lundi 4 novembre 2024

Robert Budzynski (sur le FC Nantes des années 60) : « Nous étions emportés par un collectif »

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L’ancien défenseur international (11 sélections) du FC Nantes Robert Budzynski où il a ensuite été longtemps directeur sportif évoque la trace laissée dans le football français par l’équipe des années 60 entraînée par José Arribas.

Quel est votre meilleur souvenir en tant que joueur au FC Nantes ?

C’est très certainement le premier titre de champion de France en 1965. Personnellement, je venais de loin car même si j’étais international, je n’étais pas du tout un joueur hors norme et j’ai bénéficié de tout ce qui faisait le club à cette époque pour remporter deux titres consécutifs.

Je me suis trouvé au bon moment dans une équipe où il y avait de très bons joueurs et une excellente ambiance. Nous étions tous emportés par le collectif qui était très fort.

Arribas a marqué Budzynski

Quelle place a occupée José Arribas, votre entraîneur de l’époque, dans la réussite de l’équipe ?

C ’était un entraîneur remarquable et un homme extraordinaire en dehors du football après avoir été contraint à l’exil en France en raison de la guerre civile en Espagne. Il avait une perception du football qui s’appuyait sur une base collective avec des qualités de jeu qu’il savait parfaitement extraire du groupe qu’il avait constitué.

Il obtenait une réponse de notre part quand il nous sollicitait. Tous les joueurs étaient intéressés par ce que José Arribas nous proposait alors que nous n’étions pas des joueurs irrésistibles comme avaient pu l’être ceux de la grande époque du Stade de Reims.

Que signifie pour vous ce fameux jeu à la nantaise dont on parle encore aujourd’hui ?

C’était avant tout une réalité à cette époque avec un jeu qui s’appuyait sur le collectif qui devait permettre à chaque joueur, quel que soit son poste, de s’exprimer dans les meilleures conditions possibles. On a souvent oublié que ce jeu demandait aussi une importante base physique.

Nous étions très bien préparés à ce niveau. Pour que le ballon circule très bien, il faut à la fois des joueurs en mouvement, qui sollicitent et qui demandent, mais aussi qui lèvent la tête de façon à pouvoir donner le ballon le plus rapidement possible.

La caractéristique de cette équipe était d’être solide en défense, mais aussi de marquer beaucoup de buts.

Tout à fait. On a besoin de l’efficacité car il ne sert à rien de faire des gestes techniques, des râteaux ou des petits ponts, si on ne sait pas terminer les actions. José Arribas avait parfaitement mesuré la dimension que son effectif pouvait atteindre.

« L’équipe actuelle me fait plaisir »

Avez-vous, au cours des années, retrouvé ce jeu à la nantaise auprès d’autres équipes en France ?

Il faut rappeler qu’avant Nantes, une équipe qui était bien plus forte que nous avait déjà pratiqué ce football, c’était le Stade de Reims que j’ai affronté quand je jouais à Lens avant d’arriver à Nantes. Nous nous sommes ensuite rapprochés de ce jeu.

Sans vouloir faire preuve de prétention, je n’ai pas retrouvé ce que nous faisions dans d’autres équipes. Il y a eu d’évidents progrès au niveau de la qualité athlétique, de la vitesse et même de la qualité technique individuelle, mais je n’ai pas retrouvé cette volonté collective dont nous faisions preuve depuis notre gardien de but Daniel Eon qui était très bon dans le jeu au pied et la relance à la main jusqu’à nos attaquants. Mais il ne s’agit pas de nous citer en exemple !

Alors que vous avez été ensuite pendant trente-cinq ans directeur sportif du FC Nantes, quel regard portezvous sur l’évolution du club ?

Le club a un passé intéressant avec des résultats qui ont été très bons à certaines époques de son histoire. Il est vrai que cela peut être difficile à reproduire, mais on peut très bien partir sur une autre direction. Aujourd’hui, il y a vraiment du mieux avec l’équipe actuelle et c’est encourageant.

Il faudrait sans doute y ajouter quelque chose, mais je ne connais pas les possibilités sportives et financières du club. En tout cas, cette équipe me fait plaisir. Indiscutablement.

Propos recueillis par Félix Chiocca

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