dimanche 1 octobre 2023

Rongier, la tête et les jambes

OM - Nantes (samedi, 17h)

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Dans le marasme de la Ligue des Champions, Valentin Rongier est un des seuls Marseillais à avoir tenu son rang. A l’image de son match mercredi contre Porto. Avant la réception de Nantes demain, retour sur les qualités de l’ancien Nantais qui est devenu indispensable à son équipe.

JAMBES

Son volume de jeu est une de ses forces. En moyenne avec l’OM, il a récupéré plus de six ballons par match (seul Bouna Sarr a fait mieux sept dans ce registre). Présent aux quatre coins du terrain, il est capable de récupérer un ballon dans ses trente mètres et d’être de nouveau disponible, dans la foulée, pour assurer la continuité du jeu dans le camp adverse. S’il n’est pas forcément rapide, il a depuis longtemps intégré qu’il valait parfois mieux réfléchir pour bien se positionner et que, pour accélérer le jeu, une passe bien sentie pouvait être plus efficace qu’une chevauchée personnelle. Largement compensée par sa tonicité, sa nonchalance est une force qui l’amène à calmer le jeu, à gérer les temps forts et faibles d’un match. Il gagnerait toutefois à améliorer sa vivacité et sa vitesse pure pour être capable de changer de rythme lorsque sa technique ne lui suffit plus…

TÊTE

Formé à Nantes, dans le culte du jeu à la nantaise, la réflexion fait partie de son adn de footballeur. Intelligent, il incarne le milieu utile, toujours bien placé pour faire rebondir le jeu et se mettre sans cesse au service du collectif. « Il est très actif, techniquement à l’aise et suffisamment dynamique et endurant pour avoir un vrai impact sur le rendement collectif, nous dit l’ancien olympien devenu consultant BeIN Sports, Daniel Bravo. Avec lui, le milieu marche bien, il a apporté une vraie plus-value à l’équipe car il la stabilise, sait garder le ballon quand il le faut, et être au soutien des attaquants, en appui des défenseurs lorsqu’il le faut. » Dans un milieu à trois avec Kamara et Sanson, il est le plus stratège, relais naturel entre la défense et l’attaque, celui qui offre à Thauvin, Payet ou Benedetto les ballons qui doivent leur permettre de faire la différence. Il fait aussi partie de cette espèce, rare, de joueurs, qui rendent les autres meilleurs, et notamment Morgan Sanson, un coéquipier qui n’a jamais été aussi performant que depuis l’arrivée de Rongier. « Ils se sont trouvés petit à petit, témoigne Villas-Boas et leur relation est devenue exceptionnelle pour le pressing, et le jeu offensif. Rongier compense la liberté de Sanson, il lui offre cette liberté… »

Daniel Bravo : « IL PEUT APPORTER ENCORE BEAUCOUP PLUS DANS LE JEU OFFENSIF »

COEUR

A Nantes, il était capitaine et leader technique autant que moral d’une équipe qui s’appuyait sur lui. A Marseille, si ses débuts ont été normalement timides, il n’a cessé de monter en puissance tout au long de la saison au point de devenir indispensable et de relayer Kevin Strootman, pourtant international néerlandais et plus gros salaire du club, sur le banc. Sa combativité, sa volonté de ne rien lâcher lui ont notamment permis de compenser les petites erreurs techniques, de relance ou de marquage, qui ont jalonné son intégration. Ambitieux et déterminé, il croit en ses qualités et a confiance en son destin. Après Nantes et Marseille, son potentiel pourrait l’amener encore plus haut. Déjà, ses statistiques lui ont permis de se faire remarquer bien au-delà de nos frontières. En 2017, il était élu meilleur tacleur des cinq grands championnats européens selon le CIES, l’observatoire du football, avec 5,4 tacles par match et un taux de réussite de 73% (devant Casemiro du Real et Gueye alors à Everton). Un signe d’engagement qui en dit beaucoup sur son état d’esprit et sa combativité.

PIEDS

A l’image de ce qu’il réalisait dans son club formateur, Daniel Bravo en est convaincu : « Valentin peut apporter encore plus à l’OM. A Nantes, il était plus présent dans le jeu offensif, force de proposition dans l’animation, et souvent à la conclusion des actions, soit pour frapper au but, ce qu’il a fait encore trop peu cette saison à Marseille, soit pour décaler ses attaquants, trouver l’ouverture. Techniquement, il a cette palette à utiliser davantage. Avec le temps, il gagnera en confiance et sera de plus en plus décisif. » Avant la reprise de la saison, il était encore en quête de son premier but olympien, se contentant de deux passes décisives, plus présent dans l’avant-dernière passe décisive, celle qui fait toute la différence et transforme une action anodine en action de but. Aussi à l’aise du droit que du gauche, la fluidité de sa technique lui permet de se mettre rapidement dans le sens du jeu. Ses contrôles orientés sont un modèle du genre, la qualité de ses passes, dans le jeu long ou court, lui offrent un grand confort et beaucoup de marge de sécurité dans la conduite du jeu.

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