jeudi 25 avril 2024

Rétro : Reynald Pedros, le grand passeur nantais des années 90

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Dans un style tout en finesse et technique de gaucher, il est des trois celui qui a le plus été appelé en équipe de France. Mais Pedros a aussi manqué le rendez-vous d’une Coupe du Monde 98 qui lui tend pourtant les bras au moment où il s’élance pour tirer son tir au but en demi-finale du Championnat d’Europe 1996, alors que les Bleus n’ont pu faire la différence dans le temps additionnel face à la République tchèque.

Pedros, excellent avec Nantes, moins avec les Bleus

Pour un joueur de son tempérament, au sang chaud, et qui fonctionnait pas mal à l’affectif, cette tentative manquée qui coûtera la finale au groupe de Jacquet aura des effets dévastateurs pour la suite de sa carrière et notamment en équipe de France.

Son caractère ombrageux face aux médias, ses sautes d’humeur et son style de jeu très dépendant des autres feront le reste : jamais après Nantes, Reynald Pedros redeviendra le meilleur passeur du football français, ce qu’il fut haut la main à deux reprises en 1994 et en 1995.

Après des débuts en L1 très précoces à 18 ans en 1990, sa montée en puissance fut régulière et son apogée s’étendra de 1992 à 1996, pour quatre saisons pleines où il ne cessa de régaler la Beaujoire de ses ouvertures millimétrées, de ses passes décisives, de ses buts également parfois magnifiques (son doublé à Porto en Ligue des Champions !), le tout, souvent, en un minimum de touches de balle.

« Reynald, c’était toucher de balle, un artiste avec son pied gauche, se souvient Dominique Casagrande. Quand il avait le ballon sur le côté et qu’il cherchait des appuis, ça pouvait aller très très vite. Avec Nico (Ouédec) ou Pat (Loko), avec Japhet (N’Doram) ou Claude (Makelele), ils se trouvaient les yeux fermés et savaient où mettre le le ballon pour faire progresser l’action. »

Si le duo Loko-Ouédec pesait 70% des buts de la bande à Coco, Pedros pesait au moins la moitié de ces 70% là, ce qui en faisait un élément central, à plus de quarante titularisations par saison entre 1992 et 1996, et indispensable pour ce jeu à la nantaise qu’il symbolisait jusqu’à ses propres limites.

« Moscou, c’est tout Reynald ça ! »

On se souvient ainsi de son expulsion face au Spartak de Moscou un soir de quart de finale de Ligue des Champions, après un coup de pied asséné à un défenseur russe sous les yeux de l’arbitre. En direct à la télé, Suaudeau avait commenté d’un « C’est tout Reynald ça ! » qui en disait long sur la relation parfois compliquée qu’ont entretenue le coach et son joueur.

« Il est comme ça, hyper émotif et réactif. Pour acquérir la dimension supérieure que requiert son statut d’international, il doit maîtriser ce type de réaction. » Suspendu par l’UEFA, il allait manquer la demi-finale face à la Juve et son rendez-vous avec l’histoire.

Tom Boissy

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