jeudi 28 mars 2024

Robin Cantegrel : « Le Vardar est une institution »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

L’ancien gardien de Cesson Rennes nous fait découvrir le club macédonien, récent vainqueur de la Ligue des Champions, qu’il a rejoint cette saison. 

Comment ça se passe pour vous à Skopje ? 

Cela se passe très bien. Mais forcément il y a les réserves que la crise sanitaire impose et qu’on connaît tous. La Macédoine n’est pas épargnée. Du coup, on a eu beaucoup de matches annulés. En Ligue des Champions notamment. Notre championnat a été également repoussé. Il est inter-pays. Il nous fait jouer habituellement en Ukraine, en Russie… Logistiquement, c’est compliqué. On est vraiment impacté par la Covid. 

Pourquoi avez-vous accepté de relever ce défi ?

Je m’étais entendu avec Cesson pour ne faire qu’un an. Cela s’était bien passé. On était monté. On s’est séparés en bons termes. Je ne savais pas ensuite encore où j’allais signer. Pendant le confinement, on a pas mal discuté avec mon agent. L’opportunité de signer au Vardar s’est présentée. C’est un club qui résonnait chez moi comme une grande institution. Petit, je regardais ce club jouer en phase finale de Ligue des Champions. Je n’ai pas raté l’occasion. Même s’il faut être prêt à changer de culture et de pays. En débarquant en Macédoine, je me suis vraiment rendu compte à quel point le changement était important. On est constamment baigné dans la langue macédonienne tout le temps. Même à l’entraînement, le coach s’exprime en macédonien et non en anglais. Les 4/5 de l’équipe sont des joueurs des Balkans. Je commence seulement à être à l’aise linguistiquement au bout de quatre mois. Au début, cela n’était pas évident de s’intégrer. 

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en signant dans ce club prestigieux ?

Pas grand-chose dans la mesure où je m’attendais à ce que je vois. C’est un club très organisé à tous les niveaux. Ici, c’est très carré. Il n’y a pas de place pour le hasard. C’est un club très humain. Le Vardar, c’est une grande famille. J’ai vite été intégré par les joueurs et le staff. 

« Un club humain qui ne laisse rien au hasard »

Comment se déroulent les entraînements ?

Contrairement à la France, il y a des entraînements de gardiens. Ce qui est étonnant, c’est que, même à l’entraînement, il y a cette culture de la gagne. Cela peut vite partir en cacahuète. Et pourtant même si cela ne compte pas. Ce n’est pas anodin que ce club ait pu gagner deux Ligues des Champions (en 2017 et 2019, Ndlr). Les Stoilov, Dibirov, Cupic sont des gars qui se jettent sur chaque ballon. C’est naturel chez eux et cela déteint sur nous. Les entraînements sont souvent de 19h à 21h. C’est aussi une différence notable avec la France. 

Que pensez-vous des matches de Skopje en Ligue des Champions ?
D’un point de vue collectif, on est pas trop mal. On a certes perdu notre premier match à Meshkov Brest (24-22), mais ils sont costauds à domicile. Ils ont battu le PSG (32-31). On est dans les clous (1 victoire, 1 nul, 3 défaites, Ndlr). On est là où on voudrait être. Mais, à l’instar du championnat de France, le classement est assez illisible. Toutes les équipes n’ont pas joué le même nombre de matches. Comme il y a peu de rencontres, d’un point de vue personnel, cela a des conséquences. Je suis arrivé au Vardar en n°2. Borko Ristovski a commencé les matches. A Meshkov il a été très bon. Contre Porto (25-25), il a fait 18 arrêts. Je ne peux le remettre en question (sourire). A 2/3 matches par semaine, il y aurait eu plus de turn over. Là, avec cette situation, ce n’est pas le cas. J’essaie d’être patient. Mon heure viendra. Mais c’est une sorte de saison blanche un peu pour tout le monde. Je ne me frustre pas car c’est contextuel. 

L’objectif est-il de garder le titre en Ligue des Champions ? 

Il faudrait déjà qu’on arrive au bout de la saison ! Il va y avoir un Final Four à Cologne. Mais quid de celui qui va gagner. Personnellement, je trouve cela un peu farfelu de faire un Final Four dans ces conditions. On est dans une année très particulière. Le système huis clos redistribue totalement les cartes. L’objectif du Vardar est déjà d’aller en quarts. Après, on verra. On se jaugera quand on aura joué tous nos matches de poule. 

Le PSG est-il moins fort que la saison passée? 

Je ne dirai pas cela. Les résultats des équipes sont impactés par la crise que l’on subit. Voir le PSG perdre à domicile (contre Flensburg, 28-29, Ndlr) est tout de même exceptionnel. Ils ont perdu Sagosen, leur maître à jouer. Puis dernièrement Karabatic sur blessure. Sa blessure, sans faire de spéculations, est peut-être liée à ce qu’il ne se soit pas entraîné pendant six mois à cause de la situation. Ces deux éléments peuvent perturber leur équilibre. A Nantes, à Kiel (Landin), des blessures de grands joueurs sont survenues. Sans oublier que le PSG a de nouveaux joueurs dans son effectif. Mais ne disons pas hâtivement : « Ils sont morts ». Car le PSG soulèvera peut-être le trophée, qui sait. Et quand on voit comment ils survolent le championnat… 

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