dimanche 24 septembre 2023

Quelles conséquences après les propos de Novak Djokovic ?

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

De notre envoyé spécial Porte d’Auteuil

Après l’affaire Sabalenka/Kostyuk du premier jour, le message de Novak Djokovic a fait grand bruit depuis Roland-Garros. Avec quelle conséquence possible ? Décryptage.

Le contexte géopolitique mondial est actuellement très tendu. Certaines réactions vives émanant des experts de la petite balle jaune se font même entendre depuis la Porte d’Auteuil.

On l’a vu dès l’entame du tournoi entre l’Ukrainienne Kostyuk, refusant de serrer la main à son adversaire, la Biélorruse Sabalenka, se faisant huer par le public à sa sortie du court. Après sa victoire du 2eme tour (contre sa compatriote Shymanovich), cette même Sabalenka s’est refusée de répondre aux questions relatives à l’Ukraine.

La géopolitique s’est ancrée encore un peu plus Porte d’Auteuil avec le message de Djokovic qui a fait tant de bruit. En chasse d’un 23ème Grand Chelem à Paris, le natif de Belgrade de 36 ans n’est pas sorti de son match mais bien de la sphère sportive après sa victoire contre Aleksandar Kovacesic (6/3, 6/2 , 7/6). Comment ? En écrivant au marqueur sur la caméra : « Le Kosovo c’est le cœur de la Serbie !  Stop à la violence». Un geste foncièrement militant. Qui fait tant parler !

Quand la ministre des sports répond à Djokovic…

D’autant que le regain de tensions à la frontière entre le Kosovo (ancienne province serbe) et la Serbie ne cesse de croître. Rappelons que la déclaration d’indépendance du Kosovo date du 17 février 2008 et qu’elle est contestée par la Serbie. Cette prise de position du champion serbe a été jugée nationaliste par les dirigeants du Kosovo. Pourtant « Djoko » a martelé son message dans la foulée de sa victoire du 1er tour en conférence de presse : « Je sens la responsabilité en tant que personnalité publique, et en tant que fils d’un homme né au Kosovo, d’apporter mon soutien ». 

Un geste fort du 3eme mondial, qui a provoqué l’ire de la fédération kosovare de tennis qui a réclamé auprès de l’ITF une sanction à l’encontre de Djokovic. Si les organisateurs du tournoi sont restés assez vagues dans leur réaction, cela n’a pas été le cas de la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castera. Cette dernière a réagi sur France 2 en pointant un « message politique pas très approprié » en direction du champion multi titré.Interrogé sur ce commentaire, après sa victoire du 2eme tour contre Fucsovics (7/6, 6/0, 6/3), le double vainqueur de Roland-Garros en 2016 et 2021 a rétorqué de manière lapidaire : « Je n’ai pas de commentaire à faire. J’ai dit ce que j’avais à dire ». Donc sans faire machine arrière. « Je n’ai pas de mal à dire les choses,a répété Djokovic en conférence de presse. Je pourrais le redire, mais ce n’est pas nécessaire. Vous pouvez me citer si vous voulez le faire, vous avez tout noté. Je sais que des gens ne sont pas d’accord, mais les choses sont ce qu’elles sont. C’est quelque chose qui compte pour moi. Un Grand Chelem sans coup de théâtre, je ne pense pas que ce soit possible pour moi… C’est peut-être aussi ce qui me motive ! ».


En l’absence de Nadal, Roland Garros ne peut pas exclure Djokovic

Par principe, les messages politiques sont interdits dans l’enceinte de Roland-Garros. La FFT, organisatrice de l’événement parisien a livré un communiqué en ces termes : « Les débats qui traversent l’actualité internationale s’invitent parfois en marge du tournoi, c’est compréhensible. Nous échangeons régulièrement à ce sujet au sein du Grand Slam Board, qui rassemble les quatre tournois du Grand Chelem. Les règles qui s’appliquent sont communes aux quatre tournois, et le juge-arbitre, avec les superviseurs Grand Chelem, s’assurent qu’elles soient respectées. Des messages sont passés aux équipes des joueurs concernés à cet égard ».

S’il n’y a pas de quoi s’effrayer quant à une sanction possible visant le charismatique Djokovic, d’autant qu’il est un des grands favoris de l’épreuve en l’absence de Nadal, son appétit risque d’être encore plus aiguisé. Car Novak n’est jamais aussi fort que quand il se trouve dans l’adversité et qu’il est contesté.

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