Le successeur d’Olivier Krumbholz, Sébastien Gardillou dont il était l’adjoint, est prêt à assumer ce lourd héritage tout en imposant sa patte.
Pouvez-vous nous rappeler votre parcours ?
J’ai commencé le handball par l’UNSS, à Limoges d’où je suis originaire. J’ai poursuivi un cursus club assez classique. J’ai joué en N3 à l’ASPTT Limoges, au CAPO Limoges. J’ai pris ensuite la direction de Poitiers. J’ai arrêté de jouer. J’ai pris en main le Poitiers Etudiants Club en N1 féminine. On a eu la chance de monter jusqu’en 2ème division.
J’ai ensuite été recruté par la Fédération pour assumer les missions de responsables de structures, celle de Chartres, entre 2000 et 2010. En parallèle, j’ai assisté Pierre Mangin sur les équipes de France jeunes. J’ai travaillé aussi aux côtés d’Olivier (Krumbholz, Ndlr) comme analyste vidéo. Entre 2010 et 2012, j’ai été à Metz puis j’ai fait quatre ans à l’OGC Nice. J’ai quitté club pour prendre les missions d’analyste vidéo jusqu’aux Jeux de Rio (2016, Ndlr), puis en tant qu’entraîneur adjoint entre 2016 et 2024.
Vous assurez désormais la succession d’Olivier Krumbholz. Comment appréhendez-vous ce nouveau chapitre ?
Je prends ma nomination comme une nouvelle étape, une nouvelle mission. Je suis dans la continuité de ce que j’ai pu faire aux côtés d’Olivier. J’ai eu la chance pendant toutes ces années d’occuper différents postes et missions. Cela m’a permis d’avoir une vision globale d’un collectif qui évolue au plus haut niveau et qui cherche à performer à chaque opération. Cela me permet aussi d’avoir un regard plus large de ce qui peut être mis en place au sein d’un staff, comme celui de l’équipe de France.
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« Succéder à Olivier Krumbholz n’est pas aisé »
C’est certainement beaucoup de pression de succéder à Olivier !
De la pression, il y en a tout le temps. Quel que soit le niveau. Effectivement, ce n’est pas une tâche aisée. Je prends cette mission comme elle se doit. Je dois travailler avec les meilleures joueuses françaises pour qu’on puisse performer quelles que soient les situations. J’ai également en ligne de mire les Jeux Olympiques de Los Angeles.
C’est ce pourquoi on m’a nommé. Mais Los Angeles, c’est prêt et loin à la fois. Bien avant cela et dans très peu de temps, on va rentrer dans un Championnat d’Europe post-Olympique. Cela ne sera déjà pas évident. Il va falloir qu’on se mette vite en ordre de marche et de bataille pour entrer de la meilleure des manières dans cette compétition.
Qu’allez-vous garder d’Olivier Krumbolz ?
Déjà le pragmatisme. Cette qualité a été sa plus grande force. Il avait cette capacité à tirer le meilleur de chacune de ses athlètes et de son staff. Il s’agira aussi de s’arc-bouter sur des principes de jeu et des intentions avec cette volonté d’être hyper performant en défense. Mais aussi de pouvoir convertir un maximum de ballons suite à des récupérations.
L’ADN de l’équipe de France restera, je l’espère, cette capacité à mettre en difficulté les collectifs adverses, de par cette compétence première, la défense. Tout en continuant à exprimer, si possible, un jeu collectif de qualité. Il devrait permettre de mettre en avant les caractéristiques de nos joueuses françaises.
Sébastien Gardillou inquiet par la densité du calendrier
Sur quelles cadres souhaitez-vous vous appuyer en priorité ?
Il y a certes la succession d’Olivier, mais aussi ce que je cherche à mettre en avant. Une continuité dans le maintien des cadres du staff que des joueuses sortant des Jeux Olympiques avec cette difficulté de devoir enchaîner en moins d’un an, trois compétitions majeures ; Championnat du monde, Jeux Olympiques et Championnat d’Europe.
A savoir dans quel état physique et psychologique vont être les athlètes, c’est la question. On parle beaucoup de la fatigue physique. Elle est présente. Par exemple, on sait très bien que rapprocher des compétitions aussi rapprochées et difficiles – et d’autant plus quand on sort de Jeux Olympiques – il y a eu beaucoup d’énergie consentie. Aujourd’hui, c’est derrière nous. Il faut tracer notre chemin. Le premier pas qu’on doit faire, c’est se comporter au mieux sur ce Championnat d’Europe.