vendredi 19 avril 2024

Témoignage : il a quitté le monde amateur en France pour les Emirats arabes unis

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Hichem Boumbar a formé de nombreux jeunes au sein du Chartres Horyzon (club amateur en Eure et Loir) avant de voir son destin complètement basculer. Nommé au Hatta Club, actuellement 14ème du Championnat des Émirats arabes unis, où il est en charge de la formation, il nous a accordé une interview. Nous avons échangé sur sa nouvelle fonction et son nouveau projet, qui ont changé sa vie.

Bonjour, tout d’abord, pouvez-vous vous présenter ? 

Bonjour. Je suis Hichem Boumbar, je suis Franco-Algerien. Je suis actuellement Directeur Technique du club professionnel de HATTA dans le championnat des Émirats arabes unis (Dubai). 

Quel est le projet mené par le club du Hatta Club ? 

Le Hatta Club est un club qui souhaite s’inscrire dans les prochaines années comme un club formateur et une référence dans ce domaine. Nous souhaitons d’ailleurs que notre équipe première soit composé principalement des joueurs issus de notre formation. Le joueur et l’entraîneur sont le cœur de notre projet. 

« Faire de mon club une référence au niveau de la formation des joueurs aux émirats »

Quelle est la nature de votre poste ? Quel est votre projet en étant nommé DTS du Hatta Club ?

Je suis Directeur Technique du club de HATTA. Je m’occupe principalement de tout ce qui est technique. Je suis le premier responsable du pôle jeune. Mes missions sont réparties entre le développement du pôle jeune (joueur, entraîneur, infrastructures), la mise en place du projet de formation, la politique technique et le recrutement des joueurs et aussi des staffs.  Je vais aussi m’occuper de la mise en place des programmes annuels et des objectifs du développement par catégories, les programmes hebdomadaires. Je m’occuperai également du suivi et de l’évolution des joueurs, des bilans et de la mise en place du projet de jeu.

En gros, la politique est de mettre en place une méthodologie de travail commune à l’ensemble du club, sur un fonctionnement et une organisation globale. Je pense que pour la réussite du projet, il faudra passer par une identité club. 

Mon objectif principal est de faire de mon club une référence au niveau de la formation des joueurs aux émirats.

Quelles ont été vos principales motivations pour partir aux Émirats, et quitter Chartres où vous étiez “stabilisé” ?

Ma motivation d’intégrer ce club est premièrement due à la qualité du projet qu’on m’a proposé. Les dirigeants et surtout le premier responsable du sportif (directeur sportif) ont pour ambition de miser sur la formation, d’où la signature. Le club est ambitieux, les infrastructures sont bonnes. J’ai donc été convaincu de ce challenge. J’avais aussi envie de voir ce qui se faisait ailleurs, j’avais envie de relevé un défi en occupant un poste à responsabilité dans un club professionnel. 

Quels sont les les moyens humains, matériels qui sont mis à votre disposition au Hatta Club ?

Le club me fait confiance, me laisse travailler et surtout me laisse mettre mes idées aux profits du club. Je suis épanoui et je possède une équipe technique de très bonne qualité avec des coachs à la hauteur et bien sûr mon directeur sportif qui est ambitieux, compétent et a une grosse expérience. Tout est réuni pour réussir. 

« Si la France n’évolue pas, ce sera la mort de la formation à la Française »

Comment ça se passait au niveau du travail en France ? Salarié à plein temps ?

Au début de ma carrière j’occupais un poste de responsable jeune à plein temps. Par la suite, j’ai été entraîneur préformation et formation où j’ai eu des résultats sur la progression des jeunes. Et sur mes deux dernières saisons, j’ai dû alterner travail dans le milieu social éducatif et entraîneur. C’est compliqué pour des clubs d’avoir des entraîneurs à plein temps. Un entraîneur doit occuper un poste à plein temps afin qu’il puisse travailler dans de bonnes conditions. Au-delà des séances d’entraînement, il y’a une grosse partie consacrée à la préparation des séances si on veut bien travailler, une partie également consacré au suivi du joueur, faire le lien avec la scolarité, avec la famille. 

Le milieu amateur va avoir beaucoup de difficultés à l’avenir pour fidéliser ses entraîneurs, car les contrats à pleins temps se font rares, les budgets et les subventions sont à la baisse. Donc, il faudra que la FFF ou le gouvernement puissent prendre en considération tout cela, dans le cas où les moyens financiers ne sont pas mis à dispositions des clubs, sinon ça pourrait être la mort de la formation française dans les années à venir.

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