samedi 25 janvier 2025

Rétro (Coupe du Monde) : quand le Cheikh fait annuler un but !

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Lors du Mondial 82, on a pu assister à une scène hallucinante lors du match France-Koweït. Retour sur un moment hors du temps.

La Coupe du monde a connu à travers ses différentes éditions des scènes plus ou moins cocasses, des controverses plus ou moins importantes. Mais celle qui aura sans doute marqué le plus les esprits, a impliqué le Cheikh Fahid Al-Ahmad Al-Sabah, frère de l’Emir du Koweït.

Lors du Mondial espagnol, celui qui est aussi président de la Fédération de Football de son pays n’a pas hésité à descendre sur la pelouse pour faire annuler un but marqué par l’équipe de France. Flash back. Pour sa première participation à la Coupe du monde, l’équipe entraînée par le Brésilien Carlos Alberto Parreira débarque en Espagne en phase de découverte.

Mais cette équipe novice à ce niveau tombe dans un groupe compliqué avec l’Angleterre, la France et la Tchécoslovaquie. Après avoir obtenu un bon nul contre les Tchèques (1-1), le Koweït doit faire face à l’équipe de France. Les Bleus ont été battus 3-1 par les Anglais.

Au pied du mur, ils doivent absolument s’imposer. Les Français prennent rapidement le large en première période. A un quart d’heure de la fin, le Koweït sauve l’honneur. Le Cheikh présent en tribune fête ce but par une petite danse. A la 78ème minute, il va vite déchanter. Alain Giresse se présente seul face au gardien adverse et le trompe. La France mène 4-1 quand… l’impensable se produit.

« On pensait que c’était une blague »

Juste avant que « Gigi » n’aggrave le score, un coup de sifflet retentit dans le stade. D’après le Cheikh, il aurait déconcentré les défenseurs. Fou de rage, il descend sur le terrain et s’en prend à l’arbitre, Miroslav Stupar. Les joueurs refusent de reprendre le jeu.

Dépassé par les événements, l’arbitre écoute l’Emir et décide d’annuler le but. Hidalgo sort alors de ses gonds. La police espagnole intervient et lui empêche l’accès au terrain. Après plus d’un quart d’heure d’interruption, le match reprend. Quelques secondes plus tard, Bossis marque (89ème) le 4ème but tricolore.

Les Bleus s’imposent finalement 4-1. Suite à cet événement, le stade de Valladolid José Zorilla se dotera de douves afin d’empêcher les spectateurs d’accéder à la pelouse. Jacques Vendroux, directeur des sports de Radio France, revient sur cet étonnant épisode :

« L’Emir rentre sur le terrain. Le but est annulé. A mes yeux, c’est une blague. Ce fait n’a pas eu de conséquence car la France était qualifiée pour la suite de la compétition. Mais s’il y en avait eues, il y aurait eu des drames, des psychodrames au sein de la Fédération et de l’équipe de France.

Il faut juste le prendre comme une plaisanterie. Cela a été risible et pathétique en même temps. Il y a eu un fait de jeu ridicule. L’Emir a cru qu’il pouvait tout se permettre. Heureusement, la France a continué son parcours dans la compétition ».

Un épisode qui restera à jamais dans les annales de l’histoire de la Coupe du monde.

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