vendredi 19 avril 2024

Saint-Etienne : pourquoi le club doit payer pour ses supporters

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Pascal Auchet
Pascal Auchet
Journaliste

Pour ceux qui s’offusquent de voir “tout un club” puni pour les exactions d’une minorité de supporters, voilà pourquoi la LFP a décidé de frapper fort.

Hier, la commission de discipline de la LFP s’et montrée sans pitié avec l’AS Saint-Etienne, en lui infligeant 3 points de pénalité (ainsi que 3 autres points, avec sursis) et l’obligeant à jouer 4 matchs à huis clos (+ 2 autres avec sursis).

Des sanctions acceptées par le club, qui a décidé de ne pas faire appel. Notamment pour ne pas risquer de les voir encore aggravées par la commission d’appel. Celle-ci dépend de la fédération, et non plus de la Ligue, et se montre bien souvent plus sévère.

Les Verts auraient pu être encore plus durement sanctionnés

Relégué en Ligue 2 au terme de la saison 2021/2022, l’AS Saint-Etienne débutera donc le prochain exercice avec trois points de retard et ses quatre premiers matchs à domicile, sans le soutien de ses supporters.

Même si on n’aurait pas été outrés que les sanctions soient encore plus sévères (au moins 5 points de pénalité et le double de matchs à jouer à huis clos), le fait de punir le club pour des incidents, aussi graves soient-ils, commis par une minorité de supporters, demande quelques précisions.

Bien sûr, ce n’est pas Adil Aouchiche ou Mahdi Camara qui ont lancé des fumigènes, pas plus que Loïc Perrin, Roland Romeyer ou Bernard Caïazzo… Alors pourquoi sanctionner durement le club, et ne pas se contenter de punir les supporters responsables, traités de « criminels » par Vincent Labrune, président de la LFP ?

Deux raisons majeures poussent la Ligue à agir ainsi : la première est que la haute instance du football professionnel, n’a pas pouvoir de condamner directement les fautifs à titre personnel. En terme de justice pénale, sa marge de manœuvre est très étroite. Avec pour seule sanction possible, une interdiction de stade.

Les clubs restent les premiers à pouvoir empêcher ces incidents

La deuxième raison, c’est la volonté de responsabiliser les clubs. En partant du principe que si des incidents graves peuvent avoir lieu, à l’image de ce qu’il s’est passé à la fin du match de barrage entre Saint-Etienne et Auxerre, c’est parce que des supporters sont entrés dans le stade avec des engins pyrotechniques, pourtant interdits. Idem, le 23 avril, quand les Green Angels ont tiré un feu d’artifice en plein match et usé de fumigènes pour célébrer leur trentième anniversaire…

C’est le club, par l’intermédiaire de son service de sécurité, et personne d’autre, qui a le contrôle sur les accès aux tribunes. Le club gère son stade et ses supporters, et ne doit pas, par exemple permettre à ces derniers de se reloger dans une autre tribune en cas de fermeture de celle où ils ont normalement leur place. C’est notamment ce qui s’est passé à Saint-Etienne lors de la venue de l’AJA.

> Remettre les supporter à leur place, une des priorités de la LFP

En sanctionnant sévèrement le club, la LFP veut le pousser à prendre davantage ses responsabilités, en filtrant mieux ses supporters. En réajustant aussi ses relations avec ceux qui ont pris un peu trop de pouvoir dans les clubs.

Quand on entend John Textor (nouveau patron de l’OL) dire, lors de sa conférence de presse de présentation, que « le public est toujours plus important que le club », on ne peut pas être d’accord avec lui. Certes, les supporters sont très importants, mais l’intérêt du club doit primer avant toutes choses. Les voisins (et ennemis) Stéphanois sont en train de s’en rendre compte…

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