Depuis qu’il a pris sa retraite, le nouveau manager général du PSG handball ne chôme pas. Auteur d’un livre qui revient sur sa carrière, Chaque but est une défaite (éditions Marabout), Thierry Omeyer y donne ses conseils pour réussir au poste de gardien. Un récit précieux vers le succès.
Comment se passe cette vie d’après ?
(Rires) Elle se passe bien. J’ai tourné la page de ma carrière sportive depuis plus d’un an. J’avais commencé à travailler sur la suite, un an auparavant, avec une formation du côté de Limoges. J’ai pu profiter pleinement de ma dernière année avant de m’orienter vers de nouveaux défis. Ce n’est pas comme si je m’étais arrêté à 30 ou 35 ans. J’ai arrêté à plus de 42 ans. C’était le bon moment pour moi de passer à autre chose.
Etait-ce important de ne pas tourner la page complète et de rester dans le handball ?
Sur la fin de ma carrière, j’ai passé un diplôme d’entraîneur et de manager dans un club professionnel au CDES de Limoges. Deux diplômes qui me permettent d’avoir des possibilités de reconversion intéressantes. Maintenant, j’occupe un poste de coordinateur sportif au PSG handball. C’est lié à mon diplôme de manager général. Je découvre la façon dont fonctionne un club. Je reste proche du sportif, mais je m’éloigne du terrain. Je voulais apporter ma vision d’ancien joueur et mon expérience. Je suis content d’en faire profiter le PSG.
Vous venez de sortir une autobiographie « Chaque but est une défaite » (aux éditions Marabout). Pourquoi ce titre ?
Ce titre représente mon état d’esprit de sportif et de gardien. Cette recherche de la perfection, passé outre la frustration d’encaisser des buts, chose difficile dans le hand. Ça m’a conditionné pour me motiver et me relancer à chaque fois. J’ai voulu faire un livre qui s’articule autour du poste de gardien. J’ai voulu expliquer les motivations qui m’ont permis d’avancer et de progresser dans ma carrière.
« Il y a toujours la possibilité de progresser »
Etait-ce important pour vous d’offrir ce témoignage et de faire profiter de votre expérience ?
J’avais été sollicité plusieurs fois pour écrire un livre. Ce n’était pas quelque chose que je voulais faire en activité. Une fois ma carrière arrêtée, j’ai commencé à y réfléchir doucement. J’ai trouvé l’idée intéressante, surtout en mettant en avant le poste de gardien de but. Et expliquer tous les aspects de ce poste-là, de l’approche technique à l’approche mentale. Laisser aussi une trace pour ma famille et mes amis d’une longue carrière.
Espérez-vous inspirer les autres gardiens et notamment les jeunes grâce à ce livre ?
Je voulais donner une perception du sport de haut niveau. C’est un processus de fonctionnement de comment j’ai fait pour me construire tout au long de ces années. Comment j’ai pu grandir, m’affirmer et me dépasser à ce poste-là. C’est un peu tout cela que j’avais envie d’expliquer. Si ça peut donner des idées… C’est quelque chose que j’avais envie de retranscrire.
« Cela fait forcément plaisir d’être une référence, mais ce n’était pas le but premier recherché »
Auriez-vous cru que l’on puisse dire un jour « rechercher le nouveau Thierry Omeyer » ?
Le handball est riche de joueurs qui ont marqué l’histoire d’un poste. Il y a de nouveaux joueurs et de nouveaux gardiens qui arrivent. Ils auront l’occasion d’écrire leur propre histoire. Les comparaisons ne sont pas très utiles. Cela fait forcément plaisir d’être une référence, mais ce n’était pas le but premier recherché.
Au moment de démarrer votre carrière, ressentiez-vous le poids de la succession de vos prédécesseurs ?
Je n’ai pas vraiment été comparé. J’avais surtout des exemples à suivre. Je me suis inspiré des grands gardiens de l’histoire du handball comme Mirko Basic, Thomas Svensson ou encore Andreï Lavrov que l’on regardait dans les grandes compétitions. J’ai pu aussi m’inspirer des grands gardiens de l’équipe de France comme Bruno Martini et Christian Gaudin. J’ai eu la chance de les rencontrer aux débuts. A mon poste, c’est une chance. Le match parfait n’existe pas. Il y a toujours la possibilité de progresser. Je sais que je n’en ai pas fini avec le poste de gardien. Je veux encore continuer à œuvrer pour mon sport et mon poste.
Avec 59 trophées, peut-on en mettre un en avant ?
C’est difficile. Chaque titre est spécial. Mais les deux titres olympiques sont spéciaux. Ça n’a lieu que tous les quatre ans. C’est au-dessus des autres. J’ai aussi le souvenir de compétitions comme l’Euro 2010 où je n’avais pas été bon au premier match face à la Hongrie, j’avais su me remobiliser pour aider l’équipe à aider la compétition. Mais toutes les compétitions sont difficiles. L’échec fait partie de la vie d’un sportif et il permet de se remotiver pour aller chercher le succès et vivre des joies derrière.