vendredi 13 décembre 2024

Saint-Etienne mérite-t-il vraiment de rester en Ligue 1 ?

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Pascal Auchet
Pascal Auchet
Journaliste

A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler. Les Stéphanois, qui vont jouer leur destin en Ligue 1 contre l’AJ Auxerre, méritent-ils de rester parmi l’élite ? On en doute…

Jeudi (19h), l’AS Saint-Etienne sera au stade Abbé Deschamps d’Auxerre pour jouer la première manche du match de barrage. Un « privilège » que les Verts ont obtenu en ramenant un match nul de Nantes samedi dernier, pendant que Metz se faisait laminer au Parc des Princes par Kylian Mbappé et ses amis.

Emmené par Jean-Marc Furlan, véritable spécialiste des montées (deux fois avec Troyes et une fois avec Brest), l’AJA peut embêter les Stéphanois et peut-être même, les envoyer en Ligue 2. Vingt et un ans après leur dernière déscente, les Verts n’ont jamais été aussi près de retrouver la Ligue 2, qu’ils avaient quitté en 2004 pour retrouver l’élite. Côté Auxerrois, cela fait 10 ans tout juste qu’ils n’ont plus connu la Ligue 1.

Saint-Etienne : 5 ans passés à faire n’importe quoi

Aujourd’hui, toute la question est de savoir si ce club mythique, qui a fait vibrer les Français dans les années soixante-dix mérite de rester en Ligue 1.

Il faut bien le reconnaître : depuis 2017 et le départ de Christophe Galtier, le club a fait n’importe quoi.  Pas moins de six entraîneurs se sont succédé sur le banc, dont quatre (en comptant Pascal Dupraz) auront fait moins d’une saison.

Le seul qui a eu des résultats, c’est Jean-Louis Gasset (décembre 2017 à mai 2019), mais à quel prix ? En appliquant une politique sportive absolument pas en adéquation avec le mode de fonctionnement du club. Les Stéphanois payent encore le prix aujourd’hui de leur 7ème et 4ème place, en 2018 et 2019.

En 2020, il aura fallu le Covid pour empêcher les Verts, 17èmes lors de l’arrêt de la saison (et dans une bien mauvaise passe), de dégringoler encore un peu plus.

Avec au cœur des ces trois dernières saisons catastrophiques, une gestion des joueurs plus que critiquable. De Ryad Boudebouz, passé de banni à héros, puis de héros à paria, en passant par Wahbi Khazri, qui a subi à peu près le même sort, avant de devenir capitaine aujourd’hui, ou encore Stéphane Ruffier et Robert Béric, virés comme des malpropres.

Ruffier, Boudebouz, Ramirez, Gnagnon… Une gestion des joueurs calamiteuse

Tout ça pour prendre un certain Ramirez, qui repartira aussi vite qu’il est arrivé. Autre échec : Joris Gnagnon. Arrivé pour s’entraîner et retrouver une condition physique, au cœur de l’automne, le joueur formé à Rennes et viré du FC Séville, a finalement signé un contrat en janvier 2022, pour le résilier trois mois plus tard.

On peut aussi citer Enzo Crivelli, recruté en janvier (sous la forme d’un prêt, par le club turc d’Istanbul Basaksehir) et qui a joué deux petits bouts de match en tout et pour tout… Ou encore Thimothee Kolodziejczak, acheté 4,5 millions d’euros aux Tigres en 2020, après deux saisons sous la forme d’un prêt, et qui termine la saison au placard…

Ces dernières années, le club a aussi été marqué par le feuilleton de « la vraie fausse vente ». Un an après avoir enfin annoncé leur retrait, les présidents Romeyer et Caïazzo sont toujours là, et toujours pas chauds à l’idée de lâcher leurs parts…. Avant que la vente ne redevienne d’actualité, avec un nouvel acheteur : l’Américain David Blitzer, prêt à devenir majoritaire, via sa société, Bolt Football Holding, mais à condition que les Verts restent en Ligue 1…

Si Saint-Etienne se sauve, le propriétaire de l’équipe de basket, les 76ers de Philadelphie, sera-t-il le McCourt de l’OM ou le King Street de Bordeaux ?

Une descente (et un rachat dans la foulée par un repreneur collant davantage à l’image du club) ne serait-elle pas ce qui peut arriver de mieux à ces Verts, perdus depuis trois ans dans le bas du classement ? O n’est pas loin de le penser.

Les 6 entraîneurs de l’ASSE depuis le départ de Christophe Galtier

Oscar Garcia (mai – novembre 2017)

Julien Sablé (novembre – décembre 2017)

Jean-Louis Gasset (décembre 2017 – mai 2019)

Ghislain Printant (mai 2019 – octobre 2019)

Claude Puel (octobre 2019 – décembre 2021)

Pascal Dupraz (décembre 2021 – …)

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