jeudi 28 mars 2024

PSG : dans le secret du nouveau Parc des Princes

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A l’instar de plusieurs grands projets en cours de réalisation qui doivent propulser Paris dans le futur. L’idée d’agrandissement du Parc des Princes a été validée par les dirigeants de QSI et la mairie de Paris. Si le chantier n’est pas prévu avant les JO de 2024, le résultat final devrait faire du Parc un monument de la capitale.

Le Parc a besoin de cette rénovation

Avant que Léo Messi ne rende sa capacité encore plus insuffisante à un engouement qui ne cesse d’augmenter depuis dix ans autour du PSG, mais qui a pris une autre dimension. Avec l’arrivée du sextuple Ballon d’Or, plusieurs architectes, graphistes, ingénieurs et urbanistes français, anglais, italiens et suédois avaient planché sur la possibilité d’agrandir le Parc des Princes. Comme un fantasme qu’ils souhaitaient assouvir. Sans conséquence.

En envisageant une extension pour accueillir 75 000 spectateurs, contre 48 000 actuellement. Une des originalités consistait à faire soutenir la nouvelle structure par plusieurs Tours Eiffels à l’envers, au-dessus de la structure actuelle. Le visuel avait de l’allure, mais la faisabilité d’un projet architectural aussi audacieux laissait sceptiques les spécialistes. Entre le rêve et la réalité, il semble que la capacité raisonnable envisagée ne puisse pas dépasser les 60 000 spectateurs.

Selon l’adjoint au maire de la capitale, Emmanuel Grégoire, plusieurs scénarios d’extension sont à l’étude pour un futur entre 55 000 et 60 000 places, pas plus. « Il sera sans doute impossible d’aller au-delà »  déclarait-il en août sur Europe 1… quand les Qataris planchent sur 80 000.

Pour ça, il faudrait sans doute raser le site actuel. Ce que ni la mairie, ni les héritiers de Roger Taillibert, l’architecte historique du Parc, décédé en 2019, n’ont jamais voulu envisager. En attendant l’appel d’offre qui déterminera le cabinet d’architecte sélectionné pour rénover un stade qui n’a pas subi de profondes modifications depuis 1972, une seule certitude accompagne le chantier : il est souhaité par son propriétaire, la mairie de Paris, et son locataire, le PSG. Parce qu’elle ne fut pas toujours une réalité, cette unanimité est déjà un premier pas énorme.

Le Parc des Princes, un chantier complexe

Ce ne sera pas un luxe. Dans un dossier qui s’annonce très compliqué en raison des contraintes urbaines (le stade est construit sur le périphérique au coeur du 16ème arrondissement) et architecturales.

Achevé en 1972 sous sa forme actuelle, l’ouvrage est en effet sur la liste des protections patrimoniales du plan local d’urbanisme de la ville. Ce qui rend impossible la dénaturation du bâtiment, sauf décision contraire prise par le Conseil de Paris.

Il faut en effet se rappeler que la municipalité avait refusé la perspective d’une rénovation au moment de l’Euro 2016 ; En raison de la complexité du dossier.

Mais ça, c’était avant. Depuis cet été, le président Al-Khelaïfi confirmait que le projet était bien dans les tuyaux : « On a besoin d’agrandir le stade. J’adore le Parc des Princes, mais il est important de l’agrandir pour nos supporteurs et pour le futur du club. »  

Il était rejoint par son directeur général délégué, Jean-Claude Blanc, dans les colonnes de la Gazzetta Dello Sport : « Aujourd’hui, agrandir le stade est une obligation ! »  Et l’ancien DG de la Juventus Turin de vouloir s’inspirer du nouveau stade de la Vieille Dame « en mettant en avant la proximité entre les supporteurs et les joueurs qui intimide les adversaires et rend notre équipe presque invincible (sic) ! »

150 M€ pour la rénovation

Sans aller jusqu’à imiter l’Allianz Stadium, construit sur l’ancien site du Stadio Delle Alpi, qui ne dispose que de 41 000 places, le coût de la rénovation devrait s’en rapprocher (150 M€) avec un premier rang de sièges qui n’est qu’à sept mètres du terrain.

Si raser l’actuel stade pour reconstruire un nouveau aux normes modernes parait donc peu probable, il n’était pas totalement exclu par des dirigeants qui aimeraient disposer d’un outil moderne. Rénover l’existant en le surélevant d’un étage circulaire supplémentaire ou en rapprochant les tribunes derrières les buts pour étendre la surface des gradins semblait être la solution la plus réaliste pour gagner au moins 10 000 sièges ce qui permettrait de se rapprocher à moindre coût d’une jauge proche des 60 000 spectateurs.

Creuser sous le Parc pour enfoncer la pelouse de quelques mètres et ainsi gagner plusieurs rangées de sièges est aussi une piste crédible qui ne résout rien pour le moment comme le déclarait Pierre Rabadan, l’adjoint aux sports qui a un accès direct à Anne Hidalgo, sur France Bleu en septembre :

« Ce sont des sujets qui dépassent la simple volonté des uns et des autres car il y a des problèmes techniques et des montages organisationnels pour le club qui sont très importants. L’ouvrage étant assez unique, avec une architecture très particulière, ça ne simplifie pas le dossier. »

Paris veut élargir ses revenus de billetterie

Loin de faire une course à la plus forte affluence possible, les dirigeants souhaitent surtout étendre leurs hospitalités. Avec la billetterie, représentent 11% des recettes totales du club. Le pôle VIP du Parc compte 4500 sièges aujourd’hui pour des revenus estimés à 115 M€ lors de la saison 2018/2019. Avant la crise sanitaire.

Porter ce nombre à 7500, avec la création de nouveaux salons de réceptions pour les grands matches européens notamment, pourrait doubler les recettes, satisfaire les exigences du fair-play financier et rapidement amortir l’investissement avec d’autres revenus indirects liés à l’exploitation d’un musée, d’un restaurant, d’un hôtel, de commerces et de bureaux qui seraient construits dans un nouveau pôle d’activité au sud du stade. Mais pour ça il faudra attendre 2024 car rien ne sera initié avant les JO.

Deux ans de formalités pour Paris

A l’aune de toutes les difficultés rencontrées par la Fédération Française de Tennis pour agrandir le stade Roland-Garros sur le jardin des serres d’Auteuil (huit ans !). Deux ans, ce ne sera pas trop long pour limiter et gérer les recours (un travail de communication a déjà débuté avec les riverains depuis deux ans).

Laisser le temps administratif faire son oeuvre. Toutes les études aller à leur terme et obtenir toutes les autorisations et permis de construire nécessaires. Bien au-delà des modalités de financement, sachant que la mairie de Paris a plusieurs fois déclaré ne pas vouloir financer sur le dos des contribuables des recettes qui n’iraient que dans les poches des actionnaires.

La tendance allait vers un financement entièrement qatari avec des compensations dans l’exploitation du site sur plusieurs années. Les dirigeants ont déjà mandaté plusieurs équipes d’architectes qui travaillent avec la famille de Roger Taillibert pour être le plus réactif possible le jour où la mairie donnera le top départ pour lancer les grands travaux. Le compte à rebours a commencé.

Tom Boissy

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