Au terme d’une finale haletante qui a tenu toutes ses promesses, le Stade Toulousain s’est imposé (29-26) sur un ultime essai de Romain Ntamack venu crucifier les Rochelais dans les derniers instants. Cette action permet à Toulouse de décrocher son 22ème Bouclier de Brennus et d’améliorer son record de championnats remportés. Retour sur une finale phénoménale qui était promise au champion d’Europe rochelais…
Il y a des matches à l’image de cette finale du 17 juin qui attendent les derniers instants pour révéler le véritable vainqueur. Il a suffi d’une percée du Toulousain Romain Ntamack dans la défense rochelaise, profitant du manquement défensif d’Ulupano Seutoni et du plaquage raté de Dillyn Leyds, pour inscrire un essai décisif, au terme d’une course folle de 60 mètres à deux minutes de la fin. Cette dernière action tend presque à oublier la solide défense proposée par l’effectif rochelais, empêchant le jeu toulousain de se déployer. Les Rochelais, bien organisés, venaient de céder une deuxième fois après avoir encaissé un autre essai à longue distance inscrit par Santiago Chocobares au terme d’une course de 40 mètres (11-3). L’entraîneur rochelais Ronan O’Garra avait du mal à digérer à la fin du match… « Un match, c’est 80 minutes. Lorsqu’on joue contre Toulouse, ce n’est jamais fini. Malheureusement, ce soir, on a pris de mauvaises décisions à la fin du match ».
Ronan O’Gara : « Un match, c’est 80 minutes »
L’Irlandais souligne toutefois la combativité des Toulousains et l’essai inscrit par Romain Ntamack, tout en insistant sur le manque de réactivité de ses joueurs en fin de rencontre.
« Bravo à Romain Ntamack d’avoir eu la capacité de marquer un essai comme celui-là. C’est un grand athlète et un grand joueur. C’est un essai exceptionnel qui donne le mérite à Toulouse de gagner. Malheureusement pour nous, on n’était pas proche de notre niveau ce soir ». A l’inverse des Rochelais, cet essai a permis aux Toulousains d’effacer leurs erreurs commises pendant la rencontre notamment lorsque Romain Ntamack manqua sa pénaltouche à la 73ème minute alors que le Stade Rochelais menait 26-22 après que le buteur Antoine Hastoy ait inscrit une pénalité. Une erreur qui, à ce moment de la rencontre, semblait sceller le sort de Toulouse. « On y a cru jusqu’au bout, on a fait une première erreur en fin de première mi-temps qui leur a permis de revenir à 13-13 puis il y a eu la pénaltouche non trouvée de Romain. Il restait 4 minutes, ce n’était donc pas fini et cela prouve que Romain est un champion car il a réussi à se remettre la tête à l’endroit pour aller marquer cet essai et c’est magnifique. » Le 3ème ligne toulousain François Cros insiste également sur l’aspect libérateur de cette action. « C’est un essai qui nous libère et qui nous permet de passer devant à la dernière minute. C’est un scénario complètement fou et ça rend la victoire encore plus belle. Il s’en voulait tellement de manquer ce coup de pied. C’est le supplément d’âme qu’il a porté pour arriver à franchir et à finir pour tout le groupe ».
François Cros : « Ce scénario complètement fou rend la victoire encore plus belle »
François Cros souligne aussi la solidarité du groupe toulousain face à la puissance du pack rochelais. « On a été solidaires jusqu’au bout et, le plus important, c’est qu’on n’ait pas lâché. On savait qu’ils avaient une grosse mêlée, mais on a été efficaces sur la défense du ballon porté et c’est ce qui nous a permis de remporter le match. » Cette finale 2023 s’est donc achevée sur une victoire toulousaine qui a su s’imposer au mental contre de valeureux rochelais. Le Stade Toulousain inscrit ainsi un peu plus son nom dans l’histoire du Top 14 en remportant son 22ème Brennus. Les Toulousains ont finalement fait respecter la logique de la phase régulière du championnat qui avait vu Toulouse finir à la 1ère place du championnat devant le Stade Rochelais. Une réponse à ceux qui militent pour la fin des phases finales…
Mathieu Coutelette