le contre exemple parfait, mais qui prouve à la fois que le championnat n’a pas grand chose à voir avec la Coupe d’Europe, c’est le FC Nantes. Les Canaris ont fait une belle campagne européenne, tout en étant aux portes de la descente. « En championnat, on est des merdes », avait même lâché Antoine Kombouaré. Car en plus, Nantes a été jusqu’à la finale de la Coupe de France.