vendredi 19 avril 2024

Saint-Etienne : chiffres, investissement, choix sportifs… les vrais enjeux de la vente du club

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100 M€, 60 M€, 55 M€… Montant du “droit d’entrée”, estimation du club, somme proposée par Rodorom Ravichak… On parle beaucoup de chiffres dans le dossier de la vente. Mais que veut-il dire ? Finalement pas grand chose…

Selon plusieurs sources concordantes (confirmées par nos confrères de l’Equipe), la vente de l’AS Saint-Etienne arrive à son épilogue. A ce jour, deux projets ont été officiellement validés par le cabinet d’audit KPMG, chargé de gérer le dossier : celui mené par Olivier Markarian, investisseur local soutenus par des fonds locaux et luxembourgeois, et celui porté par le prince cambodgien Norodom Ravichak, accompagné par un homme d’affaire européen (un troisième candidat, le fonds américain Terrapin, serait aussi très sérieux).

Comme rien n’a jamais été simple à Saint-Etienne et sa présidence bicéphale, le premier est soutenu par Roland Romeyer (les deux hommes sont amis de longue date), le second par Bernard Caïazzo.

« La meilleure proposition pour les propriétaires n’est pas forcément la meilleure pour le club »

Il est important de souligner que ce sont les candidatures qui ont été validées par KPMG, mais pas encore les propositions concrètes. Qui du reste, devront être avant tout validées par les propriétaires du club, c’est à dire le fameux duo de présidents qui détiennent 44% des parts chacun (les 12% restantes sont entre les mains de petits actionnaires).

Selon l’Equipe, Norodom Ravichak serait prêt à faire la meilleure proposition avec un chèque de 55 millions d’euros pour racheter le club. Mais est-ce aussi la meilleure proposition pour les supporters ?

« La meilleure proposition pour les propriétaires n’est pas forcément la meilleure pour le club », nous explique Vincent Chaudel, de l’observatoire du sport. « La véritable signification de ce chiffre est définie par le vendeur et l’acheteur. Inclut-il des reprises de charges diverses ? Des contrats, des versements sur des transferts à payer… Seules les personnes directement concernées sont en mesure de le définir ». Par exemple : l’ASSE risque-t-elle de devoir verser plusieurs millions d’euros à Stéphane Ruffier ?

Les chiffres annoncés pour la vente ne veulent rien dire

Autrement dit, annoncer un prix de vente ne veut strictement rien dire. « Le plus important pour les supporters, c’est de savoir quel sera l’investissement au sein même du club ».

Fidèle supporter des Verts, Joss Randall, qui fait une chronique appréciée sur le site peuple-vert.fr et que l’on entend régulièrement dans l’émission l’After, sur RMC, confirme. « On parle de chiffres, de candidats à l’achat du club… mais on oublie le principal : tout faire pour éviter que le club ne descende en Ligue 2 ».

Le vrai débat est là. Pour entrer dans la « data room », c’est à dire avoir accès à toutes les informations économiques du club, il fallait, pour faire simple,  montrer que l’on avait cent millions d’euros sous les crampons. Mais cela ne veut pas dire pour autant que les cent millions iront dans le club.

Combien le futur acheteur est prêt à investir, une fois le club payé ? Quand sera-t-il en mesure de sortir cet argent ? A part une clause exceptionnelle (et encore…) personne n’est en mesure de communiquer ces informations.

Et donc, personne ne peut donner de chiffres concrets. « Pourtant, ce qu’il faudrait pour sauver le club, c’est aller très vite pour changer toute la structure sportive, Claude Puel en tête, et préparer au mieux le mercato d’hiver », insiste Joss Randall.

Pour résumer, si le club est racheté 55 millions d’euros, Roland Romeyer et Bernard Caïazzo pourraient toucher plus de 20 millions chacun. Mais après ? Quel sera l’avenir du club ?

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