Alors que les Spurs de San Antonio ont battu les Timberwolves du Minnesota cette nuit (113-103), les Français Victor Wembanyama et Rudy Gobert ont entamé leur campagne pour le titre de défenseur de l’année en NBA. Cette nuit, le premier a largement pris l’avantage sur le second.
Rudy Gobert gagnera-t-il un cinquième titre de défenseur de l’année ? Victor Wembanyama deviendra-t-il le plus jeune lauréat de ce même trophée ? Le match cette nuit entre les Spurs de San Antonio et les Timberwolves du Minnesota (113-103) a d’ores et déjà lancé la course au DPOY (Defensive Player Of the Year), qui s’annonce folle cette saison. Et quand elle voit s’affronter deux Français, elle est encore plus excitante.
Victor Wembanyama et Rudy Gobert sont sans contestation possible les deux piliers défensifs de leur équipe. Par leur taille et leur physique (2m24 pour Wembanyama, 2m16 pour Gobert), les deux géants français sont d’exceptionnels protecteurs de cercle, et dissuadent grandement tout adversaire de s’approcher trop près de leur panier. Si le pivot des Wolves n’a plus rien à prouver défensivement avec ses quatre titres de meilleur défenseur de NBA (le seul à en avoir gagné autant, avec Ben Wallace et Dikembe Mutombo), « Wemby » a la saison dernière impressionné par ses qualités défensives, au point de finir deuxième des votes juste derrière son compatriote. Victor Wembanyama était même devenu le premier rookie de l’histoire à être élu dans le meilleur cinq défensif de la ligue, un véritable exploit.
Gobert – Wembanyama : deux défenseurs exceptionnels
L’année dernière déjà, Victor Wembanyama et Rudy Gobert s’étaient livrés une rude bataille pour le titre de défenseur de l’année. Patron de la meilleure défense de la ligue à ce moment-là, Gobert était tout naturellement le plus crédible candidat, alors que « Wemby » brillait individuellement (meilleur contreur de NBA) dans une défense des Spurs plus que moyenne (21e défense).
Quelques jours avant la fin de la saison dernière, la star française des Spurs avait déclaré à propos de Gobert : « qu’il le gagne maintenant, parce qu’après, ça ne sera plus son tour ». Le message semble clair, Rudy Gobert devra se battre cette saison pour devenir le seul détenteur du record de DPOY remportés, parce que son camarde en équipe de France a faim de titre et de trophée. Très faim même. « Wemby » ne s’en ai jamais caché. Même si le collectif passe avant tout, remporter des trophées individuels constitue un objectif très important de sa carrière. Et Gobert le sait, son « protégé » chez les Bleus n’attendra pas longtemps. « Je sais que Victor arrive. Je sais que ce trophée se retrouvera entre ses mains tôt ou tard. Mais pour l’instant, je suis encore là. Donc je vais continuer d’essayer d’être le meilleur possible. », a déclaré le Français de 32 après le match de la nuit dernière.
Rudy Gobert « Il n’a que 20 ans et j’ai vraiment hâte d’assister à son apogée »
Cette bataille entre les deux Français a-t-elle fait naitre une petite rivalité ? Même si Rudy Gobert se dit motivé à l’idée de remporter son cinquième trophée de Défenseur de l’année, il se montre toutefois nuancé, et écarte la rivalité. « Il n’y a pas vraiment de rivalité. S’il y en avait une, je ne lui donnerais pas de conseils. Je lui souhaite tout le meilleur et je continuerai d’être comme un « grand frère » pour lui. Le succès de Victor, c’est comme si c’était le mien. », affirme-t-il, visiblement très fier de son coéquipier en équipe de France.
« Quand le jour viendra où Victor gagnera son premier titre de Défenseur de l’Année, je serai là. Je serai son premier supporter. Il n’a que 20 ans et j’ai vraiment hâte d’assister à son apogée. », ajoute Rudy Gobert. En tout cas, la nuit dernière, l’élève a le temps d’un match dépassé le maitre. Auteur d’un très bon match des deux côtés du terrain, Victor Wembanyama a pris le dessus sur son ainé (17 points, 6 rebonds, 2 contres).
Gobert a été dans le dur, et est passé à côté de son match, avec 10 petits points inscrits, mais surtout trois rebonds et aucun contre, fait assez rare pour être souligné. De plus, alors que les Timberwolves disposaient de la meilleure défense de la ligue nord-américaine la saison dernière, ils pointent cette saison à la 16e place après six matches. Les Spurs affichent eux une défense extrêmement solide, autour de Wembanyama (la troisième meilleure de la ligue). Si la tendance venait à se confirmer tout au long de la saison, cela devrait sans aucun doute faire pencher la balance du côté de « Wemby » dans la course au titre de Défenseur de l’année.
Hugo Le Vay (depuis San Antonio).
