lundi 7 octobre 2024

Rétro : quand la légende Ronaldinho nait au PSG

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C’est en France, entre 2001 et 2003, que le Brésilien s’est ouvert les portes de la gloire, à Paris qu’il est devenu une vraie star. A défaut d’avoir fait gagner le PSG, Ronaldo de Assís Moreira, dit Ronaldinho, s’est révélé à lui-même et aux autres… deux ans avant de recevoir le Ballon d’Or.

Il n’avait que 21 ans lorsqu’il a débarqué de Gremio Porto Alegre il y a vingt ans pour découvrir le foot européen au sein d’un PSG toujours estampillé Canal +, où Luis Fernandez était revenu aux manettes six mois auparavant, en cours de saison, pour remplacer Philippe Bergeroo.

La pépite brésilienne est la tête de pont d’un recrutement très hispanisant avec Alex, Aloiso, Heinze, Pochettino, Cristobal ou Hugo Leal… qui débouchera sur deux saisons très mitigées (4ème et 11ème).

Dans le marasme sportif ambiant, entre les tentations de la vie parisienne, ses démêlés avec un coach qui lui reprochait son manque de professionnalisme et ses nombreux écarts extra-sportifs, Ronaldinho eut quand même le temps de démontrer tout son talent.

Et de marquer son temps dans les grandes occasions, rares à ce moment-là pour le club de la Capitale qui traversait une période difficile après les années fastes. C’est dans le Classico qu’il parvint le mieux à transcender son potentiel pour permettre au PSG d’aller chercher une victoire qui lui tournait le dos depuis onze ans. « Les Classicos face à l’OM sont ceux dont je me souviens le plus parce que l’ambiance y a toujours été extraordinaire et que je marquais presque à chaque fois ! »  

Le Classico Show de Ronaldinho !  

D’abord au Parc, avec le statut de champion du monde, acquis avec le Brésil en 2002, il marque aussi sa rédemption aux yeux d’un Fernandez avec qui il est en conflit depuis de longues semaines. Ce match sera son show. Avec un premier but sur coup franc, un penalty qu’il transforme et une ribambelle de gestes techniques plus spectaculaires les uns que les autres.

Tout y passe : passements de jambes, passes à l’aveugle, dribbles, crochets courts, râteaux, accélérations, feintes… Dans cette samba dansée par Fernandez sur le bord de touche, le score final (3-0) passerait presque inaperçu si le PSG n’obtenait son plus gros succès face à l’OM depuis le 8 janvier 1975 (5-1).

Son deuxième coup d’éclat eut lieu au retour, dans un Vélodrome qui n’avait plus été conquis par les Parisiens depuis plus de quinze ans. Ce soir de mars 2003 n’a pas fini de briller au firmament des moments de grâce du futur Ballon d’Or. Face à un OM candidat au titre, l’entrée en scène de Ronnie, à la demi-heure, alors que le PSG mène déjà 1-0, fait aussi entrer le Classico dans une autre dimension.

La sienne. En deux coups de génie, il mystifie la défense olympienne. Une chevauchée fantastique, au nez et à la barbe d’un Leboeuf à la rue, une inspiration divine qui humilie Ecker… et c’est tout le Vélodrome, comme un seul homme, qui oublie la lourde défaite (0-3) pour saluer l’artiste.

Un grand Ronie éteint l’OM

Le moment est suffisamment fort, et rare, pour effacer tout ce que Ronaldinho aurait pu faire à Paris et qu’il n’a fait qu’avec trop de parcimonie. Comme s’il choisissait ses matches. De ses 95 disputés en deux saisons, tous ne furent pas au même niveau d’intensité et d’émotion, mais de ses 30 buts certains annonçaient déjà le Ballon d’Or qu’il deviendrait en Catalogne.

De son doublé en demi finale de Coupe de France face à Bordeaux jusqu’au plus beau but de la saison, inscrit à Guingamp après un raid de 30 mètres où il se jouera de toute la défense bretonne, malgré la défaite, Ronnie avait suffisamment démontré de choses, envers et contre Luis Fernandez, pour quitter Paris trois ans avant la fin de son contrat pour un transfert record de 27 M€. Sans le PSG serait-il devenu dans la foulée le meilleur joueur du monde ?

Pas sûr tellement il semble avoir semé dans la Capitale les graines qui ont permis ensuite au Barça d’en récolter les fruits. Il laisse au PSG le souvenir d’un joueur unique, imprévisible et ingérable pour un coach qui n’avait peut-être pas suffisamment conscience du bijou qu’il avait entre ses mains. Un génie à l’état brut.

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