Chaque jour, le Vendée Globe est suivi par des centaines de milliers de passionnés partout dans le monde. Avec les réseaux sociaux, l’épreuve n’a jamais été autant à la mode. Vous voulez en savoir plus pour alimenter vos repas de famille ou entre amis ? 10 questions pour 10 réponses que vous ne connaissez sans doute pas.
Pourquoi le Vendée Globe part des Sables d’Olonne ?
Vous ne le savez peut-être pas, mais le Vendée Globe est né dans un bistrot de Sydney, lors d’une beuverie entre marins. Philippe Jeantot partage quelques verres en compagnie de Guy Bernardin et Bertie Reed, quand leur vient l’idée d’inventer cette course autour du monde en solitaire, pour départager les vrais marins. Dans le magazine Voile et Voiliers, Jeantot raconte. « Comme j’étais copain avec le maire des Sables d’Olonne, j’ai dit que j’arrangeais le coup pour qu’on puisse y baser nos bateaux le temps de se préparer et qu’on se ferait une petite fête pour le départ et l’arrivée. J’habitais aux Sables d’Olonne. J’y avais déjà le chantier Jeantot Marine, tous mes bateaux de courses y étaient immatriculés, j’étais devenu l’enfant du pays ». Depuis, il s’est passé beaucoup de choses dans le comité d’organisation de cette course mythique, mais la ville de départ (et d’arrivée) n’a jamais changé.
Pourquoi Philippe Jeantot n’est plus aux commandes du Vendée Globe ?
Créateur de l’épreuve (voir ci-dessus), Philippe Jeantot n’est plus aux commandes depuis 2004. Cette année là, sa société est placée en liquidation judiciaire. Le Vendée globe est menacé. Les Vendéens, emmenés par Philippe de Villiers, se battent pour sa survie et parviennent à éviter un arrêt de la course. Condamné une première fois en 2003 pour fraude fiscale, Jeantot est de nouveau poursuivi par la justice à partir de 2005, pour avoir détourné une partie des revenus de la société organisatrice du Vendée Globe à son profit personnel. Il a été condamné en mars 2007 à trois ans de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende. Agé de 76 ans, Philipe Jeantot vit aujourd’hui retiré du monde, en Thaïlande. Depuis cette année, le directeur de course est Hubert Lemonnier, grand spécialiste des courses au large, qui faisait déjà partie de l’équipe. Il succède à Jacques Caraës, toujours présent pour l’assister.
Pourquoi il faut un Imoca pour faire le Vendée Globe ?
Tout simplement parce que les Imoca sont les monocoques les plus puissants et plus rapides du monde, menés par un seul navigateur (trices). Les Imoca sont les bateaux les mieux adaptés pour garder à la fois leur rapidité, mais également résister aux pires conditions en haute mer. Les Imoca mesurent 18,28 m de long. Les plus rapides peuvent atteindre 40 noeuds (75 km/h), même si la vitesse moyennes des concurrents se situe entre 12 et 22 noeuds.
Pourquoi on dit « le Cap de Bonne-Espérance » ?
Vendredi, les premiers bateaux ont passé le cap de Bonne Espérance, au large de l’Afrique du Sud. C’est Charlie Dalin et Macif santé prévoyance qui est passé le premier, avant de perdre sa place de leader de la course, au profit de Sébastien Simon, les deux bateaux étant au coude à coude la nuit dernière (environ un kilomètre entre les deux).
Le cap de bonne espérance a été baptisé ainsi au XVème siècle. Il doit son nom au fait qu’il représentait, à l’époque, une étape importante sur le route des Indes, avec le contournement de l’Afrique. Le roi Jean II du Portugal, a été un des premiers à l’appeler ainsi, car il symbolisait la route de l’Asie, que les marins portugais rêvaient de rejoindre.
Pourquoi Arnaud Boissière est un « vieux routier » ?
Le skipper de La Mie Câline, 21ème du classement, est surnommé Cali, en référence à Calimero, ou « le vieux routier », en référence à son expérience, a enchainé 5 Vendée Globe de suite. Il était au départ en 2008, 2012, 2016, 2020 et maintenant, 2024. Pourtant, le navigateur bordelais n’a que 52 ans. Il est venu pour la première fois assister au départ de la course en 1989, à l’âge de 17 ans, alors qu’il avait une leucémie. C’est ce jour, qu’il est tombé amoureux des courses au large. Jean Le Cam fait encore mieux, avec 6 Vendée Globe de suite. Il était au départ en 2004, mais a abandonné en 2008/2009.
Pourquoi le bateau de Manuel Cousin s’appelle COUP DE POUCE ?
En général, les bateaux engagés sur le Vendée Globe porte le nom de leur principal sponsor, mais Manuel Cousin a choisi de nommer son bateau « Coup de pouce ». Une référence à l’aide des évènements extérieurs, bien utiles au cours d’un tour du monde en solitaire ? Non. Depuis 2018, Manuel Cousin est parrain national de l’Association COUP DE POUCE, une association qui défend l’égalité des chances pour tous à l’école et la prévention du décrochage scolaire précoce. L’association agit aux côtés des écoles et en soutien des parents pour que chaque enfant développe le goût d’apprendre. C’est pour faire connaître cette association que le marin normand a choisi de baptiser ainsi son Imoca, et c’est réussi. Le bateau de Manuel Cousin n’est pas le seul dans ce cas. LAZARE, le bateau de Tanguy Le Turquais porte aussi le nom d’une association destinée à cohabiter des personnes sans logement fixe ou vivant à la rue et des personnes jeunes et actives.
Pourquoi on dit le « Pot-au noir » ?
Il y a une dizaine de jours, les navigateurs traversaient le fameux « Pot au noir », lieu mythique dans l’océan pacifique (zone de convergence intertropicale, sous la forme d’une une de quelques centaines de kilomètres du nord au sud, avec des zones de basses pressions entourant la Terre, près de l’équateur). Mais pourquoi cet endroit, qui oscille autour de l’Equateur et marque à sa manière le passage entre l’hémisphère nord et l’hémisphère, sud est baptisé ainsi ? L’origine la plus courante de cette appellation fait référence à l’aspect des grains d’orage qu’on y affronte, et le fait d’être un peu englué dans un piège. En effet, au XVIIIème siècle, l’expression « pot-au noir » était synonyme de piège, indiquant une situation instable et dangereuse.
Il y a aussi une autre origine, sordide et mise en doute par les historiens : les navires négriers étant souvent bloqués dans cette zone, la mortalité parmi la cargaison d’esclaves y était importante, et l’équipage y jetait les cadavres.
Pourquoi Tanguy Le Turquais aimerait bien rattraper Clarisse Crémer ?
Parce que, quand ils ne sont pas sur un bateau, les deux navigateurs sont en coupe. Ils ont une petite fille ensemble, prénommée Mathilda et âgée de 2 ans. Pendant la course, c’est Léna, la soeur de Tanguy qui en a la garde.
Pourquoi les navigateurs n’ont pas le droit de parler de la météo avec leur équipe restée à terre ?
Enfin, de la météo qu’il fait, oui, mais pas de celle qu’il va faire… ça fait partie de ce qu’on appelle la règle de « non-routage ». Durant la course, les navigateurs doivent impérativement être les seuls à décider de leur routage. Si un proche venait à indiquer l’arrivée d’une dépression (ou autre fait météo), cela serait alors considéré comme de la tricherie. Avant le départ, les 40 concurrents ont ainsi déclaré avoir informé leur famille, leur équipe technique, leurs sponsors et autres attachés de presse, des règles de « non-routage », qu’ils s’engagent à respecter.
Pourquoi le Cap Horn s’appelle comme ça ? Et pourquoi c’est mythique ?
Lieu mythique pour les navigateurs du Vendée Globe, marquant Le passage du Cap Horn marque la sortie du Grand Sud et la remontée de l’Océan Atlantique vers Les Sables d’Olonne, le Cap Horn est un des endroits les plus difficiles de la course, en raison des nombreux dangers qu’il représente : tempêtes fortes et fréquentes avec une très grosse mer, un courant circumpolaire antarctique (courant marin de l’Océan australe marquant la séparation entre l’antarctique et l’Amérique du Sud), avec la présence possible d’icebergs et possiblement de vagues scélérates (vagues océanique, très hautes, soudaines, considérées comme très rares, et comparées à des « murs d’eau »). Le véritable nom est « Kaap Hoorn ». Baptisé ainsi en l’honneur de la petite ville de Hoorn, aux Pays-Bas, par le marchand hollandais Jacob Le Maire qui, accompagné du navigateur Willen Schouten passait la pointe extrême de l’Amérique le 31 janvier 1616.