Venu de la division inférieure (presque 8 buts par match avec le Gazélec Ajaccio), l’ailier droit de 25 ans, véritable révélation du début de saison, pourrait s’avérer très précieux.
Luka Radovic est désormais bien ancré dans l’univers des Septors. Mais quand le coach Fabien Courtial est allé le débusquer, il n’y est pas allé à l’aveuglette :
« J’étais à la recherche d’un ailier droit pour remplacer l’Espagnol qu’on avait l’an dernier, Javier Munoz. J’avais reçu différents échos sur Luka. Visiblement, il survolait la N1. Il se disait qu’il était prolifique. Je suis toujours intéressé par les joueurs qui viennent du niveau du dessous, mais qui sont performants. J’avais également pris des informations auprès d’anciens joueurs que je connaissais d’Ajaccio, en particulier le gardien Robin Cappelle.
J’avais eu aussi Romain Ternel désormais responsable du centre de formation de Toulouse. Il avait joué contre lui avec l’équipe réserve de Toulouse. Il m’avait bien confirmé que ce Luka en question était vraiment bon. J’ai regardé des matches. Comme je n’arrivais pas à trouver un ailier droit, j’ai tenté le coup avec ce jeune joueur ».
Radovic a suivi Courtial
Pari réussi ! « C’était un pari et comme tout pari il ne faut pas que l’investissement soit trop important. Luka a accepté le deal comme un jeune qui accepterait son premier contrat professionnel. Cela a été un bon choix car on vient de le prolonger deux ans (jusqu’en 2025) avec une augmentation de salaire qui correspond plus à sa valeur actuelle ». Plus les semaines passent et plus le Monténégrin fait l’étalage de ses qualités :
« C’est un joueur qui a passé le niveau deuxième division sans trop de soucis. Il a été néanmoins un peu en échec aux tirs pendant sa préparation. On était un peu inquiet. Mais dès le premier match de championnat, il a montré une grande efficacité, surtout à 7 mètres. Ce n’est jamais un exercice évident. Il se projette très vite vers l’avant. »
Un joueur hors pair
Il a les capacités physiques nécessaires. Il a confirmé ce que j’avais entrevu. On l’a prolongé rapidement. C’était le deal. Il venait pour faire ses preuves. Si on était satisfait, on continuait l’aventure ensemble. Comme il se sent bien aussi chez nous, il a accepté de continuer. Mais il doit encore progresser en défense. Il n’est pas très bon là-dessus. C’est un axe de progression ».
Au sein du club du Loiret, il y a eu de grands noms au poste d’ailier droit. « On a eu Matthieu Drouhin qui a été une référence au club et Théo Avelange, doté d’une grande détente. Le profil de Luka est différent. Il est costaud et explosif (1m80, 80 kg, Ndlr). C’est plus facile d’intégrer un ailier qu’un demi-centre dépositaire du jeu. Luka s’est aussi bien intégré à notre jeu et s’appuie sur ses qualités de vitesse en contre-attaque et sur son efficacité aux shoots. Je lui ai donné vite la responsabilité des penaltys. Il a emmagasiné de la confiance. Il s’est rapidement rendu compte que les gardiens de deuxième division, il les maîtrisait aussi bien que ceux de N1 ».
En fait, pour Radovic si barrière il y a, ce n’est pas dans son jeu, mais au niveau de la langue : « Au niveau du français, c’est une catastrophe ! Il a des cours toutes les semaines. Il progresse un peu. Il prend aussi l’habitude des remontrances que je lui fais en retour vidéo. Il comprend alors mieux ce qu’on attend de lui, mais c’est assez compliqué de communiquer avec Luka. Il ne maîtrise pas trop bien l’anglais non plus. Heureusement que le gardien croate Ivan Panjan assure un peu le lien. Mais c’est un vrai problème. J’ai rarement eu le cas avec un joueur étranger d’avoir autant de difficultés à ce niveau ».
Un seul problème, le français…
Ce joueur puissant assure néanmoins l’essentiel. Il fait parler la poudre ballon en main. Il a déjà dépassé la barre des 100 buts en 15 matches (plus de 80% de réussite aux tirs) seulement devancé par Dupoux de Pontault. « Pourquoi pas terminer meilleur buteur du championnat, cela va dépendre de notre saison. Un temps, Théo Avelange l’avait été avant de partir à Dunkerque. Je ne sais pas si Luka a autant de talent. Après, je suis davantage focalisé sur le résultat collectif ». Sans parler de Radovic dépendance, l’ailier droit est fortement attendu lors des échéances décisives :
« Je ne sais pas si notre destin en fin de saison va dépendre uniquement des performances de Luka. Mais, dans notre jeu collectif, si on défend bien et qu’on a des montées de balle, il est assez concerné par la finition sur contre-attaque. Il est aussi amené à tirer des penaltys. Plus il sera efficace meilleur sera le résultat de l’équipe. Il fait preuve d’un investissement à l’entraînement qui peut l’amener à l’élite. S’il est bien, on sera pas mal. On est descendus. On va essayer de rebondir de suite. On est dans le trio, quatuor des prétendants. Si on était amené à remonter, Luka aurait l’occasion de jouer avec nous dans l’élite. On ne recrutera pas sur ce poste. On lui ferait confiance ».
Pareil crédit n’était pas de mise en début de saison. C’est dire à quel point le pari Radovic est déjà gagné.