mercredi 4 décembre 2024

Thierry Cazedevals nous aide à rentrer dans la tête d’Antoine Dupont : « Il veut toujours ce qui se fait de mieux »

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Entre l’agent de joueurs de la société CSM Sport & Entertainment et le demi de mêlée international, c’est une histoire qui dépasse désormais le cadre professionnel. Depuis leur premier contact en 2014, de voisins de palier à Toulouse, Thierry Cazedevals et Antoine Dupont sont aussi devenus amis.

Leur première rencontre en 2014 : « Un gamin très réservé, posé, réfléchi »

« Lorsque je le rencontre pour la première fois, dans un bar du centre-ville de Castres, il a 17 ans et vient de signer au CO, sans agent, avec Serge Milhas qui connait très bien la famille. Il est alors un gamin très réservé, mais chez qui je sens rapidement quelque chose de différent des autres. Posé, très réfléchi dans sa manière de s’exprimer et de choisir ses mots, il est déjà conscient de tous les enjeux liés à sa carrière avec une beaucoup de maturité et de recul dans sa façon de voir les choses. »

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Leur relation en 2023 : « On joue à la pétanque, au padel »

« A Toulouse, on habite à 200 mètres l’un de l’autre donc on se voit régulièrement et lorsqu’il est en équipe de France, on s’appelle ou on s’envoie des textos deux ou trois fois par semaine. On peut dire que notre relation va bien au-delà du cadre professionnel. On joue à la pétanque, on joue au padel… avec Thomas Ramos ou Anthony Jelonch, notre relation repose sur la confiance, celle d’un agent de sportifs qui n’est pas rémunéré par ses joueurs, mais obtient un mandat de la part des clubs qu’ils rejoignent, en l’occurrence le Stade Toulousain. »

Sa progression : « Il ne supporte pas l’à-peu- »

« Sa progression depuis une dizaine d’années est portée par un perfectionnisme de tous les instants. Il a toujours été comme ça et dans tous les domaines de la vie. Il veut toujours ce qui se fait de mieux autour de lui. C’est un surdoué perfectionniste, exigeant avec lui et avec les autres, qui ne supporte pas l’à-peu-près ou l’improvisation. Quand il se challenge sur quelque chose, il met tout en place pour réussir et ne fait rien sur un coup de tête. Toutes ses décisions sont très réfléchies. Cet état d’esprit rejaillit sur son environnement le plus proche car ça booste tout le monde, ça challenge tout le temps. Comme je suis un peu comme lui, cette remise en question permanente me plait. »

Son caractère : « Duont n’a jamais pris la grosse tête »

« En dix ans, avec toutes les vies qu’il a déjà vécues, d’ado il est devenu un homme curieux de tout, ouvert à d’autres univers que le rugby, dans la mode, la musique, le cinéma, tous les arts en général… Dupont peut très bien aller voir une expo de peinture et profiter de sa popularité pour rencontrer des gens de tout horizon. Il est devenu pote avec Jean Dujardin… sans changer son relationnel avec ses proches. Dupont chambre toujours autant, met des pièces comme on dit avec beaucoup d’humour et de recul sur sa notoriété. Il n’a jamais pris la grosse tête. »

Les dangers à éviter : « A part les blessures, il n’a peur de rien »

« Il a un petit défaut… c’est un gros râleur ! En même temps, c’est ce qui lui permet, et lui permettra, de ne jamais s’endormir sur ses lauriers car il trouvera toujours de nouveaux challenges à relever. Il veut marquer l’histoire, tout gagner, toujours se challenger. Pas forcément parce qu’il veut battre des records il s’en fout -, mais surtout parce il est un vrai passionné de rugby qui regarde tous les matches à la télé, d’hier et d’aujourd’hui.

Quand je l’appelle le jeudi, il n’est pas rare qu’il regarde un match de Pro D2 et qu’il vous parle d’un Néo-Zélandais ou d’un Sud-Africain qui évolue dans telle ou telle franchise… Il va souvent voir son frère en Fédérale 3 à Castelnau et suit la génération 95-96 à la loupe pour savoir ce que ses anciens coéquipiers deviennent. A part des blessures, il n’a peur de rien, il a tellement la tête sur les épaules que je ne le vois pas non plus faire un jour une overdose de rugby »

Un autre sport ? : « Cyril Baille l’appelle le Martien »

« Il fait partie de ces gens doués naturellement pour tous les sports. Dès qu’il prend une raquette de tennis, vous sentez qu’il sait se placer, pareil pour la padel ou le foot même s’il n’y a jamais joué. Quand il s’est blessé à un genou, il en a profité pour travailler son pied gauche. On voit aujourd’hui le résultat, il est à l’aise avec les deux pieds. Il écrit de la main gauche et joue du pied droit… l’inverse de Galthié. Ces mecs sont des génies, ils ne sont pas faits comme nous ! Antoine, Cyril Baille l’appelle le Martien ! »

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