FRANCE – NAMIBIE (JEUDI, 21H)
La paire de centre française a été beaucoup modifiée dans les derniers matchs. Le retour des principaux joueurs à ce poste pose la question de l’équilibre entre les deux trois-quarts centre. Décryptage.
Quatre joueurs, deux places. Pour Jonathan Danty, Gaël Fickou, Yoram Moefana et Arthur Vincent, c’est un problème de tous les jours. Fabien Galthié, lui, a tranché mercredi en annonçant la composition de l’équipe de France pour affronter la Namibie ce jeudi : Danty portera le numéro 12, et Fickou le numéro 13, alors que Moefana sera sur le banc des finisseurs.
Après la victoire peu convaincante face à l’Uruguay, il y a une semaine, les Bleus alignent cette fois leurs meilleurs joueurs contre la Namibie, 21ème Nation au classement World Rugby. Jonathan Danty effectue son retour au centre au poste de numéro 12, c’est-à-dire celui de premier centre qu’il occupe habituellement.
Le joueur de La Rochelle, 110 kg pour 1m81, correspond parfaitement à ce poste, plus exposé à la défense et plus impliqué en défense que le second centre. Puissant lorsqu’il porte le ballon, et précieux dans les rucks, sa titularisation laisse présager une plus grande solidité en défense.
Lors du dernier match, contre l’Uruguay, c’est Yoram Moefana qui avait arboré le numéro 12, associé à Arthur Vincent. Le premier, arrivé en équipe de France depuis un peu plus d’un an, profitait jusque là de l’absence du second, blessé à répétition depuis plusieurs années. Mais Arthur Vincent était auparavant un titulaire classique du XV de France, souvent associé à Vakatawa en tant que premier centre, avec Fickou à l’aile.
Arthur Vincent bouscule la hiérarchie
Le retour du centre montpelliérain remet ainsi en cause l’équilibre trouvé par Galthié entre Fickou et Danty, Arthur Vincent ayant prouvé dans les derniers matchs sa capacité à percer les lignes adverses mais aussi à défendre solidement, et à gratter des ballons. Il n’apparaît pourtant pas sur la feuille de match de jeudi, Moefana lui ayant été préféré, avant très probablement de remplacer Danty qui ne devrait pas jouer 80 minutes pour son retour de blessure.
Un choix discutable puisque Vincent, 18 capes à son actif, est particulièrement bon défenseur, là où Moefana a semblé plus fébrile face aux All Blacks. De plus Arthur Vincent a l’avantage de pouvoir jouer tant premier que second centre, alors que Moefana est plus habitué à jouer en 12 qu’en 13. Dernièrement, Arthur Vincent a même déclaré s’être entraîné à l’aile pour pouvoir jouer à ce poste en cas de remplacement.
Gaël Fickou quant à lui est plutôt polyvalent et peut jouer 12 ou 13. Son tandem avec Danty, parfaitement équilibré, le met naturellement derrière le Rochelais qui est un pur premier centre. S’il a pu jouer à l’aile, il a plus souvent évolué au poste de premier centre, preuve en est d’ailleurs son titre de « capitaine de la défense » donné par Galthié, lui qui est un plaqueur redoutable.
Une paire Danty – Vincent contre l’Italie ?
Les sensibilités du centre sont donc très difficiles à harmoniser, et de ce choix découle souvent des conséquences importantes pour les performances bleues. Le numéro 12 doit pouvoir être connecté avec son demi d’ouverture, et surtout prêt à encaisser la montée défensive adverse, quand le numéro 13 doit être rapide et avec de bons appuis.
La paire Danty-Fickou semble ainsi la plus sûre, même si Moefana et Fickou ont assuré face à la Nouvelle-Zélande, mais Arthur Vincent et Yoram Moefana ne se sont en revanche pas entendus face à la Namibie. Il reste à voir maintenant si le staff des Bleus décidera de tenter de nouvelles associations contre l’Italie, avec pourquoi pas une paire de trois-quarts centre Danty-Vincent. Le premier duo, celui des vétérans, devrait en tout cas marquer le retour de l’équilibre au sein du XV de France ce jeudi soir.
Vianney Groussin
