A la veille du mtach des Bleus contre l’Autriche, êtes-vous bien au courant des affaires qui ébranlent la FFF ? Le Quotidien Du Sport vous dit tout.
Alors que le ministère des Sports a diligenté un audit de la FFF, portant sur « sur le pilotage de la Fédération et le respect des obligations qui s’y attachent », les révélations de So foot et du journaliste d’investigation Roman Molina sur les dysfonctionnements de l’instance, pourraient avoir de lourdes conséquences pour Noël Le Graët et Florence Hardouin.
Noël Le Graët accusé de harcèlement sexuel
L’accusation qui touche directement, et personnellement, Noël Le Graët concerne des faits de « harcèlement sexuel et moral ». Au cœur des révélations de So Foot : des SMS envoyés par le patron de la FFF à des collaboratrices.
Des accusations auxquelles l’homme de 80 ans n’a jamais répondu, avant que la Fédération annonce attaquer la publication en justice, pour diffamation (sans donner plus de détails). Mais au delà de ces faits peu glorieux, c’est surtout en sa qualité de président d’une instance présentée comme « partant à la dérive » que Noël Le Graët est visé.
Florence Hardouin, ignoble personnage ?
Cela fait maintenant plus de trois ans que le « management » au sein de la FFF est dénoncé, notamment par des articles parus dans L’Equipe (novembre 2019), ou le New York Times (octobre 1019). Au cœur de ces dernier : le rôle de Florence Hardoin, directrice générale de la FFF.
C’est elle notamment qui a lancé, en 2021, un PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) en raison des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 et qui a abouti au départ de 18 employés.
Florence Hardouin est présentée comme la véritable patronne de la FFF, quand Noël Le Graët est accusé de ne plus être en mesure de diriger l’instance. Directrice générale de la Fédération depuis 2013, la femme de 55 ans est décrite comme autoritaire et ambitieuse. Elle était notamment très critiquée pour son rapprochement des Bleus (elle avait la fonction de super intendante), par des membres du staff, jusqu’au dernier Euro.
Abus sexuels couverts par cadres de la FFF
Déjà en mauvaise posture après les révélations de So Foot, la FFF a subi de plein fouet les accusations du journaliste d’investigation, Romain Molina.
Le journaliste basé en Espagne, est connu pour avoir révélé des affaires sordides de viols commis par le président de la Fédération haïtienne (affaire qui lui a couté sa tête) et dénoncé le système « pédocriminel » ancré dans la Fédération de football du Gabon.
Le journaliste indépendant, qui a enquêté pendant deux ans, a révélé une dizaine de cas d’abus (harcèlement, relations sexuelles, abus d’autorité…) depuis une quarantaine d’années, qui ont été passés sous silence par la FFF.
Dans une vidéo, Molina explique que plusieurs personnes, hommes et femmes, bien placées eu sein de la Fédération ont abusé de leurs pouvoirs, avec des faits honteux et hors-la-loi. Pourtant, plusieurs sont restées en poste, à l’image d’Elisabeth Loisel (sélectionneuse de l’Equipe de France féminine de 1997 à 2007), accusée dans l’enquête d’avoir forcé des joueuses à avoir des relations sexuelles si elles voulaient intégrer l’équipe de France.
Noël Le Graët savait
Le journaliste explique que Noël Le Graët, président de la FFF depuis juin 2011, après avoir été vice-président (à partir de 2005), était au courant puisqu’il avait été jusqu’à se poser la question de l’écarter de son poste. Mais il ne l’a pas fait.
Pour évoquer le dysfonctionnement de la FFF et de ses différentes administrations, Romain Molina cite aussi l’exemple d’Angélique Roujas (responsable du pôle France Féminin, ainsiqu’entraîneuse de l’INF Clairefontaine entre 2004 et 2013),qui a été licenciée par la FFF pour avoir profité de mineures.
Noël Le Graët : « Je reste jusqu’à la fin de mon mandat »
Selon Romain Molina, alors que tout le monde était au courant au sein de la FFF, mais l’ancienne attaquante internationale a conservé sa licence d’entraîneur et n’a été renvoyée que plusieurs années après les faits.
Officiellement, Noël Le Graët est élu président de la FFF jusqu’en 2025. C’est la quatrième fois que l’ancien maire de Guingamp remporte le suffrage. La dernière fois, très largement, avec 73,02% des voix.
Interrogé sur une possible démission avant la fin de son mandat, il a été clair et net : « Je reste jusqu’à la fin de mon mandat », s’est-il empressé de déclarer.
Alors que Romain Molina a promis de faire de nouvelles révélations , il pourrait être contraint d’anticiper son départ. La question est de savoir sil tiendra jusqu’à la Coupe du monde ?