Au terme d’un nouveau combat épique, dantesque, Rafael Nadal (5ème mondial) s’est qualifié pour les demi-finales de Roland-Garros au dépens du n°1 mondial et vainqueur l’an dernier Novak Djokovic (6/2, 4/6, 6/2, 7/6). Le corps grince pour le natif de Manacor mais la détermination est inébranlable.
1h15 au matin. « Rafa » (36 ans le 3 juin) peut lever les bras au ciel et sourire. Après un dernier revers gagnant. « Djoko » a bien sauvé trois balles de match avec panache dans le jeu décisif du 4ème set. En vain. Le Serbe a fini par capituler. Après 4h12 de courses et de coups de raquette insensés, l’Espagnol est toujours vivant dans ce Roland-Garros. On imaginait un 59ème affrontement hallucinant entre ces deux extraterrestres. Il a bien eu lieu. Une fois sorti du Philippe-Chatrier le n°1 mondial a reconnu la supériorité du « Taureau de Manacor ».
Sans se retrancher derrière l’argument et l’excuse de l’horaire très tardif : « Félicitations à Nadal qui a mieux joué dans les moments importants. Il a très bien démarré, alors que cela n’a pas été mon cas. Nadal a montré pourquoi il est un grand champion. Il est resté solide mentalement. Il a fait le match qu’il fallait. Félicitations encore une fois à Nadal et à son équipe, il l’a mérité. Je ne suis pas surpris. Ce n’est pas la première fois que, quelques jours après avoir été blessé et pouvoir à peine marcher, il est en mesure de revenir en pleine forme. Il l’a fait à de nombreuses reprises dans sa carrière. Après, il y a différents avis concernant ces séances de nuit. Cela démarre trop tard, pour être honnête. Mais c’est la télé qui décide. C’est le monde dans lequel nous sommes. Les diffuseurs décident qu’ils veulent un match de nuit. Ce sont eux qui mettent l’argent et ils décident ! ».
Revenons au sportif. Le Majorquin est en terre bénie à Roland-Garros. Pour sa 18ème apparition Porte d’Auteuil, il est donc toujours en course pour décrocher un 14ème trophée sur l’ocre rouge parisienne ! En demi-finales, Alexander Zverev, sorti vainqueur d’un autre immense combat contre Carlos Alcaraz (6/4, 6/4, 4/6, 7/6) devra être à son maximum tennistiquement et mentalement pour éjecter le titan Nadal. De quoi procurer chez l’Espagnol, des émotions décuplées :
« Après ce tournoi, je ne sais pas ce qu’il va se passer »
Sur le public de Roland-Garros :
« Le public a été incroyable, depuis le début du tournoi. Je ne sais pas quoi dire en fait. Je crois qu’ils savent, ici, que je ne vais pas être là, comment dire, pendant encore très, très longtemps. Donc, le fait de jouer ici, l’endroit le plus important, un endroit particulier pour moi, notamment dans ma carrière tennistique, de sentir le soutien du public est difficile à décrire ».
Sur sa condition physique du moment :
«À Rome, j’ai rappelé que mon docteur serait ici avec moi. Le docteur est bien là. Ce qui veut dire que l’on peut faire des choses qui peuvent aider. Le moment n’est pas venu de parler de ça. On le fera davantage une fois que mon tournoi sera terminé. Je rassemble tout ce que j’ai pour essayer de jouer ce tournoi dans les meilleures conditions possible. Je ne sais pas ce qui se passera après, franchement. Mais ici, en tout cas, je crois que ça va aller ».
Sur l’incertitude du lendemain :
« Je suis assez expérimenté ou âgé pour ne pas cacher les choses, et dire des choses que je ne crois pas. Je ne sais pas ce qui peut arriver. Comme je l’ai dit avant, je vais jouer ce tournoi parce que nous faisons en sorte que je sois prêt à le jouer. Cependant après ce tournoi je ne sais pas ce qu’il va se passer. J’ai ce que j’ai au pied. Si nous n’arrivons pas à trouver une amélioration, une petite solution, ce sera dans ce cas extra dur pour moi. Je profite chaque jour où je suis ici, c’est une chance. Je ne pense pas trop à l’avenir. Bien sûr, je vais continuer à me battre pour trouver des solutions. Pour l’instant, nous ne les avons pas trouvé. Donc, je me donne la possibilité de jouer une fois de plus une demi-finale ici, à Roland-Garros. Cela me demande beaucoup d’énergie déjà ».
« Novak, Roger et moi, on a ensemble une histoire vraiment incroyable »
Sur sa stabilité mentale :
« Jouer une demi-finales à Roland-Garros, cela veut dire énormément pour moi. Si je ne joue pas bien, ou bien si je perds pendant la demi-finale, ce ne sera pas parce que je ne serai pas concentré sur la rencontre. J’ai de l’expérience, je ne suis pas le genre de personne qui a des hauts et des bas, des montagnes russes. Je suis toujours du point de vue émotionnel stable. On va voir comment cela se déroule. L’objectif principal pour moi, c’est de me concentrer sur mon niveau de jeu, celui que j’ai joué aujourd’hui » (hier).
Sur sa rivalité avec Novak Djokovic :
« C’est un épisode de plus de cette rivalité. Comme je l’ai déjà dit, nous avons joué les événements les plus importants, depuis de nombreuses années. À chaque fois, c’est un joueur spécial. Cette fois, c’était un match de quart-de-finale, pas de finale. C’est ce qui fait la différence. En tout cas, un match très classique, un gros scénario, et voilà. Entre Novak, Roger et moi, on a ensemble une histoire vraiment incroyable parce qu’on s’est retrouvé en face à face, lors des matchs les plus importants, et depuis tellement longtemps. C’est ce qui rend l’histoire particulière et qui me remplit d’émotion ».