mardi 16 avril 2024

Rétro : Nicolas Ouédec, discret mais efficace buteur emblématique du FC Nantes

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S’il a manqué le coche au niveau international (une blessure juste avant l’Euro 96) en laissant à un autre Breton (Guivarc’h) le soin d’aller marcher sur le toit du monde, Nicolas Ouédec n’a pas manqué son rendez-vous avec son club formateur, cette Jonelière où Coco Suaudeau, pour le chambrer, et parce qu’il l’aimait bien, l’avait surnommé « Gronico ».

Plus buteur dans l’âme que deux compères qu’il retrouverait quelques années plus tard à Montpellier, sans la même réussite (n’est pas Coco qui veut !), Ouédec avait montré la voie en 1994 en partageant avec Djorkaeff (Monaco) et Boli (Lens) le fauteuil de « pichichi » (meilleur buteur) du championnat.

Ses 20 buts, son record, arrivaient après sa première saison pleine, 1992/1993 (13 buts) où il avait démontré sa capacité à être l’avant-centre d’une équipe en pleine reconstruction.

Ils annonçaient la meilleure saison de sa carrière, ses 26 buts toutes compétitions confondues, notamment en Coupe UEFA où, avec huit buts jusqu’en quarts de finale, il devint le recordman européen de l’histoire du FC Nantes avec 17 réalisations sur trois campagnes continentales (devant Amisse, 8, Pécout, 7, et N’Doram, 6).

« Nico excellait dans ses déplacements, pour trouver l’ouverture, l’espace, faire l’appel au bon moment, finir les actions, nous dit Casagrande, le gardien du titre. Mais il n’était pas qu’un buteur, il était aussi très fort techniquement, et capable de réaliser de belles choses des deux pieds. A l’entraînement, il était parfois impressionnant. »

En match aussi (sic), où son entente avec Pedros et Loko n’avait pas beaucoup d’équivalent en Europe à ce moment là.

Il a manqué le coche chez les bleus

Joueur complet et capable de marquer dans toutes les positions, il ne lui aura donc manqué que ce soupçon de réussite chez les Bleus pour franchir un cap et s’inscrire dans la lignée d’un Papin ou d’un Cantona, les deux monstres sacrés qui arrivaient en fin de carrière et dont il partageait quelques fulgurances avec le premier et le port altier avec le second.

Ouédec, c’était aussi un caractère bien trempé qui n’hésitait pas à ruer dans les brancards et à déclarer quelques semaines avant le titre de 1995 (dans L’Humanité) et après l’élimination face à Leverkusen en Coupe UEFA, alors que des rumeurs de départs entouraient déjà le futur champion de France :

« On insiste beaucoup sur la notion de groupe dans les médias. C’est exagéré. J’ai toujours dit que le football était un sport individuel pratiqué au sein d’une structure collective. Et plus on avance dans un club, plus les intérêts individuels passent avant ceux du collectif. »

Il poursuivait : « On a des automatismes avec certains, et aucun avec d’autres. Nous ne sommes pas fourrés les uns et les autres après chaque match. Par contre, nous nous respectons. »

Pendant ses années nantaises, l’individualisme du buteur aura fait merveille, sa lucidité annonçait des lendemains plus difficiles.

Tom Boissy

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