Natif de Lyon, Semir Zuzo a accepté de ramener le club de Villeurbanne HA au plus haut niveau. Promu en Proligue, il compte bien ramener le handball lyonnais en haut de l’affiche même si la tâche s’annonce ardue.
Comment expliquez-vous que la région lyonnaise ne possède pas une équipe au plus haut niveau ?
Quand je suis venu à Villeurbanne, c’était dans l’idée de réparer cette hérésie. Après le titre de champion de France de Vénissieux et des bonnes saisons de Villeurbanne, il y avait un club de la région en première division jusqu’en 2006. Il disparait ensuite en 2006 pour stagner en deuxième division jusqu’en 2011, mais surtout disparaitre après définitivement. Les clubs lyonnais n’ont pas su prendre le virage du handball professionnel en 2004 avec notamment la création de la Ligue Nationale de Handball (LNH).
« Un manque de volonté politique »
Mais Lyon a tout de même connu du handball à haut niveau par le passé…
Il y avait une histoire riche et une identité forte avec des personnes qui ont compté dans les années 80-90. Malheureusement, les clubs n’ont pas su suivre le mouvement. Villeurbanne est alors retombé en National 2.
Pourtant, il y a une grande densité de clubs sur Lyon et sa région, avec beaucoup de licenciés, sur le département du Rhône, sans oublier les universités et les centres de formation.
Cela a permis aux clubs comme Caluire, Vénissieux, Saint-Priest et Villeurbanne, de s’approvisionner en handballeurs de qualité, sans avoir le besoin d’investir énormément. On ne peut pas aussi occulter la responsabilité des handballeurs lyonnais qui n’ont pas su s’unir pour être plus forts. Après, ce n’est pas forcément l’unique solution.
Que faut-il également ?
Il faut surtout une volonté politique pour accompagner un développement des projets. Sur la Métropole de Lyon, il n’y a pas eu de personne qui porte l’activité handball. Pourtant, on a l’ogre Lyon, en foot, qui donne une bonne image de la région, tout comme l’ASVEL de Tony Parker et même le LOU au rugby.
On ne ressent pas forcément alors l’envie de développer le handball, que ce soit au niveau fédéral, à la Ligue, ou au niveau local, de pousser pour trouver des gens capables de porter le projet. Aujourd’hui, ça n’empêche pas de revoir Villeurbanne en Proligue, une première depuis dix ans.
Semir Zuzo demande plus d’équité sur le soutien des pouvoirs publics
Est-ce une fierté justement de ramener Villeurbanne en deuxième division ?
Ça fait trois ans que mon premier combat a été de discuter avec tous les politiques. On avait les compétences. Après, si on n’est pas aidé et que ce n’est pas votre souhait, on n’y arrivera pas. Il faudra des moyens. Il y a une différence de malade entre les aides du club de basket et celui de handball sur la ville de Villeurbanne.
Quand l’ASVEL touche une subvention de 1,2 M€, nous on devait se contenter de 170 000 euros. C’est en cela que l’on voit une vraie volonté politique. Montpellier a toujours été soutenu et si le club a autant gagné, c’est normal. Il n’y a pas de mystère.
Nantes a également réussi. Ils sont soutenus. Aujourd’hui, le sport de haut niveau n’est pas la priorité de la politique de la ville. On a tout de même réussi à séduire, à faire aimer, à adhérer, à faire participer…
On possède un partenariat à 50-50 sur le million d’euros que l’on annonce pour la saison prochaine. Nous sommes à 500 000 de partenariats privés. On travaille tous les jours pour continuer à rassembler. On espère y arriver.
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