Si Tuchel en avait aussi fait un défenseur central, c’est bien avec la casquette de milieu de terrain que Danilo Pereira est venu aider le PSG à stabiliser son entre-jeu. Et c’est à ce poste que Mauricio Pochettino va le faire jouer.
Tête
Si Tuchel a pensé à lui pour évoluer en défense centrale pendant la crise de la Covid, ce n’est pas un hasard. Car si Danilo Peirera a le profil du milieu sentinelle tant recherché, c’est aussi parce qu’il évolue généralement très bas, donc souvent proche de ses défenseurs centraux. Quand un Kanté ou un Verratti n’hésitent pas à aller de l’avant, lui se veut d’abord une solution en soutien, plus reculé, à la manière d’un Nzonzi. Bon joueur de tête, sans être dominant dans ce secteur, il est surtout en permanence en train de compenser, de combler les espaces, de boucher les angles de passes pour mieux équilibrer son équipe. Sa lecture du jeu adverse lui permet notamment d’être un des meilleurs « empêcheurs de tourner en rond » d’Europe, coupant un nombre incalculable de trajectoires.
Jambes
Il est plutôt grand et véloce, bien dans l’air du temps qui attribue ce même profil élancé à beaucoup de milieux récupérateurs. Ses prises de balles sont tranchantes, autant que ses interventions défensives, car il s’appuie sur un engagement de tous les instants. Son volume de jeu, important, est une de ses principales forces. Présent aux quatre coins du terrain, il rayonne dans un registre de milieu relayeur capable d’être à la fois à la récupération et à la finition des actions. Lorsqu’il est en forme, son abattage est impressionnant et il est toutes les saisons parmi les joueurs qui ont le meilleur pourcentage de tacles réussis et de duels gagnés.
Tripes
Sa vie n’ayant pas été un long fleuve tranquille, l’ancien Dragon a appris de toutes ses épreuves. Né en Guinée-Bissau, arrivé à l’âge de 6 ans au Portugal, d’abord formé au Benfica Lisbonne, il a refait ses valises à 18 ans pour partir en Italie, à Parme, puis en Grèce, à l’Aris Salonique, et aux Pays-Bas, à Roda où il gagna le droit de revenir chez lui, au Maritimo, tremplin pour le FC Porto. Ce parcours compliqué et semé de périodes de doutes l’a rendu plus fort. Il est en tout cas de nature à lui faire appréhender son intégration parisienne avec davantage de recul et de maturité… lui l’ancien joueur du Benfica qui jurait à 20 ans ne pas imaginer jouer pour un autre club portugais un jour. « Je ne lâche jamais, disait-il sur le site du club à son arrivée. Je suis quelqu’un qui n’abandonne jamais sur le terrain et en dehors. » Un battant.
Pieds
Techniquement, il est propre et, malgré ses grands compas, parvient à avoir suffisamment de vivacité pour faire preuve d’une grande maîtrise. Même sous la pression, grâce à sa protection de balle, il ne panique pas et parvient à se sortir de situations difficiles. Cette capacité à se mettre rapidement dans le sens du jeu lui permet d’assurer la liaison entre la défense et l’attaque, premier défenseur, premier relanceur… à qui il manque peut-être encore une capacité à casser les lignes balle aux pieds, à l’instar d’un Kanté ou d’un Pogba, plus attirés que lui vers le but adverse. Son jeu long est sa spécialité, la possibilité de trouver la profondeur avec précision, Neymar et Mbappé devraient rapidement s’en apercevoir.
Leadership
« C’est un meneur d’hommes, un leader qui n’a pas peur de prendre ses responsabilités. » Capitaine au FC Porto après le départ d’Hector Herrera, en 2019, l’ancien joueur d’Estoril qui fut comparé à ses débuts, à Patrick Vieira, en raison de sa taille (proche d’1m90) et de son poste de prédilection, milieu défensif, fut le coéquipier de Vincent Aboubakar, ancien attaquant de Lorient. « Il n’est pas complexé et il peut avoir une grosse influence sur l’équipe, en être un vrai moteur. Mais, pour ça, il faut bien sûr qu’il joue, qu’il sente la confiance de tout le club. A Porto, c’était le cas et il boostait le groupe en permanence. » Deux fois champion du Portugal (2018 et 2020), vainqueur de l’Euro 2016, son expérience de cinq campagnes de Ligue des Champions successives lui offrait en arrivant au PSG un bagage suffisamment large pour mettre toute son expérience au service des ambitions parisiennes. A 29 ans, le risque de le voir intimidé par le CV de ses partenaires était limité tellement était forte son envie de franchir un palier de plus sur la scène internationale, en Ligue des Champions notamment où il n’a jamais fait mieux qu’un quart de finale (20018/2019 face à Liverpool).