jeudi 28 mars 2024

Rétro : l’histoire d’amour de Fabrice Santoro avec Roland Garros

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Vainqueur du tournoi junior en 1989, Fabrice Santoro a vécu une grande histoire d’amour par la suite avec le tournoi parisien. Il ne l’a jamais gagné en simple, mais y a donné beaucoup d’émotions aux spectateurs. Notamment lors du match le plus long de l’histoire du tournoi contre Arnaud Clément.

Avec Fabrice Santoro, le détenteur d’un billet de match était assuré d’en avoir pour son argent. Qu’il affronte un joueur à sa portée ou l’un des meilleurs joueurs mondiaux, le Français se lançait dans le match avec la même détermination.

Son toucher de balle et son revers à deux mains le rendaient très difficile à jouer. Il avait d’ailleurs été surnommé « le magicien » par Pete Sampras et « le petit magicien » par Pat Cash. Fabrice Santoro a aussi connu une belle longévité.

En 2009, il fêtait les 20 ans de sa première participation à Roland-Garros et, en 20 ans, il n’a raté qu’un seul tournoi, en 1996. Il pratiquait un tennis très exigeant physiquement, mais il faisait très attention à sa préparation physique et était peu blessé.

Cette longévité et sa combativité de tous les instants lui ont permis d’établir de nombreux records dont le match le plus long de l’histoire du tennis en 2004 quand il a battu Arnaud Clément en 6h35 de jeu (6-4, 6-3, 6-7, 3-6, 16-14) à Roland-Garros.

Ce record sera battu en 2010 par John Isner et Nicolas Mahut à Wimbledon (11h05), mais ce Santoro-Clément reste le match le plus long de l’histoire de RolandGarros :

« Fabrice Santoro et Arnaud Clément étaient deux combattants, deux joueurs adorés du public car ils ne lâchaient rien. Ce n’est pas surprenant qu’ils aient livré un tel combat. Le faire à Roland-Garros, devant son public, ça donne plus de forces même si on est à bout physiquement. Avec ce genre de match, on se fait une petite place dans l’histoire d’un tournoi. Tout le monde me parle encore de ce match contre Isner » explique Nicolas Mahut.

« Fabrice avait un coup d’oeil fantastique, un grand tacticien qui prenait des notes sur ses adversaires »

Ce combat de titans lançait le tournoi 2004 puisqu’il se déroulait dès le 1er tour. Vu le profil des deux joueurs, les spectateurs s’attendaient à un match serré. Le début est décevant avec Arnaud Clément qui ne parvient pas à contrer un joueur qu’il connait parfaitement et Fabrice Santoro gagne les deux premiers sets.

Mais Clément n’est pas du genre à rendre les armes facilement, il parvient à faire déjouer Fabrice Santoro, le pousse à la faute et empoche les deux sets suivants, le quatrième étant bouclé le lendemain car la nuit avait interrompu la rencontre la veille au bout de quatre heures de match.

Pete Sampras n’avait pas surnommé par hasard Fabrice Santoro « le magicien »

Le 5ème set va durer à lui seul plus de deux heures. A bout physiquement, les deux joueurs ne lâchent rien, les échanges sont de plus en plus lents et les breaks rares. Clément obtient deux balles de match, mais les rate et à 14-14, Santoro breake. Après avoir sauvé des balles de debreak, il conclut sur son service 16-14 :

« Cela fait partie des matches qui restent gravés dans la mémoire. Ces deux-là se connaissaient sur le bout des doigts. Puis il y a l’aspect quand vous jouez contre un compatriote.

Dans ce cas, le classement n’intervient plus. Et le caractère émotionnel prend le dessus. Le match était passionnant. On se demandait qui allait prendre le dessus sur l’autre Fabrice a toujours eu un jeu déstabilisant pour ses adversaires » reconnait Eric Debliker, ancien entraîneur national et qui connaissait parfaitement les deux joueurs avant d’ajouter :

« Fabrice Santoro avait un slice qui ne rebondissait pas. Santoro ne renvoyait jamais deux balles de la même manière. Il maîtrisait l’amortie à la perfection.

Il retournait bien et prenait la balle très tôt aussi. Santoro avait un coup d’oeil fantastique avec un démarrage quasi instantané. C’était un grand tacticien. Il prenait des notes sur ses adversaires. Il n’avait pas un gros physique, mais il était si beau à voir car si particulier.

Les gens du monde entier aimaient le regarder jouer car il surprenait constamment. Il était aussi adroit à la volée et retournait bien ce qui en faisait un bon joueur de double aussi. » Après cette victoire, Fabrice Santoro livrera un autre marathon en cinq sets le lendemain contre Labadze (6-4, 3-6, 2-6, 6-1, 62) avant d’être éliminé au tour suivant par Olivier Mutis (6-0, 6-2, 6-3).

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