Jean-Marc Azolla, en direct de Wimbledon
Seul tournoi du Grand Chelem se disputant sur herbe, « The Championships » ne ressemble à aucun autre et se singularise par son histoire et ses traditions.
Wimbledon dénommé aussi « The Championships » est vraiment un tournoi à part. C’est un des événements sportifs les plus populaires et appréciés en Grande-Bretagne. Les traditions, l’histoire et le patrimoine se mélangent. « Wim » c’est le plus ancien et le plus prestigieux tournoi du monde.
Situé dans le sud-ouest de Londres, dans le huppé quartier de Merton, il s’est joué pour la première fois le 3 juillet 1877. Depuis son origine il est organisé par le prestigieux All England Lawn Tennis and Croquet Club. Il est d’abord ouvert aux hommes avant de l’être pour les femmes à partir de 1884. L’année 1922 marque un autre moment très important dans l’histoire du tournoi. Face à l’engouement grandissant à l’époque, le tournoi déménage sur Church Road à quelques pas de Worple Road, aujourd’hui encore le lieu de résidence de la prestigieuse compétition tennistique au SW 19. Dès 1968 ce tournoi s’ouvre aux professionnels à l’instar de toutes les autres compétitions majeures de l’univers de la petite balle jaune. Selon l’aveu de ceux qui se fondent sur l’histoire, Wimbledon demeure le plus prestigieux de tous les tournois du Grand Chelem. Il reste le point culminant dela courte saison sur gazon. Si dans les tribunes les spectateurs rivalisent d’élégance, le blanc est obligatoire pour les joueurs. Des pieds à la tête ! Concernant cette « All white policy » très stricte dictée par le All England Club, Novak Djokovic en quête d’une huitième couronne sur le gazon londonien (comme Roger Federer), a porté allégrement une genouillère grise depuis l’entame du tournoi. « Shocking » vraiment ? : « J’ai vérifié. J’ai eu la permission. J’ai même rencontré la présidente du All England Club avant d’entrer sur le court » a indiqué le Serbe.
Cette règle du «all white » est en vigueur à Wimbledon depuis le début du XIX ème siècle alors que le tennis à l’époque se pratiquait dans les cercles mondains. Ce tournoi de Wimbledon infiniment victorien , avant son succès et sa couverture planétaires actuelles, a vu se délivrer des coups de raquette via un tennis initialement réservé à l’élite de la société et aux royaux. De la « Royal Box » évoquons-là justement ! Elle est utilisée en guise de divertissement pour les amis et les invités de Wimbledon depuis 1922. Elle dispose de 74 sièges. De coutume les familles royales britanniques et d’outre-mer sont conviées. Mais aussi des personnes appartenant au monde du tennis, des partenaires commerciaux, des forces armées britanniques, ainsi que d’autres gens d’autres milieux.
Samedi Pep Guardiola, l’entraîneur de Manchester City, se trouvait dans cette Royal Box. Et Alexander Zverev de s’adresser à l’illustre coach espagnol au micro après sa victoire contre Norrie (6/4, 6/4, 7/6) : « C’est un honneur de jouer sur ce magnifique court, évoluer en face de la Royal Box avec de telles personnalités comme Pep Guardiola, une légende. Quand je l’ai aperçu j’ai été très nerveux pendant quelques jeux. Le Bayern cherche un coach. Si tu en as marre du foot tu peux venir m’entraîner sur un court à n’importe quel moment ». Et « Wim » ne serait pas « Wim » sans ses traditions culinaires ! Les fraises à la crème accompagnées d’un bon Pimm’s (cocktail alcolisé servi avec des fruits, de la menthe et de la limonade), ou d’une coupe de Champagne font également partie du folklore. Estampillé Wimbledon…