jeudi 28 mars 2024

Saint-Amand sort la tête de l’eau

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Quatre ans après un passage par Nantes (où il fut adjoint de Basny), Félix Garcia Carracedo est revenu en France, à Saint-Amand, cette saison pour ramener les Louves dans l’élite et, surtout, pour les y maintenir après deux montées pour autant de relégations. Après avoir grillé un joker face à la Stella Saint Maur, l’entraîneur espagnol touchait au but.

Comment vivez-vous cette deuxième expérience dans le handball français, cette fois en D2 ?

Depuis mon départ de Nantes, j’avais gardé en tête l’idée de revenir en France. Parce qu’il est de grande qualité, le projet de Saint-Amand m’a permis de réaliser cet objectif. La D2 reste un championnat extrêmement compétitif, avec de bonnes joueuses, des clubs structurés et je suis très heureux de pouvoir y exercer mon métier.

Avec quelles ambitions avez-vous rejoint le Hainaut ?

L’objectif a toujours été de remonter le plus vite possible. Et au-delà, de réussir à s’y maintenir dans la durée, d’arrêter de faire le yoyo. Je suis venu pour mener à bien ce projet sur le long terme : monter, mais pour ne pas redescendre tout de suite.

Cette saison a-t-elle répondu à vos attentes ?

Même si nous avons tout fait pour monter un effectif capable de jouer la montée, dans le sport de haut niveau, il y a parfois un fossé entre les intentions et une réalité qui peut être dépendante des blessures, des problèmes d’intégration, des aléas d’un championnat… On réalise une saison très intense qui, je l’espère, va nous permettre de monter. A quatre matches de la fin, nous avions notre destin en mains.

Saint-Amand compte sur Félix Garcia Carracedo

Vous êtes-vous déjà projeté sur la saison prochaine ?

Quoi qu’il advienne, nous avions déjà anticipé la saison prochaine en finalisant notre recrutement avec six nouvelles joueuses (voir tableau des transferts en pages 74-75).

Le fossé entre la D1 et la D2 est-il important ?

Comme dans tous les sports je pense, la différence est surtout dans le rythme, l’intensité du jeu, la vitesse, bref dans la dimension physique. Même si de plus en plus d’équipes sont de mieux en mieux préparées en D2, c’est physiquement que les équipes de l’élite ont de l’avance. Le phénomène est le même en Espagne.

Justement, pouvez-vous comparer le hand français et le hand espagnol ?

L’organisation du handball français, de ses clubs, de ses championnats, est bien supérieure. Toutes les équipes de LBE sont professionnelles et s’appuient sur une base importante de licenciées, avec des équipes de D2, de N1 et de N2 partout sur le territoire. Par rapport à l’Espagne, il n’y a pas de comparaison possible.

« Monter, mais pour ne pas redescendre tout de suite… »

Pourquoi alors les clubs français fontils autant appel aux techniciens espagnols ?

Parce que, je le vois ainsi en tout cas, nous avons une culture du jeu collectif plus développée. Les clubs français, mais aussi d’autres pays, font appel à des entraîneurs espagnols pour acquérir plus de maîtrise tactique, dans l’utilisation des espaces, dans la richesse du jeu collectif mis en place. On essaie d’amener cette plus-value quand on fait appel à nous.

La saison prochaine, en LBE il n’y aura plus de play-off, est-ce une bonne formule selon vous ?

Le champion doit être celui qui fait preuve de la plus grande régularité, c’est cette dimension qui doit primer. Les play-off sont plus imprévisibles et répondent à une logique commerciale et médiatique plus que sportive. Je parle en tant qu’entraîneur.

Les présidents de clubs pensent peut-être différemment. Nous, on travaille huit ou neuf mois dans le but de gagner le plus de matches possible. Les play-off, on prend le risque de les aborder avec une ou plusieurs joueuses blessées, et de tout remettre en cause en un ou deux matches. Cela ne me parait pas juste. 14 équipes, 26 journées… la plus régulière est championne. Le Final Four est peutêtre plus prestigieux et attractif, mais très frustrant pour les coachs.

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