Ils sont quelques-uns à ne pas avoir oublié où tout a commencé. Au point que ces champions veulent tenir un rôle dans leur club formateur. À l’image de Morgan Parra qui a investi à Metz.
Renvoyer l’ascenseur. Quelques joueurs, en activité ou non, mais de très haut niveau, sont animés par cet état d’esprit. Ils veulent surtout rendre ce qu’on leur a donné. On le remarque bien à travers les propos tenus par Morgan Parra quand il évoque le RC Metz Moselle, son club formateur (voir interview). Le co-président du Rugby Club Metz Moselle, Hubert Barth, s’en félicite :
« Avant de devenir président du club, à la base, j’ai été petit sponsor du club de rugby de Metz Moselle. Trois ans avant la Covid, ils se posaient des questions sur l’avenir. Ils m’avaient alors demandé si je ne voulais pas être président pour faire avancer certaines choses au club. Chose que j’ai acceptée. J’ai malgré tout dû m’arrêter pour me faire opérer juste avant la Covid. J’ai à ce moment-là passé la main à un successeur (Sébastien Leinheiser entre 2020 et 2022, Ndlr). »
« En mai dernier, il a annoncé la faillite et qu’il arrêtait tout. Je me suis alors posé la question si je m’y remettais ou non. J’ai alors convaincu Morgan. Je lui ai dit que je reprenais le club en difficulté complète : sportive et financière. Les joueurs voulaient partir à l’annonce du départ de mon prédécesseur. J’ai dit aussi à Morgan : « Je m’y remets si tu me suis et que tu m’épaules ».
« Morgan fait cela pour rendre service au club et le faire grandir »
« Il s’agissait surtout de s’appuyer sur son nom par rapport à nos sponsors. Il est Messin. Son papa est très proche de moi. Finalement, à mon annonce de reprise avec Morgan, même si on est descendus cette année (Metz a fini dernier de la poule 1 de Fédérale 2, Ndlr), les joueurs ne sont pas partis et les sponsors sont revenus. Il y a eu un effet positif. On va vouloir maintenant redonner une ambition nouvelle au club. Morgan fait cela pour rendre service au club et le faire grandir ».
Le cas de l’ancienne icône de Clermont n’est pas isolé. D’autres grands noms n’ont pas eu la mémoire courte non plus. Citons par exemple Cyril Baille (43 sélections) qui est président d’Honneur de son club formateur ; Lannemezan. Le pilier international toulousain en grand ambassadeur affirmait avec fierté son appartenance, dans les colonnes de La Dépêche pendant l’été 2021 :
« Cela représente beaucoup pour moi. Je suis très attaché à cette ville, ce club. Ici, les gens ne m’ont jamais oublié, et moi non plus. Le CAL, mon cousin y a joué longtemps. Mon oncle, disparu l’an passé, et pour lequel j’ai une pensée émue, a également été très présent pour le club. C’est ici que j’ai appris toutes ces valeurs de vie. A notre tour désormais de les faire perdurer ».