dimanche 26 janvier 2025

[Rugby] Coupe du monde : l’Afrique du Sud est-elle une équipe de bourrins ?

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AFRIQUE DU SUD – ECOSSE (17H45)

Championne du monde en titre, l’Afrique du Sud arrive en France avec la ferme intention de conserver son titre. Pour cela, les Springboks comptent évidemment sur leur équilibre et leur puissance, mais ils devront faire face à un niveau de compétition très élevé dans groupe compliqué.

L’Afrique du Sud est une habituée de la compétition, ayant remporté la Coupe du monde à trois reprises (1995, 2007 et 2019), dont la dernière en date. Ainsi, c’est avec leur couronne de champion et l’envie de la défendre que les Springboks débarquent en France. Cependant, Brian Liebenberg, Sud-Africain et ancien international français (12 capes), estime que la tâche s’annonce plus compliquée qu’il y a quatre ans.

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« Toutes les équipes viennent avec l’objectif de remporter la Coupe du monde. Cependant, il y a quatre ou cinq équipes qui peuvent prétendre au titre cette année. La compétition s’annonce très intéressante, car il n’y a pas seulement deux ou trois prétendants ».

Les Springboks devront affronter l’Irlande et l’Ecosse dans le groupe B, un groupe qualifié de « compliqué » pour ne pas dire plus par Liebenberg. « L’Irlande est une équipe favorite pour le titre, très organisée et difficile à jouer. Quant à l’Ecosse, elle peut se montrer imprévisible et performante lors d’un match. Les Sud-Africains devront être vigilants lors de tous les matches du groupe, car chaque équipe peut causer des problèmes », analyse l’ancien international.

En cas de qualification en quarts de finale, les Springboks devront faire face à un adversaire de taille, que ce soit la France ou la Nouvelle-Zélande, deux nations du top 3 mondial. « Dans une Coupe du monde, il faut être bien préparé et avoir une bonne équipe. Après, il y a toujours une part de chance dans le parcours, car il faut enchaîner six ou sept matches pour être champion du monde ».

Une meilleure équipe qu’il y a quatre ans

Pour retrouver les sommets de la compétition, les Springboks pourront s’appuyer sur leur succès il y a quatre ans, où ils ont remporté la Coupe du monde. Bien que l’équipe ait connu quelques changements, notamment avec le changement d’entraîneur (Jacques Nienaber succédant à Rassie Erasmus), les principes de jeu et l’ossature principale sont restés. Les Springboks resteront conquérants et agressifs, ce qui ravit Brian Liebenberg.

« Ils ont trouvé un bon équilibre en intégrant de jeunes joueurs talentueux tout en conservant des joueurs expérimentés. Des joueurs clés comme Duane Vermeulen, Cheslin Kolbe et Siya Kolisi sont toujours présents, ce qui contribue à améliorer l’équipe. Les résultats finaux jugeront de la réussite de ces changements, mais je trouve que les quatre dernières années ont été bien gérées dans l’évolution de l’équipe ».

L’ancien joueur du Stade Français voit également d’un bon œil que la majorité de l’effectif ait joué ou joue encore dans le championnat français. « C’est un avantage, car le rugby en France est différent de celui joué en Afrique du Sud. Les joueurs qui évoluent en France apportent une expérience différente qui peut être bénéfique pour l’équipe sud-africaine. Les conseils et l’adaptation seront facilités grâce à leur expérience en Top 14 ».

Enfin, les joueurs sud-africains pourront compter, comme toujours, sur leurs fervents supporteurs, qui seront là pour les encourager malgré la distance. « Le rugby est très important en Afrique du Sud, et il rassemble tout le peuple. Même si beaucoup ne pourront pas faire le déplacement en France en raison des coûts, la ferveur sera présente dans le pays pour soutenir l’équipe sud-africaine », assure Brian Liebenberg. Suffisant pour être de nouveau championne du monde ? A voir…

Calendrier

  • 10 septembre, à 17h45 : Afrique du Sud Ecosse (Stade Vélodrome, Marseille)
  • 17 septembre, à 15h : Afrique du Sud Roumanie (Matmut Atlantique, Bordeaux)
  • 23 septembre, à 21h : Afrique du Sud Irlande (Stade de France, St-Denis)
  • 1er octobre, à 21h : Afrique du Sud Tonga (Orange Vélodrome, Marseille)

Le saviez-vous ?

Lors de la Coupe du Monde 1999, le Sud-Africain Jannie de Beer a réalisé une performance unique. Face à l’Angleterre en quarts de finale, il a inscrit 5 drops. Un record dans un seul match de Coupe du monde.

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L’Afrique du Sud ne va participer qu’à sa huitième Coupe du monde. Elle a manqué les deux premières éditions en 1987 et 1991 à cause de l’apartheid, un système politique et social de ségrégation raciale. Pour autant, ça ne l’empêche pas d’être le pays le plus titré avec trois sacres (1995, 2007 et 2019), à égalité avec la Nouvelle-Zélande, alors que les All Blacks en ont joué deux de plus.

Continuer la série ?

L’Afrique du Sud est tombée dans un groupe compliqué en héritant des Irlandais et des Ecossais. Et, forcément, il y aura un déçu au bout des quatre matches de ce groupe car seulement deux places sont qualificatives pour la suite de la compétition. Si les Britanniques pourront jouer libérés, ce n’est pas le cas des champions du monde en titre qui ont sur les épaules la pression d’une deuxième couronne consécutive. Mais une chose est sûre, les Springboks ont toujours vu les phases finales de la compétition, à l’inverse du XV du Trèfle et du Chardon.

Les plus de l’Afrique du Sud

  • L’Afrique du Sud a toujours eu de grands buteurs. Ce type de profils peut notamment permettre à des équipes de marquer de nombreux points sur des pénalités ou des transformations. Lors de la Coupe du Monde 2019, Handré Pollard a d’ailleurs fini meilleur marqueur avec 69 points : 16 pénalités, 1 drop et 9 transformations. Une performance qui a grandement contribué au sacre de son équipe.
  • Les Springboks adorent marcher sur leurs adversaires en mêlée. Ils n’hésitent pas à aller dans le tas plutôt que de les contourner ou de feinter les joueurs d’en face. La sélection nationale regorge de colosses à de nombreux postes, qui sont capables de dominer dans les phases de jeu physiques ou encore dans les mêlées où ils sont actuellement les meilleurs du monde et les rucks.
  • L’Afrique du Sud dispose d’un solide système de développement de rugby et le pays produit régulièrement des joueurs talentueux. Cela assure un réservoir de talent pour l’équipe nationale. Lors de la dernière Coupe du monde U20, l’équipe a même décroché le bronze. Nul doute que des pépites pourront faire la différence par leur fougue lors de cette compétition.

Les moins de l’Afrique du Sud

  • Après avoir longtemps dominé le classement mondial entre 2020 et 2022, l’Afrique du Sud est retombée hors du podium en 2023. Il faudra se remobiliser lors de la Coupe du monde pour ne pas continuer à dégringoler.
  • Le sélectionneur sud-africain a appelé quatre numéros 9 (Faf de Klerk, Grant Willams, Cobus Reinach et Jaden Hendrikse) et un seul numéro 10 (Manie Libbok) de métier. Un pari risqué même si Damian Willemse peut le suppléer.
  • L’Afrique du Sud devra faire sans trois de ses joueurs cadres de 2019 : Handré Pollard souffre d’un mollet, le centre Lukhanyo Am du genou et Lood de Jager d’une infection à la poitrine. Le capitaine Siya Kolisi se remet lui tout juste d’une blessure au genou.

L’avis d’Olivier Magne

« Les Sud-Africains sont moins forts qu’il y a quatre ans. L’effectif n’a pas été énormément renouvelé, les cadres sont vieillissants comme Duane Vermeulen qui est toujours très bon, mais qui a 37 ans quand même. Après, ils ont toujours les valeurs sud-africaines, la détermination notamment qui est intacte. Après un titre, on peut avoir un peu moins faim, mais elle reste une équipe dangereuse bien évidemment comme à chaque Coupe du monde. »

Grégoire Le Ray

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