dimanche 16 mars 2025

Pourquoi le hand français doit briller aux Jeux Olympiques

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Tant chez les féminines que chez les hommes, l’équipe de France va devoir défendre son titre olympique en France dans moins d’un an. La pression s’annonce maximale.

A quelques mois des prochains Jeux Olympiques, Philippe Gardent, médaillé de bronze aux JO de 1992, aimerait émettre un souhait : « Je ne vais pas être très objectif, mais si je pouvais imaginer un joueur éclabousser les Jeux de toute sa classe, je dirais Fabregas. Je choisis un pivot forcément » glisse l’ancien pivot des Bleus. Cependant, ce dernier est conscient que pour les équipes masculine et féminine tricolores, la messe est loin d’être dite :

« Tant chez les hommes que chez les femmes, la mission s’annonce très difficile. La concurrence est très relevée. La compétition se déroule à domicile avec une pression qu’ils et qu’elles auront. Cependant, on se doit de viser le titre suprême. Maintenant, ils et elles ne sont pas les seuls à le vouloir ». Surtout que les Jeux Olympiques ne ressemblent à aucune autre compétition :

« Les JO, c’est le Graal, ajoute l’ancien joueur aux 298 sélections. Les Mondiaux et les Championnats d’Europe restent dans le microcosme du handball. Les Jeux, c’est l’universalité. Tu obtiens la même médaille que Carl Lewis ou Usain Bolt. Il y a quelque chose de magique derrière. C’est bien au-dessus de tout le reste ».

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L’équipe de France féminine a le même objectif

Sur leur sol, les Bleus et les Bleues doivent se faire respecter. Avec un appui populaire qui devrait être une force : « Recevoir devrait constituer un vrai coup de pouce. Il y aura un public très soutenant très probablement. Mais il y a toujours ce revers de la médaille qui est cette fameuse pression. Elle est toujours compliquée à assumer. Néanmoins, dans les deux cas, on a un effectif bien rodé et capable de surmonter cela. Ensuite, il faut trouver l’équilibre entre cet avantage et ce désavantage. »

« Qu’on le veuille ou non, on doit affronter psychologiquement cette compétition. Ce sont les Jeux Olympiques chez toi et les attentes sont colossales, surtout dans le handball car on a des médailles. Cette fois, qui plus est, on est médaillés d’or sortants. Je ne peux pas m’empêcher de penser peut-être à leur place que c’est la compétition de leur vie. Donc clairement il y aura encore beaucoup plus de pression ».

Tenants et tenantes du titre, sont-ils favoris et favorites à leur propre succession ? « Chez les filles et les garçons, on n’est quand même pas des pinpins (sic). On est les tenants du titre. Après, en faire LE favori, je ne crois pas. On est les favoris, mais au pluriel. Les Scandinaves hommes et femmes confondus ont aussi cette légitimité de l’être. D’ici là, il va falloir beaucoup travailler et progresser. »

« On a vu qu’on est notamment encore un peu en retard par rapport aux Danois chez les garçons. Une fois ce retard comblé, il faudra surtout se concentrer sur ses forces et s’occuper de soi. Paradoxalement, cela peut sembler moins dur qu’un Mondial. Il y a un peu moins d’équipes, mais il y a un peu moins de place à l’erreur aussi ».

« On se doit de viser le titre suprême »

Chez les filles même combat. Avant les Jeux Olympiques, il faudra déjà mouiller le maillot cet hiver lors du Mondial face aux rivales scandinaves. L’envie de monter sur la plus haute marche demeure intacte : « Entre des Jeux et des Mondiaux, forcément je choisirais les JO. Mais si je pouvais gagner les deux, ce serait encore mieux » assume la Française Coralie Lassource.

Les échéances énormes vont arriver très vite. Une question peut se poser : un titre olympique pour les Bleues est-il plus dur à conserver ou un titre Mondial à récupérer ?

La Messine Chloé Valentini, capitaine en Bleues pour un match amical contre la Norvège à Bodo, prend la balle au bond :

« Tout le monde parle Jeux à moins d’un an. Personnellement, je ne suis pas de nature à me projeter. J’y vais étape par étape pour être la plus performante et sélectionnable possible dans la perspective des JO. Cela a commencé par l’équipe de France cet été et la reprise avec Metz. J’ai envie de faire des résultats avec mon club cette saison. »

« Je veux être prête physiquement et mentalement pour cet hiver pour le Mondial. Je ne suis pas championne du monde. J’aimerais aller chercher cette médaille aussi (elle a été finaliste en 2021, Ndlr). Avant de parler Jeux et prétendre en être, il faut déjà être performante en club, faire une bonne saison et emmagasiner de l’expérience. Car j’ai envie de tout gagner ».

Néanmoins, les Jeux Olympiques ont une symbolique toute particulière : « Ce serait mentir que de dire que les Jeux ne sont pas la compétition d’une vie, avoue Valentini. Surtout en France. Ce n’est pas prêt de se reproduire ou tout du moins je ne sais pas quand. Cela va être un truc de malade, de fou. La compétition d’une vie. Mais, pour y participer, il faut être sélectionnée. Pour être sélectionnée, il faut être performante. Cela commence par son club. Il y aura beaucoup de pression l’été prochain. D’autant qu’on remet notre titre en jeu ». Mais impossible n’est pas Français !

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