Tamara Horacek va quitter Metz sur un nouveau titre de championne de France. Déçue de ne pas s’être qualifiée pour le Final Four de la Ligue des Champions pour sa dernière grande compétition en Lorraine, l’internationale française nous explique pourquoi elle a choisi de rejoindre Nantes la saison prochaine. Entretien pour Handball magazine et Le Quotidien Du Sport.
Avant de quitter Metz, vous avez remporté votre cinquième titre de championne de France (2014, 2016, 2017, 2022 et 2023). Quel a été le plus marquant ?
Chaque titre est important et a une histoire. Lors du premier, je découvrais la D1, c’était important, là cette année on a fait une belle saison avec un bon groupe, un collectif homogène. Franchement, j’ai du mal à faire une hiérarchie entre les quatre. C’est à chaque fois une grande joie car le championnat est un long marathon et le niveau est de plus en plus élevé, homogène.
L’élimination en quarts de finale de la Ligue des Champions contre Ferencvaros est-elle digérée (vainqueur 32-26 à l’aller, Metz s’est incliné au retour, à domicile, 33-26, Ndlr)
Non c’est une déception qui n’est pas du tout digérée. Mais on fait avec, c’est la loi du sport, il faut accepter les défaites et les éliminations. On a eu la chance de rejouer rapidement dès le mercredi. Mais la qualification pour le Final Four de la Ligue des Champions était un objectif très important pour le club. C’est la plus grande déception que j’ai vécue dans ma carrière.
Metz doit passer un cap au niveau européen. Que lui manque-t-il pour y parvenir ?
Je vous trouve dure quand vous dites que le club doit passer un cap. Il fait partie du Top 8 européen depuis longtemps. C’est un gros club. Metz est le seul club qui avait annoncé ses ambitions pour le Final Four. Mais c’est très dur de se qualifier, seul Brest l’a fait une fois.
Qu’est-ce qui vous pousse à quitter le champion en titre et le meilleur club français depuis plusieurs décennies ?
J’avais envie de me mettre en danger, de changer d’environnement. Mais je ne voulais pas partir à tout prix. Il fallait que le club qui s’intéressait à moi me propose un bon projet.
« J’avais envie de me mettre en danger »
Pourquoi avez-vous choisi Nantes ?
Nantes a un projet qui tient la route. C’est un club qui progresse régulièrement, qui est l’un des plus importants en France, qui se rapproche des meilleurs. Il est stable. Je connais des joueuses là-bas, elles m’ont raconté comment ça se passait au club, des discussions classiques. J’ai aussi eu l’entraîneur au téléphone (Helle Thomsen, Ndlr), elle m’a parlé du club. J’ai hâte de la rencontrer en personne. Chaque entraîneur a son style, un peu comme les joueurs. Je suis impatiente de jouer sous ses ordres.
Quels sont les meilleurs souvenirs que vous garderez de votre passage à Metz ?
Il y en a tellement ! Les victoires contre Gyor, le premier match en D1 aux côtés de Nina Kanto notamment. J’ai joué avec des filles tellement fortes, c’est une grande chance pour progresser. Je retiens aussi les rencontres humaines, les moments partagés. Il n’y a pas que des souvenirs sportifs, les souvenirs en dehors des parquets sont aussi très importants et marquants. Découvrir différentes cultures, c’est très intéressant.
Vous-même, vous avez une double culture, mais vous avez choisi de représenter la France. La décision a-t-elle été facile à prendre ?
Oui je n’ai eu aucune hésitation. C’était la logique, je n’ai passé que trois ans en Croatie. C’était dans la logique des choses.
Votre mère a été internationale croate, elle a évolué à Metz. A-t-il été difficile pour vous de vous faire un prénom ?
Non je ne me suis jamais focalisée sur ça. Je pense m’être fait un prénom grâce à mon jeu, mes qualités. Nous n’avons pas les mêmes, elle était gauchère, je suis droitière. Elle me donne des conseils si je lui demande, mais elle n’a jamais été intrusive dans ma carrière comme certains parents peuvent l’être avec leurs enfants, elle m’a toujours laissé faire mes choix de carrière. Comme ancienne joueuse, elle a un bon œil et peut avoir de bons avis qui me permettront de m’améliorer, de progresser donc c’est toujours intéressant d’avoir un autre regard sur ses performances.