Après une saison 2019-2020 remplie de succès pour le Bayern Munich, des tensions se sont créées entre l’entraîneur et ses dirigeants. Mi-avril, Hansi Flick a annoncé son départ du club. Très rapidement, Julian Nagelsmann est devenu la cible du club munichois, avant d’officialiser son arrivée pour la saison prochaine. Mais qui est-il vraiment ?
En conflit avec sa direction, et surtout avec Hasan Salihamidzic, directeur sportif du Bayern, à propos de la politique de recrutement, Hansi Flick a annoncé son départ en fin de saison à ses joueurs le 17 mars, avant de l’annoncer à la presse. Quelques jours plus tard, son successeur était connu : Julian Nagelsmann.
Le Bayern Munich, « son rêve de toujours »
A 33 ans, Julian Nagelsmann fait partie des très jeunes coachs. Après avoir entrainé Hoffenheim puis le RB Leipzig, il accède à la meilleure équipe d’Allemagne : le Bayern Munich. Alors qu’il était sous contrat avec le 2e de Bundesliga jusqu’en 2023, Nagelsmann a décidé de quitter le club qu’il avait emmené en demi-finales de Ligue des champions en 2020. Il a assuré qu’il n’avait pas prévu de « ne rester que deux saisons », qu’il avait reçu de nombreuses offres au cours de la saison, et que le Bayern Munich était « son rêve de toujours » comme entraîneur.
Le Bayern Munich lui offre pour 5 ans ce rêve. Il a promis, lors d’une conférence de presse, de ne pas aller piocher des joueurs de Leipzig pour compléter son effectif, même si le transfert de Dayot Upamecano vers le Bayern, déjà prévu depuis le mercato d’été dernier, sera bien effectif pour la prochaine saison. Pour le club munichois, c’est un véritable investissement. Les dirigeants ont consenti à verser une indemnité de 25 millions d’euros à Leipzig, un record pour un entraîneur.
Maintenant, comment gérer ce Bayern ?
A 33 ans, arriver dans un club tel que le Bayern Munich comprend des risques. Rejoindre l’un des meilleurs clubs d’Europe si jeune, avec seulement 5 ans d’expérience en tant que coach, ça peut être dangereux. Passer après Hans Flick, qui a fait gagner tout ce qui était possible au Bayern l’an passé, c’est dangereux aussi. Mais le club semble serein, et a totalement confiance en Nagelsmann, comme le prouve l’interview d’Oliver Kahn, ancienne gloire du club et aujourd’hui membre du directoire et futur président du club : « La durée du contrat de Julian, qui est de cinq ans, montre à elle seule à quel point il s’identifie au FC Bayern. Je suis convaincu que nous allons façonner l’avenir sportif du Bayern avec Julian Nagelsmann avec beaucoup de succès ». La pression va être immense. Mais il a un vrai talent, sa philosophie de jeu est vantée dans l’Europe entière et certains coachs commencent à s’inspirer de son modèle.
Sa philosophie de jeu a fonctionné à Hoffenheim puis à Leipzig, mais s’adaptera-t-elle à l’octuple champion d’Allemagne en titre ? Ce géant du football européen est en fin de cycle, des joueurs tels que Boateng ou Alaba, des monuments du Bayern des 10 dernières années, quitteront le club cet été. Il va falloir réussir à créer une alchimie entre les anciens et les nouveaux tels qu’Upamecano.
Un coach qui aime faire jouer les jeunes
Julian Nagelsmann aime faire jouer des jeunes, et des pépites comme Roca ou Richards devraient accéder à un temps de jeu plus conséquent dès l’année prochaine, même si pour le premier nommé, la présence du double pivot Goretzka-Kimmich ne semble pas prêt de bouger. Son habitude de développer les talents, comme Sebastian Rudy à Hoffenheim ou Upamecano à Leipzig, n’est plus à prouver. Mais aura-t-il le temps au Bayern, un club qui vise le titre européen chaque saison ? Rien n’est sûr.
Un « gegenpressen » qui n’est pas sans risque
Il devra inculquer son « gegenpressen » à l’effectif munichois, un système basé sur un gros pressing tout le long du match, quitte parfois à laisser des espaces dans sa défense. Cette philosophie de jeu sera-t-elle appréciée par les meneurs de vestiaire tels que Müller, Lewandowski, Neuer ou Kimmich ? Il se pourrait bien que oui, connaissant les profils de ces hommes.
Le socle défensif, une fois Alaba et Boateng partis, sera très jeune. Nagelsmann aura donc le temps de les former, de les faire rentrer dans le moule. La détermination des Richards, Süle, Pavard, Hernandez sera sûrement sans faille pour s’adapter au mieux à la philosophie de leur coach. En attaque, les flèches comme Coman ou Davies se régaleront des systèmes mis en place par Nagelsmann, lui qui base sa formation sur des contre-attaques éclairs.
Pour Nagelsmann, le défi est immense. Rejoindre le meilleur club européen des cinq dernières années avec le Real à seulement 33 ans est un risque à prendre, mais son talent n’est déjà plus à prouver.