Ancienne légende du Paris Saint-Germain, le Brésilien Rai est désormais depuis deux ans conseiller du Paris FC. Pour lui, il y a de la place pour un deuxième club au plus haut niveau dans la capitale.
Quel regard portez-vous sur votre collaboration au sein du Paris FC ?
Je suis plus qu’heureux, je suis réellement enthousiaste quant à l’évolution du club. Dès que j’ai commencé à m’intéresser au Paris FC, environ un an avant de m’engager comme conseiller-ambassadeur, j’ai été agréablement surpris par de nombreux aspects. On percevait déjà une véritable ambition, qui se confirme de plus en plus avec les résultats sportifs.
Je suis fier de faire partie de ce projet. Les bases du club sont solides, ce qui explique pourquoi, malgré un mauvais début de saison l’année dernière, je n’étais pas inquiet. De mon côté, j’essaie d’apporter mon expérience et mes réseaux. Je suis proche du président et du comité directeur.
Bien que le sportif ne soit pas mon domaine d’intervention, j’échange souvent au centre d’entraînement et partage parfois mon point de vue (sourire). Mais mon rôle principal reste de contribuer au développement du club. Aujourd’hui, les valeurs du Paris FC, notamment l’égalité des genres et l’accessibilité à un football populaire, sont bien connues. Et cela fonctionne : de nouveaux supporteurs se rapprochent du club.
Cette saison encore, le club ouvre ses portes gratuitement pour assister aux matches. Avez-vous soutenu cette initiative ?
Avant mon arrivée, je trouvais incompréhensible qu’une partie du stade ne soit pas réservée à un public populaire, car cela aide à préserver l’âme d’un club. J’ai toujours eu du mal avec les clubs qui négligent cet aspect. Ce n’est pas moi qui ai proposé de rendre l’entrée gratuite, mais j’ai soutenu cette idée. Les retombées positives de la saison dernière, dans tous les domaines, nous ont poussés à renouveler l’expérience cette saison. Avec de bons résultats, cela pourrait devenir quelque chose d’exceptionnel.
Toutes les capitales européennes ont au moins deux clubs de haut niveau. Pourquoi, selon vous, cela fait-il plus de 30 ans qu’il n’y a pas deux grands clubs à Paris ?
Je pense que c’est d’abord une question culturelle. En France, il est rare de voir deux grands clubs dans une même grande ville. Le club phare porte souvent le nom de la ville, ce qui n’est pas le cas au Brésil, où plusieurs clubs coexistent au sein d’une même cité. En France, les supporteurs et les acteurs économiques se sont toujours contentés d’un seul club, et ont même du mal à en envisager un deuxième.
A Paris, il est difficile de mener un projet car c’est une ville exigeante, habituée à l’ambition, avec de grandes attentes en matière de performance et de spectacle. Ces défis supplémentaires sont à relever. Avec le Paris FC, je crois à une construction progressive du projet, afin d’attirer de plus en plus de supporteurs et de partenaires. Il faut briser cette résistance culturelle et prouver qu’il est possible, dans une ville comme Paris, d’avoir un deuxième club avec un projet solide. Mon rôle d’ambassadeur vise justement à convaincre que cela est réalisable.
Qu’est-ce que cela pourrait apporter à Paris ?
Pour la ville, ce serait un atout important. Mais aussi pour le Paris Saint-Germain. Un deuxième club permettrait non seulement de créer un derby, mais aussi de partager l’attention médiatique. Aujourd’hui, un club de football incarne une culture et des valeurs différentes de ses concurrents. La population parisienne est très diverse, il y a donc de la place pour que différentes histoires et différents clubs trouvent leur public.
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« Si le PFC venait à affronter le PSG en Ligue 1, ce serait un derby, mais un derby face à un « petit frère » »
Le football français a récemment eu du mal à se vendre. Deux clubs parisiens en Ligue 1 pourraient-ils être bénéfiques pour notre championnat ?
Je pense en effet que ce serait un atout pour que le championnat de France soit davantage suivi et valorisé. J’en parle souvent avec des amis : le PSG est tellement présent sur la scène mondiale que si un autre club parisien accédait à la Ligue 1, tout le monde voudrait suivre cette nouvelle histoire. A moyen terme, cela pourrait contribuer à la valorisation du football français.
Mais si le Paris FC monte en Ligue 1, vous serez personnellement un adversaire du Paris Saint-Germain…
(Rires) C’est vrai que mon histoire avec le PSG est très forte et que cette période constitue une part importante de l’histoire du club, elle ne s’effacera jamais. Mais je ne m’en préoccupe pas pour l’instant. J’en ai déjà discuté avec des supporteurs du PSG et ils me comprennent. Il y a toujours une deuxième vie, au moins, après celle de footballeur. Dans mon cas, j’ai la vie associative, la vie académique, le Paris FC…
J’adore avoir une vie plurielle. Mais, pour revenir à la question, si le PFC venait à affronter le PSG en Ligue 1, ce serait un derby, mais un derby face à un « petit frère ». Je ne pense pas qu’il y aurait une rivalité qui pourrait gâcher cela. Au contraire, les Parisiens seraient probablement ravis de voir un deuxième club parisien atteindre le plus haut niveau.
Sportivement, après la 5ème place de la saison passée, l’équipe peut-elle viser la montée cette saison ?
Au cours des six dernières saisons, l’équipe a disputé les barrages à quatre reprises. Il y a une véritable continuité dans le travail. L’équipe a très bien terminé la saison précédente et a bien commencé celle-ci. Nous serons certainement l’un des candidats forts à la montée. Nous nous en rapprochons de plus en plus, et j’espère que cela arrivera dès cette saison.