samedi 20 avril 2024

Rennes : Bruno Génésio a-t-il atteint ses limites ?

Rennes - Clermont (dimanche, 15h)

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6 défaites en 2023 pour le Stade rennais. Depuis la nouvelle année, les Rouges et Noirs n’ont gagné qu’à 3 reprises toutes compétitions confondues. Alors que Clermont, redoutable à l’extérieur, débarque au Roazhon Park, que peut donc faire l’entraîneur rennais pour sortir son équipe de cette mauvaise passe ?

Jeudi soir, le Stade rennais se déplaçait en Pologne pour affronter le club ukrainienne du Shakhtar Donetsk dans le cadre du barrage pour acceder aux huitièmes de finale de la Ligue Europa. Si la rencontre devait être une fête pour les supporters rennais avec l’espoir de se qualifier face à un groupe qui n’avait pas disputé de match officiel depuis trois mois, cela ne s’est pas passé comme prévu.

Les Rennais ont subi à Varsovie, une cinquième défaite de suite à l’extérieur, la sixième en 2023, toutes compétitions confondues. Face à une telle série, qui a entraîné le passage de la 3ème à la 6ème place en Ligue 1 (Rennes a pris 9 points en 8 matchs depuis la reprise, après la Coupe du Monde), Bruno Génésio est dans l’obligation de changer. Orphelin de Martin Terrier, son meilleur buteur, si ce n’est son meilleur joueur, le technicien breton a du mal à trouver les solutions.

Un 4-4-2 qui ne fonctionne pas

Sur les trois dernières défaites, l’équipe rennaise a aligné un 4-4-2 avec en pointe un duo composé de l’indéboulonnable Amine Gouiri, accompagné en alternance par Arnaud Kalimuendo ou le jeune prodige, Désiré Doué.

Les joueurs ont également tendance à tourner au milieu de terrain. Chose compréhensible pour les rencontres européennes, mais qui ne permet guère d’installer une entente efficace, notamment entre les deux milieux axiaux. Niveau défensif, les latéraux ne donnent pas entièrement satisfaction dans ce système. Depuis quelques matchs, les milieux de terrain participent moins aux tâches défensives, ce qui déséqulibre le jeu rennais, créant des ouvertures dans la défense, que peuvent exploiter les adversaires.

Si le passage au 4-4-2 correspond à la récente série de défaites du Stade rennais, Bruno Génésio a montré qu’il était capable de varier son dispositif tactique.

Que cela soit avec un 3-4-3, 5-4-1 ou encore un 4-3-3, utilisé en coupe de France contre Strasbourg et qui a permis aux Bretilliens de s’imposer 3-0 avec un doublé de Gouiri et de Doué. Un système qui avait bien marché, mais qui a pourtant disparu par la suite en championnat. Le technicien lui préférant un 4-4-2. Mais ce système non plus n’a pas convaincu, provoquant plus de problèmes qu’il n’en résout. Bruno Génésio devrait sûrement revenir au 4-3-3,  voir à un système hybride plus efficace que le 4-4-2.

Une positive attitude qui pose question

Malgré une série de 3 défaite de suite, le discours reste positif du côté du staff rennais. En témoignent les paroles de l’entraineur « Je retiens beaucoup de choses positives, au niveau du jeu, de l’esprit de l’engagement, qu’on n’avait pas vu depuis longtemps ». Mais aussi du directeur sportif « Ce que je vais retenir, c’est ce que cette équipe a montré sur la deuxième mi-temps. À 2-0 cette équipe n’a pas sombré », explique Florian Maurice. Même les joueurs restent positifs, à l’image de l’expérimenté Steve Mandanda : « C’est une défaite qui ne ressemble pas aux autres de défaites, j’ai vu des choses intéressantes. »

Manque de lucidité ou méthoide Coué ? Tous ont vanté des améliorations dans le jeu rennais lors de ce match, ce qui ne semble pas être la constatation de nombreux supporters sur les réseaux sociaux..

Une attitude qui laisse difficilement la place à une remise en question du groupe et ne l’encourage pas à changer d’attitude. Cette absence de remise en question, validée par un directeur sportif qui approuve une stratégie qui ne marche plus, ne sert pas l’équipe, qui fait preuve de naïveté et d’un manque criant de fraicheur mentale.

Travailler le mental et corriger la naïveté

Pour trouver des colutions, Bruno Génésio doit aussi regarder les fiches d’identité de ses joueurs. L’équipe bretonne est jeune. Très jeune. En coupe d’Europe, la défense centrale était composée du jeune Jeanuël Belocian, 17 ans, et Warmed Omari (22 ans). Deux axiaux qui manquent cruellement d’expérience, avec 7 minutes passées en Ligue 1 pour le premier et seulement 193 pour le second.

Si la charnière centrale novice s’explique par des blessures, Arthur Theate habituel titulaire en Ligue 1 et internationale belge était sur le banc. De quoi interroger, pour une défense en manque de confiance et qui a besoin de se rassurer. Offensivement, l’équipe rennaise est également en manque d’inspiration depuis la blessure de Martin Terrier, et met du temps à rétablir de bon circuit offensif. Comme si l’absence de l’ancien Lyonnais avait créé un abatement insurmontable chez les Rennais.

Pour pallier à ces problèmes apparents, de nombreux clubs font appel à des coachs mentaux pour aider les joueurs à affronter de nouveaux défis.

Nul doute que cela pourrait servir au Stade rennais pour se remettre en confiance. Lors du match à Lille, ce manque de fraicheur mental s’est nettement fait ressentir, ainsi qu’un déficit physique et d’endurance par rapport à leurs adversaires. Or, les deux sont liées. Alors que Clermont, qui, au contraire des Bretons, débarque au Roazhon Park sur une belle série à l’extérieur. Même s’ils sont moins biens sur leur pelouse (défaites contre Monaco et Marseille), les hommes de Gastien ont gagné à Lyon et Angers, avant de rester sur un nul à Lille pour leur dernier déplacement. Et un nul dimanche sera très loin de convenir au Stade Rennais.

Kilian Ravon

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