Dans les années 70, la France était amoureuse d’une bande de jeunes filles qui dominait le basket. Les demoiselles de Clermont (13 fois championne de France, douze fois de suite entre 1968 et 1979, puis en 1981) faisaient la fierté d’un pays. Et ont fait trembler les invincibles russes au niveau européen (finaliste de la coupe des clubs champions en 1971, 1973, 1974, 1976, 1977).
Avec 13 titres de championnes de France et cinq finales européennes, les demoiselles de Clermont font partie de l’histoire du sport français. La belle et folle aventure des Demoiselles a été rendue possible grâce à un homme, Joe Jaunay. L’homme fort du basket français de l’époque comme nous le raconte l’une des stars de l’équipe, la meneuse Jacky Chazalon.
« L’équipe est née grâce à la volonté de Joe Jaunay. Il a eu comme idée de réunir une dizaine de joueuses à Clermont pour concurrencer les Russes qui gagnaient tout. On s’entraînait tous les jours parfois deux fois par jour même. On était amateurs, bien sûr, mais on était détachées pour nous entraîner. »
D’emblée, les résultats arrivent pour le CUC (Clermont Université Club) validant la démarche de Jaunay. Les filles s’entendent parfaitement, elles dominent le basket français et commencent à faire peur aux Russes. Entre 1968 et 1981, les titres s’enchainent. La France se prend de passion pour cette équipe généreuse, battante, qui fait la fierté du pays :
« On était des stars à l’époque, on avait la chance de passer à la télé, dans les journaux télévisés, tout le monde nous voyait car il n’y avait qu’une chaîne. On était dans les magazines féminin aussi. Nous avons suscité beaucoup de vocations chez les jeunes filles, c’était une fierté » se remémore Jacky Chazalon.
Jacky Chazalon : :« On a suscité beaucoup de vocations chez les jeunes filles »
La montée en puissance de l’équipe n’est pas simplement nationale. Elle se confirme sur le plan européen où elles enchainent les succès. Elles se rapprochent de l’invincible équipe russe de Riga et de sa star Ouliana Semenova (2m13 !). Mais ne parviendront jamais à la battre en cinq finales.
Les Clermontoises n’accéderont donc jamais à leur rêve de devenir championnes d’Europe. Car, après ces cinq échecs, les départs progressifs des meilleures joueuses seront fatal à l’équipe : « j’avais envie de travailler, j’étais prof de gym.
J’ai été la première à partir, Elisabeth Riffiod (la mère de Boris Diaw, Ndlr) et Irène Guidotti ont suivi et l’équipe s’est petit à petit éparpillée. Cette équipe s’était bâtie sur quelques joueuses, un entraîneur, un président et il n’y avait pas de relève. Nous avons gardé contact.
On se voit tous les ans et, en 2004, le club des internationales a été créé. On se retrouve quand il y a une compétition importante, on refait l’histoire. » Une histoire dans laquelle les De-moiselles de Clermont sont entrées pour l’éternité. Même si le basket féminin a eu par la suite de belles équipes comme Tarbes, Mirande, Valenciennes ou Bourges. L’aventure des Demoiselles de Clermont ne sera jamais égalée, leur record de 13 titres n’ayant été battu qu’en 2018 par Bourges.