JEAN-MARC AZZOLA, EN DIRECT DE ROLAND-GARROS
Battu par Zverev pour son entrée en lice dans le tournoi de Roland-Garros qu’il a remporté 14 fois, la hargne de Nadal n’a pas suffi. Se donnant encore le temps de la réflexion pour savoir ce qu’il va décider dans les prochaines semaines, le Majorquin est encore allé au-bout de lui-même.
S’il a été battu au premier tour de Roland-Garros par Alexander Zverev (6/3, 7/6, 6/3), l’Espagnol a montré qu’il était toutefois en progrès. Mais pas suffisamment pour se défaire d’un joueur de la trempe de l’Allemand, tête de série n°4 de l’épreuve : «J’ai démontré que j’étais prêt, a déclaré le vaincu. Mais quand on n’est pas tête de série, on joue contre un joueur qui est en pleine forme et qui figure parmi les meilleurs joueurs au monde. Je me suis senti bien mieux qu’avant mais j’avais un adversaire coriace en face de moi. Malgré tout, j’ai quand même eu ma chance à certains moments. Je n’étais pas si loin. Je suis à la fois content mais déçu d’avoir perdu. Je suis heureux également d’avoir fini en bonne forme. Si c’est la dernière fois que je joue à Roland-Garros je suis en paix avec moi-même . J’ai fait tout ce qui était possible pour être prêt pour ce tournoi. Et ce depuis près de vingt ans. Ces deux dernières années j’ai traversé l’un des processus les plus difficiles de ma carrière tennistique ».
Une partie particulière, un moment à part, que même Novak Djokovic, Carlos Alcaraz, et Iga Swiatek ont suivi des tribunes : « C’est normal surtout s’il s’agissait de la dernière fois que je jouais ici. Avec de jeunes joueurs comme Carlos, ils m’ont regardé sûrement à la télévision pendant l’enfance. C’est logique aussi que ces personnes se soient intéressées à suivre le match dans un endroit avec toute l’histoire que j’y ai accumulée ». L’heure n’est toutefois pas encore à son retrait définitif . Une échéance olympique approche. Elle est importante pour l’homme aux 14 Coupes des Mousquetaires remportées : « Je ne sais pas ce qui va se passer au cours des prochains mois. Il faut que j’achève ce processus.Mon état d’esprit est que je suis prêt à jouer jusqu’aux Jeux olympiques. Ensuite je verrai comment je me sens sur différents plans, au niveau de la motivation personnelle, au niveau corporel, physique et au niveau tennistique. Je verrai s’il est sensé ou pas de continuer à jouer ».
Car avec l’âge (38 ans le 3 juin) et les efforts consentis depuis si longtemps le corps grince de plus en plus : « Je ne peux déjà pas dire si je serai prêt ou pas dans un mois et demi. Mon corps a été un champ de bataille depuis deux ans. Parfois je me réveille un matin et puis je retrouve une jungle. Je ne sais pas à quoi m’attendre. C’est une véritable lutte que j’ai dû mener contre ces blessures ».
Dans ces circonstances et avec la perspective des Jeux olympique, il semble peu probable de voir l’Espagnol fouler le gazon de Wimbledon en juillet : « Cela me paraît difficile, confirme l’intéressé. Pour le moment je ne peux pas donner d’information. Mais j’ai l’impression qu’il serait difficile d’assurer la transition vers le gazon avant de jouer ensuite de nouveau sur terre battue pour les Jeux olympiques. Il faut que j’en discute avec mon équipe ». En tout cas sur le court Philippe-Chatrier comble, le public a poussé l’icône espagnole jusqu’au bout. Et dans le combat et la défaite, Rafa a été égal à lui-même : grandiose !