De Daniel Eon à Mickaël Landreau, en passant par Jean-Paul Bertrand-Demanes, le FC Nantes s’est souvent appuyé sur des derniers remparts de niveau international.
Portier du FC Nantes à l’époque des deux premiers titres de champion de France en 1965 et 1966, Daniel Eon a non seulement été un joueur capable de faire la différence par ses arrêts décisifs, mais aussi un excellent relanceur, n’hésitant pas à sortir en dehors de ses six mètres, contrairement aux usages du moment.
Une qualité naturelle qu’il avait sans doute cultivée dans ses plus jeunes années quand il jouait… avant-centre avec le SC Saint-Nazaire, le club de sa ville natale.
« Mais je ne peux pas dire pour autant s’il y a une école nantaise des gardiens de but car, à mon époque, il n’y avait pas un entraîneur spécifique pour les gardiens et je me demande bien qui m’a formé.
J’étais livré à moi-même et il y avait une séance par semaine où les entraîneurs tiraient une centaine de fois à l’entrée des 18 mètres, des corners et des centres.
Mais les clubs mettaient un soin tout particulier à chercher les éléments qui devaient jouer à des postes capitaux comme celui d’avant-centre, de demi-centre comme on disait alors et de gardien » souligne Daniel Eon dont la carrière internationale (3 sélections) a été stoppée prématurément.
Il a en effet été privé de la Coupe du Monde 1966 à laquelle il devait participer après avoir été blessé gravement (rupture du talon d’Achille)… en sautant de joie après un but de Philippe Gondet lors du dernier match de la saison alors que Nantes remportait son deuxième titre de champion de France.
« Landreau était capable de jouer dans le champ »
Jean-Paul Bertrand-Demanes a été le deuxième gardien nantais qui a marqué le club de son empreinte (650 matches toutes compétitions dont 532 en L1) avec quatre titres en 1973, 1977, 1980 et 1983, une Coupe de France en 1979.
International (11 sélections), « Le Grand » (1m92) n’aura connu qu’un seul club jusqu’à la fin de sa carrière en 1987. Mickaël Landreau (11 sélections) arrivé au FC Nantes en 1993 à l’âge de 14 ans a été le dernier rempart de l’équipe professionnelle de 1996 à 2006.
Nommé capitaine alors qu’il n’avait que 19 ans, il a été champion de France en 2001, vainqueur de la Coupe de France en 1999 et 2000 et aurait pu ajouter à son palmarès une Coupe de la Ligue en 2004… s’il n’avait pas tenté (et manqué) une panenka pendant la séance des tirs au but contre Sochaux.
« Il était excellent et il m’a laissé une grosse impression. On voyait, en le regardant jouer, qu’il était capable lui aussi de jouer dans le champ. Il anticipait beaucoup et c’est une grande qualité » remarque Daniel Eon qui n’oublie pas le passage nuancé de Fabien Barthez en fin de carrière à Nantes lors de la deuxième partie de la saison 2006/2007 au terme de laquelle le club a été relégué en Ligue 2.
« On voyait qu’il avait encore de beaux restes, mais pas au top de son potentiel ». Ces dernières années, Jérôme Alonzo (2008-2009) et surtout Rémy Riou (2012-2017) sont notamment passés sous le maillot des Canaris avant l’arrivée de Ciprian Tătărușanu.
Félix Chiocca