Alors que de plus en plus de clubs français vendent leur âme à des capitaux étrangers, le RC Lens fait de la résistance grâce à un président soucieux de préserver l’ancrage territorial de son club. Pourtant à l’origine, ce n’était pas gagné.
Il serait donc possible en France en 2023 d’avoir de l’ambition tout en gérant son club de foot en bon père de famille sans être obligé de faire appel à des fonds d’investissements ou de s’en remettre à des fortunes saoudiennes ou qataris ? Quand la moitié des clubs de L1 appartiennent à des étrangers (Lyon, PSG, Le Havre Marseille, Toulouse, Nice, Lille, Strasbourg, Monaco), c’est bien sous pavillon français que le RC Lens a réussi en quatre saisons à passer de la L2 à la Ligue des Champions. La performance est d’autant plus remarquable qu’elle s’accompagne d’une réelle volonté de pérennisation.
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Le but n’est pas de valoriser le club et ses actifs à des seules fins mercantiles, pour mieux le revendre à terme, mais bien de (ré)installer le Racing parmi les meilleurs clubs français et européens, comme il l’était à la fin du siècle dernier, tout en restant proche de ses valeurs ancestrales.
Pourtant, cet ancien élève à Sainte Croix de Neuilly qui a fait Sciences Po en même temps qu’Edouard Philippe, et HEC, qui a fait fortune en créant le fonds d’investissement Amber Capital en 2005, n’avait pas forcément vocation à faire entrer les Sang et Or dans une quatrième ère après celle des houillères, d’André Delelis et de Gervais Martel. Cherchez l’intrus.
« Je le compare à François Pinault à Rennes »
Mandaté par le Crédit Agricole en 2012 pour prendre la présidence du RC Lens pendant une saison, le restructurer et assurer sa cession, Luc Dayan connait bien Joseph Oughourlian : « Contraire ment à tous ces fonds d’investissements, lui a racheté le club avec ses fonds personnels. Même si son métier passe aussi par les fonds d’investissements, il est avant tout amoureux du club et de ce qu’il représente. Je le compare à François Pinault à Rennes, sa démarche est la même, celle d’un homme d’affaires qui a les moyens et qui veut maintenant ouvrir le capital aux entrepreneurs locaux, aux socios éventuellement. »
Pour un club de 200 salariés, et un chiffre d’affaires de 83 M€, le président lensois compte effectivement lever 20 M€ auprès d’acteurs du tissu économique local. Un tour de table a été effectué en septembre pour intégrer Side Invest dans le capital, un nouvel acteur régional dédié à l’économie du divertissement et qui réunit en son sein, le Conseil Régional des Hauts de France, la famille Mulliez (Auchan, Boulanger, Leroy Merlin, Decathlon, Norauto…) et l’IRD, organisme issu du patronat régional.
Gervais Martel rend hommage à Joseph Oughourlian
Après avoir présenté trois exercices comptables positifs, ces nouveaux investisseurs renforcent les fonds propres du club et poussent le président à enclencher vers un actionnariat de supporteurs à la mode socios pour « ancrer le club dans ses racines territoriales », son obsession depuis qu’il est arrivé en 2018, comme une évidence dans cette terre de foot.
Cinq ans après, le bilan est plus que positif qui lui permet même d’envisager de racheter le stade Bollaert-Delelis, histoire de mieux le valoriser, d’exploiter économiquement l’unique ferveur de ses supporteurs. Dans Les Echos, le patron de Side Invest, Thierry Dujardin, expliquait de la sorte son arrivée au sein du club : « C’est un investissement financier et un investissement d’image. Celle du RC Lens est une des meilleurs de France, même quand il était en Ligue 2. »
De surcroit désormais qu’il est en Ligue des Champions. Il est loin le temps où, dans la foulée du fantomatique Mammadov, l’arrivée de l’homme d’affaires français d’origine libano-arménienne ne suscitait que des craintes. Où son immersion, jugée un tantinet démago, au cœur de la tribune Marek, au milieu des supporteurs, un soir d’octobre 2017 pour la réception de Reims, n’avait fait que les raviver.
Directeur sportif du club à cette époque, Eric Roy se souvient : « Il s’est mis en danger en sortant de sa zone de confort mais, au final, il a démontré que son approche était authentique et que son amour du club n’était pas feint. »
« Il ne partira pas du jour au lendemain »
Luc Dayan poursuit : « Contrairement aux autres fonds d’investissements, il ne partira pas du jour au lendemain. Son approche correspond mieux à l’image que je me fais d’un club de foot. On reste dans l’esprit de ce qu’est un club avec une attache locale forte. »
Peut-être parce que, comme le disait Gervais Martel au magazine So Foot en juin 2020, « Joseph est un vrai entrepreneur qui a fait fortune et qui a investi de son propre argent dans le club, il s’est fait tout seul. Depuis deux ans, je tenais le club à bout de bras en faisant des miracles parce que Mammadov ne versait plus rien. Il me fallait quelqu’un de sérieux, pas une pipe. Joseph en a dans le pantalon ! » Et pas seulement dans ses poches…
Le Racing club de Lens est un club remarquable, moi qui a passé toute ma carrière professionnelle à Strasbourg à deux pas du stade de la Meinau dans l’usine Suchard de février 1985 jusqu’à fin juillet de cette année.
J’ai 3 Racing dans mon cœur
Le Racing Club de Strasbourg Alsace
Le Racing club de Lens
Et le Réal Racing club de Santander dans le nord de l’Espagne en Cantabrie.
Mais le Racing Club de Lens c’est une autre dimension, ce sont des souvenirs et des émotions incroyable.
D’abord je suis supporter de Lens depuis 1980 depuis que Yves Ehrlacher avait rejoint le Racing club de Lens.
Ensuite j’ai pû avoir la chance d’assister aux matches de première phase de la coupe du monde 1998 au Stade Bollaert et d’assister au 8eme de finale entre la France et le Paraguay
assis au 12 ème rang derrière le but gardé par Schilavert quand Laurent Blanc avait marqué le but en prolongation, un souvenir à jamais gravé dans ma mémoire.
Mais le plus fort pour moi c’était d’être invité dans le tribune Est du Stade de la Meinau lors du match de championnat 1998/1999 Racing Club de Strasbourg/Racing Club de Lens un souvenir incroyable lorsqu’un Supporter de Lens ancien mineur de fond m’a noué son écharpe autour de mon bras et m’a dit avec les yeux en larmes et moi aussi Maintenant tu fais parti de la famille des Supporters du Racing Club de Lens.
J’avais fait sa connaissance lors de la coupe du monde 1998 dans le Bar le Bollaert.
En 2000 j’ai aussi eu la chance d’assister au Match Racing Club de Lens/ Arsenal en coupe de l’UEFA autre souvenir inoubliable malgré la défaite.
Mais Arsenal aussi avec un Manager que j’apprécie énormément Arsène Wenger.