Héros (heureux) de la finale en 1998, Zinédine Zidane a été le héros malheureux de la finale de 2006. Expulsé face à l’Italie, le meneur des Bleus a assisté des vestiaires à la défaite de ses coéquipiers aux tirs au but.
« Zinédine Zidane s’est excusé dans les vestiaires. On a trouvé ça très humble de sa part, mais c’est à l’image de la personne. C’était son dernier match en sélection, il ne faut pas oublier non plus qu’il avait une pression énorme sur les épaules. »
La pression qu’évoque William Gallas, « Zizou » se l’était mise tout seul car, depuis les 8èmes de finale, il avait véritablement pris le jeu à son compte, il voulait mener l’équipe au titre de champion du monde pour la dernière grande compétition internationale de sa carrière et, au vu de son niveau de jeu, personne ne pensait qu’il finirait par une expulsion en finale.
Zidane exclu pour sa dernière
Ce 8ème de finale a marqué la résurrection des Bleus dans la compétition, eux qui avaient été très moyens en phase de poule et avaient dû se contenter d’une 2ème place derrière la Suisse.
Héritant de l’Espagne en 8èmes les Bleus, emmenés par un Zinédine Zidane excellent et un Franck Ribéry qui se révélait véritablement dans une grande compétition internationale, réalisaient un parcours de rêve jusqu’en finale en battant tour à tour l’Espagne, le Brésil et le Portugal et déjouant au passage tous les pronostics.
Zinédine Zidane avait parfaitement démarré la finale en ouvrant le score sur penalty avec une Panenka sur Buffon dès la 7ème minute. Marco Materazzi égalisait rapidement (19ème minute).
Le match est vif, engagé, les Bleus dominent la deuxième période, mais ne parviennent pas à prendre l’avantage et n’évitent pas les prolongations. La tension est à son comble lorsque Zinédine Zidane décoche un coup de tête à Marco Materazzi qui l’aurait provoqué verbalement et se fait expulser.
« Zinédine Zidane s’est excusé dans les vestiaires »
Les deux buteurs du match sont donc aussi les deux protagonistes des prolongations. La France finit en infériorité numérique, mais n’encaissera aucun but supplémentaire. La finale se jouera donc aux tirs au but et à ce jeu-là, ce sont les Italiens qui auront les nerfs les plus solides, David Trezeguet ratant son penalty (5 tab à 3 pour l’Italie) :
« Le souvenir que je garde de ce match, c’est la cruauté de perdre aux tirs au but, encore plus une finale » explique Jean-Alain Boumsong avant d’ajouter : « On a eu des occasions de gagner ce match notamment en deuxième période, on avait ouvert le score.
On était forcément déçus après un tel dénouement, c’est normal. Un titre mondial était au bout quand même. On est restés solidaires, ni Zinédine ni David n’étaient fautifs.
Ce sont des grands joueurs, qui ont beaucoup apporté à la sélection, ils ont été décisifs dans le titre mondial en 1998 et dans le titre européen en 2000. C’est tombé sur eux ce jour-là, d’autres auraient pu rater le penalty ou prendre un carton. »
On appelle ça un jour sans, malheureusement ce jour sans est tombé un jour de finale de Coupe du monde…