jeudi 25 avril 2024

Rétro : Raymond Kopa, le “Napoléon du football”

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Celui qu’on a communément surnommé le « Napoléon du football » a réalisé un beau Mondial 54 pour devenir un joueur de classe mondiale quatre ans plus tard en Suède.

Le 3 mars 2017, le football français perd une icône ; Raymond Kopa :

« C’était un plaisir de côtoyer un garçon de cette qualité sur le terrain. Entre nous, c’était de l’improvisation, du jeu. Il est passé de Reims à Madrid. Cela se pratiquait tellement peu à cette époque que c’était remarquable. Le plus grand souvenir est quand même celui d’avoir côtoyé un joueur de cette qualité. On avait un peu le même style, pas très grand, mais en improvisation constante pour s’adapter à l’adversaire. Entre nous, c’était amical, simple et productif sur le terrain » dira un Piantoni très ému à l’annonce de la mort de son ancien équipier.

Kopa, le Zidane des années 50

Dans les années 50, Raymond Kopa est considéré comme le Michel Platini ou le Zidane de son époque. Entre 1952 et 1962, il a porté 45 fois (pour 18 buts) le maillot de l’équipe de France.

Lors de la Coupe du Monde 1954, le natif de Noeux-les-Mines est déjà un joueur confirmé du grand Stade de Reims. Avant de connaître la consécration au Real Madrid dès 1956. Lors du Mondial en Suisse, Kopa n’a pas encore 23 ans. Les qualifications se sont assez bien passées pour la France.

Le jeune Kopa a montré l’étendue de son talent. Il est logiquement sélectionné pour disputer le Mondial 54 avec cinq autres joueurs de Reims. La France est dans le groupe de la Yougoslavie, du Brésil et du Mexique. Brésiliens et Français n’ont pas à se rencontrer car ils sont têtes de série.

Après une courte défaite contre la Yougoslavie (0-1), la France doit absolument s’imposer contre le Mexique à Genève pour espérer disputer un match de barrages.

C’est chose faite le 19 juin 1954 au stade des Charmilles (3-2). Kopa donne la victoire aux Bleus à deux minutes de la fin sur penalty. Ce but est le premier du joueur en Coupe du monde.

Mais, dans l’autre match du groupe, la Yougoslavie et le Brésil se quittent sur un match nul (11). La France est éliminée. Quatre ans plus tard, Kopa reçoit le Ballon d’Or. Presque à l’unanimité (14 jurés sur 16 le désignent premier).

« Kopa me faisait penser à Messi, mais moins obsédé par le but que l’Argentin. Raymond était un individuel collectif »

Cette distinction suprême, la première pour un Français, met en exergue ses excellentes prestations avec le Real Madrid. Kopa change alors de dimension, notamment par ses exploits à répétition lors du Mondial 58.

Lors de l’épreuve en Suède, il est au sommet de son art : bas sur les jambes, très physique, très clairvoyant, rapide dans ses exécutions, il oriente aussi le jeu à la perfection et place le plus souvent Fontaine dans les meilleures conditions.

Son ancien partenaire en Bleu Dominique Colonna a encore des étoiles dans les yeux :

« On a eu la chance de jouer avec Kopa, Fontaine et Piantoni. Avec eux, on était demandés de partout. J’ai pu très bien connaître Raymond Kopa et partager pas mal de moments dans sa vie. Il m’avait choisi comme compagnon de chambre.

J’en ai affronté des joueurs de grand talent, mais je n’ai jamais vu un dribble similaire à celui de Kopa. Il dribblait à droite, il dribblait à gauche, il dribblait devant, il dribblait derrière. Kopa me faisait penser un peu à Messi.

Sauf que l’Argentin est obsédé par le but. Tandis que Raymond, lui, quand il avait éliminé un adversaire, il cherchait davantage un partenaire mieux placé que lui. Il n’avait pas cette obsession du but. Raymond, c’était un individuel collectif (sic) ».

Tantôt passeur irrésistible, tantôt buteur au sang-froid phénoménal (contre le Paraguay, l’Ecosse, la RFA), Kopa aura été ce meneur français sur le toit du monde en 58. Pour le plus grand bonheur des Bleus.

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