vendredi 20 septembre 2024

Rémi Cavagna (Movistar) : « Je ne suis pas encore au sommet de ma carrière »

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Après sept années chez Soudal Quick-Step, Rémi Cavagna (28 ans) a décidé de trouver un nouveau challenge du côté de la formation espagnole de Movistar. L’occasion pour le champion de France du chrono de revenir sur ses années avec le Wolfpack et notamment cette dernière, pleine de succès (5). Entretien pour Sport Cyclisme magazine et Le Quotidien du Sport.

Au moment de tourner la page sur cette sai- son 2023, estimez-vous qu’il s’agisse de votre meilleure saison ?


(Il ré échit) Si on prend les victoires oui. C’est la meilleure depuis mes débuts. J’ai fait quelques belles choses même si j’aurais aimé être plus performant sur les contre-la- montres. Le but, c’est de gagner des courses. C’est donc plutôt une bonne année avec cinq succès.

Etait-ce important d’être présent d’un bout à l’autre de la saison ?


J’ai commencé assez tôt à être en forme. J’ai pu aussi l’être en n de saison. C’était top. Toute la saison a été stable.

D’autant plus que le Tour de France est pas- sé chez vous, à Clermont… Est-ce que ça embellie cette année 2023 au moment d’en faire le bilan ?

C’était l’un de mes objectifs. Je voulais tout faire pour être sur le Tour de France. J’y ai participé, mais c’est un peu la déception de cette année. J’aurais voulu y performer plus. J’aurais aimé gagner une étape et y être plus présent. Physiquement, je n’étais pas à 100% et, sur le Tour, il faut y être. Surtout sur cette édition 2023. Ça roule de plus en plus vite. Le niveau augmente. C’est la plus grande course du monde. Ça ne pardonne pas quand on n’est pas au top.

A 28 ans, estimez-vous être au sommet ?

Pas encore (sourire). Il y a toujours des axes de progression. Aussi bien sur le contre-la- montre que sur la course. Je suis à 90-95%. Il y a encore des petits détails à aller cher- cher que ce soit sur le vélo ou en termes de stratégie d’équipe. Ça passera aussi par des choix de course. Cette année était bien et j’espère que la prochaine le sera également.

2023 a aussi été marquée par votre titre de champion d’Europe du contre-la-montre en relais mixte. Le collectif ne devient-il pas une signature de la carrière de Rémi Cavagna ?

Quand je suis arrivé dans le vélo, j’avais toujours ce rôle d’équipier. J’ai réussi à gagner des courses au fur et à mesure. Ça m’a permis d’avoir de la confiance et de gagner la confiance de mon équipe. J’ai confirmé. J’aurais pu en gagner plus et j’espère encore en gagner quelques-unes dans ma carrière. J’arrive sur mes meilleures années en plus.

Quelle image retenez-vous de votre année 2023 ?


C’est surtout une constance. Le nombre de victoires. Il me manque une belle Classique à mon palmarès. J’aimerais rechercher cela avant la n de ma carrière et retrouver mon meilleur niveau sur le contre-la- montre. Mais c’est en bonne voie.

« Un besoin de changement »

Il y a eu tout de même le Tour de Slovaquie où vous remportez le classement général…

(Sourire) Cela ne m’était jamais arrivé. On n’était pas sur Paris-Nice ou le Dauphiné. Ce n’était pas un niveau World Tour, mais ça fait toujours plaisir de remporter une course et un classement général. J’ai vraiment apprécié d’être leader et d’être protégé par mes coéquipiers. Pourquoi ne pas renouveler l’expérience à l’avenir ?

Quelles sont vos ambitions pour 2024 ? Les JO de Paris ?
Pour les JO, il n’y aura que quatre coureurs. On va voir. Ce serait beau de participer aux JO à Paris et surtout d’y briller. Je n’irai pas pour participer. J’aurai l’ambition de viser une médaille.

C’est donc la n d’un chapitre avec Soudal Quick-Step et ce départ chez Movistar. Quel bilan faites-vous de vos années avec la formation belge ?

C’est la n de mon histoire avec le Wolfpack. On a cru en moi. C’est la seule équipe professionnelle qui m’a donné cette chance. Je ne l’oublierai jamais. Mais, après sept ans dans la même équipe, je ressentais le besoin de changement et de commencer un nouveau challenge avec une nouvelle équipe. Je voulais voir ce qui se fait ailleurs et continuer ma progression, en gagnant quelques courses.

Pourquoi partir cette année ?

Je sentais depuis un an ou deux que j’étais bloqué. Je n’avais pas ce petit plus qui me permettrait de me libérer. Il fallait que je vois autre chose pour croire un peu plus en moi.

Sentez-vous que le regard des gens a changé sur vous ?

Chaque année, j’ai pris un peu plus de confiance. On m’a laissé le champ libre. Ça m’a motivé pour gagner des courses. Cette an- née, j’ai encore pu gagner de belles courses. J’espère que ce sera encore mieux l’an prochain. J’en suis convaincu. Je recherchais un rôle un peu plus libre et c’est ce que j’aurai la saison prochaine. Je ne serai plus bridé. A moi de conclure maintenant.

Que diriez-vous au Rémi Cavagna de 2017 qui arrivait chez Quick-Step Floors ?
Quand j’ai commencé, j’arrivais avec quelques kilos en trop. Le docteur de l’équipe m’avait dit que j’étais un sumo et pas un coureur cycliste (rires). J’étais assez enveloppé pour le cyclisme. Je lui dirais donc qu’il faut savoir être professionnel rapidement pour prendre la mesure de la chance que l›on a. Chaque année, j›ai passé des étapes. J’ai pu courir des grands Tours avec notamment une belle victoire d’étape sur le Tour d’Espagne (2019). Je viens de loin. J’ai fait de belles années, mais j’en ai encore devant moi.

Cela ne sera-t-il pas bizarre de démarrer votre première course sous de nouvelles cou- leurs ?

En quittant le bus, lors du chrono des Nations, c’était spécial. J’avais les larmes aux yeux. Je quitte une famille. J’ai tellement de respect pour le staff et les personnes pré- sentes dans cette équipe. J’ai fait un câlin à tout le monde. Une carrière, c’est court. Je pense faire le bon choix. On verra l’année prochaine.

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